Actualités :: Contre les miracles en politique : Pourquoi pas des prières publiques pour (...)

S’il faut, non par les religieux eux-mêmes mais par la puissance publique (l’Etat) en appeler à Dieu pour arrêter les armes des terroristes, pourquoi pas également des prières publiques contre tous les autres maux du Burkina ?

Après tout le terrorisme est un mal récent que le pays ne subit que depuis six ans, pendant que d’autres maux et fléaux, naturels, sociaux et politiques le minent depuis toujours et durablement : pourquoi pas des prières publiques contre la corruption, contre l’incivisme, contre les intempéries des pluies trop abondantes qui gâchent les récoltes et exposent à la famine, ou au contraire contre les sécheresses ? Pourquoi pas des prières contre la mauvaise gouvernance, la pauvreté et le sous-développement ? Et pourquoi pas même des prières publiques pour et contre les coups d’Etat ?...

Pourquoi pas : car si Dieu nous entend et exauce nos prières pour la paix, il peut aussi, Lui le Tout-puissant, et à condition que nous priions assidûment, nous effacer et épargner tous les autres maux. Du coup, avec les prières publiques, ce sont les miracles qui (re)font surface et irruption dans la politique. Qu’elles soient « publiques » ne veut pas dire que des citoyens prient assemblés sur la place publique (une sorte d’assemblée nationale et démocratique par la prière), cela veut dire que ces prières sont politiques, suggérées ou proposées ou imposées par l’autorité publique, l’Etat. Des prières politiques ou politisées : voilà qui n’est pas rassurant du tout, mais gravement inquiétant, et pour les religions et pour la politique.

De quelle laïcité le Burkina Faso est-il dit « laïc » ?

Non moins inquiétantes, mais sans surprise, sont la complaisance et la passivité avec lesquelles ces prières politiques sont accueillies au Burkina. Sans surprise, parce que la ferveur religieuse et ses superstitions sont dans l’air du temps en Afrique de l’Ouest notamment : même en se faisant nommer et passer pour Jésus, des individus ont de pieux fidèles qui les adulent et écoutent. (Au passage, les protestations bruyantes contre le verdict du procès de Thomas SANKARA et ses compagnons ont une teneur religieuse indéniable, en ce sens : Diendéré et Blaise sont des dieux, à ne pas condamner, pas aussi lourdement ; eux seuls pourraient, dieux, nous sauver contre le terrorisme)…
Dans ce contexte d’inflation religieuse, ces prières sont évidemment les bienvenues ; chaque croyant, de quelque confession qu’il soit (musulmane, catholique ou protestante), peut jubiler et remercier son Dieu /Allah de ce que même la politique va dans le sens de sa religion et de sa foi. Alléluia ! Qui dira non à des journées nationales de prière ? Qui osera réfléchir et protester, à moins d’être un incroyant égaré ?

C’est peut-être même encore, qui sait, une bénédiction de Dieu/Allah qui ramène tous ses enfants sur le bon et droit chemin, celui de la foi, et les y fait communier. Alors le fameux « allons à la réconciliation nationale » se transforme maintenant en « allons à la prière nationale », à la mosquée ou à l’église. Mais, de la réconciliation nationale à la prière nationale, c’est un malheureux et maladroit pas qui est fait vers le bas (le pas du bas), pendant que l’on lève les yeux vers le Très Haut…

L’autre signe de la complaisance nationale qui accueille ces prières politiques est le silence des diplômés, prolifiques écrivains et tous savants éclairés quand la Loi fondamentale est renversée par un coup d’Etat, mais étrangement sans plumes et sans claviers pour écrire quand un principe du Faso comme République n’est pas respecté par les premières autorités du pays : la laïcité
Le principe de la laïcité est pourtant recopié (au regard de l’usage qui en est fait, on peut se rendre compte qu’il vient d’ailleurs) dans la Loi fondamentale du Burkina, puis photocopié dans l’Acte fondamental du MPSR (art.24) : le Burkina est dit Etat « laïc ».

Si le principe de la laïcité n’est pas l’interdiction ou la persécution des religions par la politique, c’est-à-dire l’Etat, comme le croient et redoutent des croyants aveuglés par la ferveur de leur foi, il n’autorise pas non plus l’invasion de la politique par les religions. De ce point de vue, un ministère des « affaires religieuses » qui n’a pas pour mission de protéger les religions (liberté de conscience) et de s’en protéger aussi (sécurité et vivre-ensemble), ce qui relève déjà d’un ministère de l’intérieur, mais qui demande aux citoyens de prier , est incongru et inacceptable dans un Etat dit laïc.

