Actualités :: Humeur : « Pour la première fois de ma vie, j’ai peur pour mon pays (...)

Dans ce billet, le journaliste Daouda Emile Ouédraogo s’inquiète de la situation sociopolitique et sécuritaire du Burkina et s’en explique.

« Lorsque j’ai voulu analyser les 100 jours du lieutenant-colonel Damiba au pouvoir au Burkina Faso, mon esprit et mon cœur ont refusé de m’obéir. Pourquoi ? : Cinq valeureux gendarmes du GIGN venaient de tomber les armes à la main pour la patrie. Ce n’est pas le nombre qui m’a fait peur. Car nous avons perdu plus de 2 000 soldats dans cette guerre asymétrique. Ce qui m’a fait peur est le corps d’élite qui paie le lourd tribut dans cette crise sécuritaire : la gendarmerie nationale.

Un spécialiste de la sécurité, qui a requis l’anonymat confie : « Dans une guerre, comme celle-là, on n’envoie pas les gendarmes au front. La gendarmerie, en général, est chargée de la sécurité intérieure. Plus particulièrement, le Groupement d’Intervention de la gendarmerie nationale est semblable à un corps d’élite. Elle est le dernier rempart lorsque les militaires échouent au front. Ils sont choisis parmi la crème et formés à coups de millions durant des années pour être au top. Or ici, les autorités burkinabé envoient au front la crème de la gendarmerie nationale se faire massacrer. Pourquoi les officiers militaires ne coordonnent pas les troupes militaires pour combattre au front ? », s’interroge-t-il. Et de conclure : « si ça continue ainsi, l’armée burkinabé n’aura plus de colonne vertébrale ». Là, j’ai eu le tournis.

On ne peut pas jouer avec la vie de la nation comme on joue au “biné-biné”. Pour ne rien n’arranger à ma peur, j’ai refusé de faire une comparaison : le Mali, après quatre mois d’embargo de la Cedeao, a débloqué plus de 400 milliards de francs CFA pour soutenir ses cotonculteurs. Au Faso, après 100 jours de Damiba au pouvoir, sans sanctions financières de la Cedeao, on a débloqué moins de 100 milliards pour soutenir la subvention des engrais aux agriculteurs. J’ai eu peur.

Pour ne rien arranger à ma phobie, j’ai vu à la RTB au journal de 20h du 10 mai, le FMI qui rend visite au Premier ministre Albert Ouédraogo. Or, l’Afrique est le laboratoire par excellence des réformes assassines de cette institution internationale de finance. On se rappelle du PAS (Programme d’Ajustement Structurel). Mon cœur a cessé de battre en même temps…À mon réveil, j’espère que la boulimie de la recherche du gain n’aura pas scellé le sort des 8 mineurs de Perkoa ».

Par Daouda Émile OUEDRAOGO
E.mail : ouedraogodavid597@gmail.com

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