Actualités :: Burkina : Zéphirin Diabré à l’ADF/RDA et à l’UNIR/MPS, une ‘’refondation (...)

Trois mois après le coup d’Etat qui la reléguée au second plan dans l’animation de la vie nationale, la classe politique veut se faire une nouvelle santé. Entre recomposition et dynamique de rapprochement, les partis politiques et des leaders politiques se mettent en mouvements. Le président de l’UPC, Zéphirin Diabré, était, ce lundi, 9 mai 2022, aux sièges nationaux de l’ADF/RDA et de l’UNIR/MPS.

En principe, une visite du « Lion » au « pachyderme » n’est pas de l’inédit, car les deux partis ne sont pas liés seulement par leur ligne idéologique, ils partagent également le Réseau libéral africain et l’internationale Libérale. Pour cette visite donc, les deux délégations ont, disent-elles, partagé des sujets relatifs à la situation nationale et à la vie politique.

« Notre pays vit une situation particulière sur le plan politique depuis le 24 janvier 2022. Il était de bon ton, en tant que partis qui collaborent ensemble sur plusieurs sujets, depuis des années, que nous puissions échanger nos lectures de cette situation à la fois politique et sécuritaire que traverse notre pays. Parlant de la classe politique, nous sommes à une période de transition qui nous amènera à un certain nombre de recompositions. Nous avons aussi parlé de nos partis, les idées que nous nous sommes donné permettront à nos partis de se renforcer et conduire à des initiatives concrètes qui seront données au moment opportun », a déclaré le président de l’UPC, Zéphirin Diabré. Propos renchéris par son hôte, Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA, qui lève par là un coin de voile : « Nous prévoyons la possibilité d’alliance, de regroupement. À ce stade rien n’est exclu, car nous sommes disposés à travailler ensemble ».

Pour la petite histoire d’alliance,l’UPC a été admise au sein du Réseau libéral africain et à l’internationale Libérale à l’issue de la XIIIème Assemblée générale en mars 2017, avec le parrainage de l’ADF/RDA. Les deux vont ensuite œuvrer (parrainer) à l’entrée de Le Faso Autrement de Dr Ablassé Ouédraogo dans le réseau.

C’est d’ailleurs dans ce décor que Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’Alliance pour la démocratie et la Fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) va être porté à la tête du Réseau libéral africain, en février 2020, lors de la XVIème assemblée générale de l’organisation.

Si les deux, l’UPC et l’ADF/RDA se sont opposés de par leur tendance d’appartenance (l’UPC s’est placée à sa création en 2010 dans l’opposition tandis que l’ADF/RDA militait dans la majorité), ils vont à un moment donné faire chemin ensemble au Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF, 2015-2020) avant de se séparer par la circonstance des élections de novembre 2020 (où l’UPC a rejoint la majorité).

Le coup d’Etat du 24 janvier 2022 n’a donc pas marqué l’arrêt d’un pouvoir, il a aussi freiné l’élan de la classe politique, notamment les partis politiques dits privilégiés ou les plus en vue.
C’est dire que les cartes sont forcément à rebattre. Et le ton est d’ailleurs donné par le PPS. Trois ans de transition, c’est « difficile » pour les partis politiques. Et dans certaines coulisses, le souhait est que la CEDEAO obtienne la réduction du délai de 36 mois.

Dans ce contexte où la classe politique se voit chargée de tous les péchés d’Israël de la situation nationale pénible et où les élections à venir s’affichent vraiment comme celles des plus ouvertes, la visite de l’UPC à l’ADF/RDA n’est pas de l’ordinaire. « Avec les militaires au pouvoir, il faut savoir être stratégique pour ne pas disparaître. (…). Aujourd’hui, il n’est plus question d’opposition, de majorité, c’est toute la classe politique qui doit se mettre ensemble pour pouvoir revenir au pouvoir à la fin de la transition », souffle-t-on dans les rangs.

L’action de l’UPC s’est d’ailleurs poursuivie dans la soirée au siège de l’UNIR/MPS (Renaissance/ Mouvement patriotique sankariste, ), dirigée par Me Bénéwendé Stanislas Sankara. Idéologiquement, l’un est libéral (sociale-libérale) et l’autre (UNIR/MPS), « sankariste » (idéaux et aux valeurs défendus par Thomas Sankara). Comme quoi, en politique aussi, c’est le terrain qui impose la posture à adopter…

Dans l’actualité de la démission de l’ex-secrétaire général de l’UPC, un cadre du parti expliquait les manœuvres qui se préparaient avec d’autres partis pour se donner la chance de ‘’revenir’’ au pouvoir à l’issue de la transition. Sans citer clairement de partis politiques, l’interlocuteur précisait que cette ‘’réorganisation’’ s’imposait.

« Il y a un nouveau parti qui va se créer. Et je pense que nous (UPC), on va soutenir ce parti ; parce qu’en réalité, Zéphirin (Diabré) n’a plus le temps d’être candidat, surtout avec la nouvelle génération, ça ne sera pas facile. Il a essayé une fois, deux fois, il ne faut plus qu’il vienne se mettre encore la honte. S’il a eu un bon groupe, il peut arriver à gérer, en restant de côté et en donnant son expertise. Il a lui-même dit que ce n’est pas une fin en soi pour lui d’être président du Faso. (…). La formule actuelle est que l’UPC et d’autres partis vont former un groupe, avec un candidat qui réunit certains critères. Si on le fait, on va pouvoir contrer le PPS… », s’appesantit cette source de la direction de l’UPC.

Visiblement, la naissance du PPS est un paramètre important à intégrer dans la conquête du pouvoir à la fin de la transition. Cela est d’autant pris aux sérieux que dans certains cercles, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce parti bénéficie des grâces des nouvelles autorités. « En tout cas, je n’affirme pas que le MPSR est mêlé à la création du PPS, mais je peux au moins dire que le parti a la bénédiction des autorités du MPSR. Je ne peux pas en dire plus », confie une source interne au PPS. Celle-ci indique aussi que le casting pour le candidat du parti à la présidentielle se poursuit, avec quelques noms déjà en vedette.

Oumar L. Ouédraogo

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