En d’autres termes, si le Burkina est bien un Etat laïc :1/ demander de prier pour la paix, donc contre le terrorisme, n’est pas le rôle d’une autorité politique, président ou ministre, mais des imams, des évêques et prêtres, des pasteurs sérieux. Mais ces religieux le font déjà, sans qu’un président le leur demande. Les liturgies catholiques demandent quotidiennement dans le monde, avant le terrorisme.

2/ Qu’un président ou un ministre évoque, propose des journées nationales de prières est déjà en soit une imposition, puisqu’il va, en tant que représentant de l’Etat, contre le principe républicain de laïcité : c’est ne pas respecter un principe de cohésion sociale, dont on parle pourtant beaucoup ces temps-ci, pour prétendre servir la même cohésion sociale. Il n’y aurait pas d’autres formes de cohésion et de concorde, notamment politique et républicaine, que la communion religieuse des prières nationales.

Le Burkina étant laïc, tout président du Faso, qu’il vienne au pouvoir par les urnes ou par les armes, est tenu de respecter ce principe de la laïcité au risque de renier un des fondements de l’Etat qu’il dirige. Aucun patriotisme véritable ne peut consister à faire entorse à un principe destiné à prévenir la division et la dissolution de la nation dans de possibles conflits et inégalités de religion
Le propre d’un principe est de ne pas être apparent et visible aux yeux visibles du corps. Voilà pourquoi on peut le violer sans que cela se voie, à moins de réfléchir, c’est-à-dire de voir avec les yeux de l’esprit. Le principe est chose spirituelle, une chose de l’esprit. C’est donc par défaut d’esprit plutôt que par souci de spiritualité que sont évoquées et organisées des prières politiques dans un Burkina laïc. La vraie spiritualité est celle de l’esprit, pas de la foi qui, sans esprit, devient superstition et impiété.

S’il faut « raisonner les terroristes de la brousse » (et pourquoi seulement de la brousse, y en aurait-pas aussi dans les villes ? un a priori qui dit beaucoup), c’est avec des Lumières et de l’esprit, pas avec la superstition et des promesses de miracles. On ne combat pas la superstition des candidats à la terreur jihadiste par de la superstition. On ne raisonne pas par des prières.

N’eut été le défaut d’esprit que dissimule mal l’appel au spirituel de la foi dans un Etat laïc, par des autorités politiques, on aurait au moins remarqué que ladite spiritualité que l’on invoque contre le terrorisme et pour la paix est exactement aussi la même qui fait facilement recruter les terroristes. Superstition contre superstition : les uns, jihadistes, croient qu’en tuant le maximum d’ « incroyants » ils iront au paradis ; les autres, autorités politiques du Burkina, pensent qu’en priant ils vaincront les terroristes.

Les prières politiques et nationales donnent dans le superstitieux et le miraculeux. Elles sont l’aveu de l’impuissance de l’Etat du Burkina Faso, l’aveu de l’échec d’une politique sécuritaire qui maintenant s’en remet à Dieu et à Allah.

Qu’on ne nous réponde pas qu’à côté de ces prières il y a aussi les combats sur le terrain, pour prétendre que ces deux actions sont complémentaires, prier et combattre. C’est oser mettre la puissance de Dieu ou d’Allah en balance avec les armes des soldats, ce qui revient, par un paradoxe inouï, faute d’esprit encore, à ne pas croire, tout en priant, mais à douter que Dieu/Allah puisse exaucer les prières pour la victoire et la paix.

Autrement dit, on attend des miracles auxquels on ne croit pas soi-même, ce qui rend ces prières doublement inutiles, pour la vraie foi en Dieu, et pour l’Etat laïc (pas besoin de faire entorse à un principe républicain pour rien, pour aucune certitude de résultats )
1/ Si nous avons la paix grâce à Dieu et pas en combattant, il ne sert à rien de combattre, allons tous les jours à la mosquée ou à l’église, pas comme de bons croyants honnêtes le font déjà librement tous les jours, mais sur la recommandation d’un président ou d’un ministre.
2/ Si nous pouvons vaincre les terroristes par les armes, il ne sert à rien de déranger Dieu et d’éprouver ses puissance et bonté, tout en violant le principe républicain de la laïcité (deux impiétés : religieuse et politique).
3/ Et si, enfin, on nous dit que, en combattant, c’est par la force de Dieu/Allah que nous allons vaincre nos ennemis, alors on nage en pleins superstition et phantasme d’un Dieu qui guiderait nos bras et corps, nos balles, obus et autres missiles contre ces ennemis.

La laïcité a une histoire qui est aussi l’histoire d’un pays, la France, dont le principe républicain a été simplement recopié dans notre Constitution, nous le voyons maintenant, sans le respecter parce qu’on en méconnaît l’enjeu et l’esprit. On se dit, d’une part, que puisque la laïcité n’interdit pas la religion dans un Etat laïc (ce qui est vrai), l’Etat a le droit de se mêler des affaires de religions, et on a tout faux :
car un Etat qui vous demande de prier, même pour une bonne cause, peut aussi vous interdire de prier, ou vous demander de prier comme il veut (c’est le fond des débats en France aujourd’hui, autour d’une distinction entre un « islam DE France » plus conforme et acceptable, et un « islam EN France » potentiellement dangereux, à surveiller et contrôler).

D’autre part, et pendant qu’on ne considère que la liberté de conscience que l’Etat laïc n’interdit pas (et ne doit pas interdire), on perd complètement de vue l’autre aspect de la laïcité qui est que l’Etat laïc n’ est pas autorisé à utiliser la religion pour gouverner

L’Eglise catholique burkinabè ne peut pas oublier ou méconnaître (étonnant qu’elle puisse consentir à ces prières politiques dans le silence et la complaisance) les rapports tumultueux que sa religion a entretenu avec l’Etat français depuis le 18è siècle, accusée et mise au ban par les révolutionnaires, puis utilisée dans le Concordat de Napoléon au joli prétexte que la religion est utile à la cohésion sociale, et à la réparation des torts causés par la révolution. Mais cette utilité politique de la religion était aussi une soumission de la religion à l’Etat napoléonien. Le soldat Napoléon avait une excuse et une légitimité par ses victoires militaires qui le faisaient sur toute l’Europe (un grand esprit a vu en lui l’Esprit en personne à cheval à Iéna !)

Avec les prières dictées aujourd’hui par les autorités politiques du Burkina Faso est réédité et répété un simulacre de Concordat qui ne dit pas son nom dans notre pays, entre l’Etat burkinabè des lieutenants-colonels et les religions monothéistes importées, au nom de la concorde nationale, car les religions deviennent des outils de gouvernement, des médias de la politique. Un Concordat qu’aucune victoire militaire ne vient ici excuser et justifier : un concordat de la défaite et de l’impuissance de l’Etat laïc burkinabè.

Mais, déjà, cette utilisation politique des religions transforme, en elle-même, la concorde nationale et la cohésion sociale recherchées en leur exact contraire que la spiritualité politico-religieuse n’est pas capable de percevoir : la division de fait entre croyants et citoyens, la cohésion sociale se passant désormais entre croyants, et pas entre citoyens. Ce qui est politiquement et philosophiquement inacceptable, c’est la relégation du citoyen derrière le croyant ; c’est le petit remplacement du citoyen par le croyant, qui fait que pour être citoyen au Burkina Faso, il faut d’abord être croyant …

Les deux catégories de citoyens au Burkina Faso

Il ne s’agit pas de l’opposition classique entre riches et pauvres, ni entre croyants et incroyants ou athées. Mais, à y réfléchir, il y a désormais au Burkina Faso, d’une part, des citoyens qui prient et participent ainsi à la libération et au salut du pays ; et de l’autre, des citoyens qui ne prient pas. Qui sont-ils ?
Les premiers sont les fidèles croyants des deux grandes religions monothéistes importées et dites civilisées, l’islam et le christianisme (catholicisme et protestantisme). Les seconds, ceux qui ne prient pas, sont les citoyens qui ne sont ni musulmans ni chrétiens, ni athées pour autant : les gardiens de nos traditions et coutumes africaines. Eux ne prient pas ; pas parce qu’ils refusent de prier comme le demandent président et ministre du Faso, mais parce que prier comme les autres (musulmans et chrétiens) ne fait pas partie de leurs traditions. Cela, les autorités politiques burkinabè du moment n’en tiennent pas compte : quand elles demandent de prier pour la paix, elles ne pensent pas aux gardiens de nos ancêtres qui font des sacrifices mais n’ont pas de cérémonies, de postures et gestuelles de prière.

Faut-il demander aussi à ces gardiens de la terre des ancêtres africains des journées de prière ? Non : parce qu’ils sont les plus authentiques de tous, les plus radicaux (rapport, aux racines), ils ne le feront jamais ! Et ils n’ont pas à le faire. Que voudrait dire des journées de sacrifices ? Des sacrifices à qui, à quoi, et pourquoi ?

Les autorités burkinabè pensent réunir ces deux catégories de citoyens en créant un ministère « des affaires religieuses et des coutumes », mais en réalité ne voient pas combien elles les séparent et discriminent : elles attendent beaucoup des religions et leurs prières, rien des coutumes et de leurs gardiens qui ne prient pas. Ce ministère est en lui-même le cache-honte de cette discrimination des citoyens par la religion ; il n’inclut les coutumes et traditions africaines que pour mieux les exclure.

Religions et coutumes n’ont pas le même statut au Burkina Faso ; de sorte que, réunies dans un même ministère qui demande de prier, on voit davantage qu’elles n’ont pas la même utilité nationale, parce qu’elles n’ont pas le même rapport à la spiritualité de la prière qui tient son avantage et son privilège de la nature même de Celui que l’on prie, Dieu/Allah…

Pendant que les autorités politiques appellent à l’endogénéisation des ressources et moyens dans la lutte contre le terrorisme, à leur africanisation donc, ce qui est proprement et traditionnellement africain devient inutile et impropre au salut de la nation car, en utilisant la prière des dieux monothéistes importés comme seule voie du salut et de la concorde nationale, elles excluent de fait les citoyens qui ne prient pas (l’église catholique les appelle « païens »). Or ceux-là sont les plus authentiquement africains !

Dans un Etat républicain et laïc, il est inacceptable et insensé que la concorde nationale doive d’abord être celle des croyants et non celle des citoyens.
Nul n’est obligé de recopier dans sa Constitution qu’il est laïc, alors qu’il ne l’est pas, et ne sait même pas ce que la laïcité veut dire. Non plus, nul n’est obligé de faire un coup d’Etat si ce n’est pas pour véritablement révolutionner la nation, mais pour s’en remettre à Dieu ou à Allah. Donc, une fois qu’on a choisi d’être un Etat laïc (ce qui veut dire que l’on a réfléchi à ce que la laïcité a d’avantageux pour toute la nation, pour tous les citoyens, croyants ou non), et une fois qu’on a choisi de faire un coup d’Etat, il faut assumer : assumer d’une manière à ne pas détruire ce qu’on est venu sauver et refonder.

Car, précisément, pour refonder il faut déjà fonder, ou que quelque chose soit déjà fondé : cela ne se fait pas d’abord avec des lois, ni même la Loi fondamentale (Constitution), mais avec des principes. Fonder c’est poser et asseoir sur un principe, notamment le principe de la laïcité qui renferme la liberté, l’égalité et la cohésion des citoyens. Cela veut dire que l’adoption de ce principe répond moins, et de loin, à un besoin de légalité et de légitimité qu’à un besoin de sens.

Or en ce moment, les premiers dirigeants du pays montrent qu’être laïc pour le Burkina Faso n’a pas de sens, aucun. Que de contradictions et d’incohérences :
1/ On nous chante partout qu’il faut endogénéiser, africaniser les leviers de résolution des problèmes socio-politiques en nous référant à ce que nous sommes, à nos traditions et coutumes. Mais dans le même temps nous méprisons ces traditions et coutumes nôtres.

2/ On nous parle de paix, de réconciliation et de cohésion nationales, mais en même temps l’Etat, à travers ses premiers représentants, est le premier à discriminer et diviser les citoyens, par la religion : en prônant les prières, et en s’immisçant dans les « affaires religieuses », l’Etat burkinabè laïc fait des deux grandes religions monothéistes importées et dites civilisées, l’islam et le christianisme, des religions d’Etat, ses religions (nul n’est citoyen burkinabè s’il n’est croyant qui prie !) ; et il infériorise, voire exclut par là même nos traditions et coutumes africaines. On prétend ainsi « refonder », mais l’on rompt le principe qui fonde une nation et un peuple, l’égalité des citoyens, quelle que soit leur religion.

3/ On en appelle au « patriotisme », mais l’on prie Dieu et Allah pour nous sauver, et l’on attend des miracles. On crie « la patrie ou la mort, nous vaincrons », qui est tout sauf une prière, mais l’on prie pour sauver la nation. L’impiété religieuse (la superstition) et politique (le non-respect de la laïcité) côtoie l’hérésie (anti-)patriotique : Dieu/Allah ou la mort ! En quoi, du coup, serions-nous différents de ceux qui agressent quotidiennement notre patrie ?

Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE

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