Actualités :: Feuille de route du Premier ministre A. Ouédraogo : « Ce que le peuple (...)

Le Premier ministre Albert Ouédraogo a présenté sa feuille de route aux députés de l’Assemblé législative de transition ce lundi 4 avril 2022. A la fin du discours, nous avons approché quelques députés pour prendre connaissance de leurs impressions sur cette feuille de route.

Adama Tiendrébéogo

Adama Tiendrébéogo : « Déjà, il a respecté la charte de la transition qui dit qu’un mois après sa nomination, il doit venir devant l’Assemblée pour présenter sa feuille de route. Et c’est une bonne chose de faite. Mais je peux dire que l’on a écouté que des annonces. Actuellement, ce que le peuple burkinabè veut, ce sont des actes concrets et non des annonces. Quand les déplacés internes vont-ils commencer à regagner leurs localités ? Quand est-ce qu’ils vont approvisionner les boutiques témoins pour permettre au peuple d’avoir des vivres à moindre coût ? C’est tout cela que la population veut. Elle veut des actes concrets parce que les annonces, on les a assez entendues. Par conséquent, on ne peut pas dire actuellement que l’on est satisfait. C’est seulement après avoir résolu tous ces problèmes que l’on pourra dire que l’on est satisfait de la feuille de route du Premier ministre ».

Ibrahim Ouédraogo

Ibrahim Ouédraogo : « Je pense que la feuille de route que le Premier ministre nous a présenté ce matin a été assez claire. D’autant plus que cette feuille de route prend en compte l’aspiration de tout le pays. On ne peut qu’être satisfait. Ce qui incombe à notre pays aujourd’hui, c’est la sécurité. Si cela est résolu, le reste va venir après. C’est à nous de nous efforcer et de nous donner la main, pour qu’ensemble, nous puissions aller sur le terrain, reconquérir notre territoire et relancer les activités dans notre pays ».

August Mohamed Zongo

August Mohamed Zongo : « On retrouve beaucoup de positivité dans la feuille de route du Premier ministre. Il y a beaucoup de points focaux qui sont bien encadrés, bien restitués. Cela dit, c’est l’application que l’on attend. Il y’a ce que l’on veut faire et ce que l’on peut faire. Il faut savoir faire la part des choses. Il a dit ce qu’il veut faire mais est-ce que les moyens à sa disposition lui permettront de faire ce qu’il veut ? Et c’est là la véritable question. Cela dit, je suis un peu rassuré parce que la plupart de mes préoccupations étaient prises en compte. Maintenant, il subsiste le problème de communication. Il faut savoir communiquer et faire connaître la victoire engrangée par les forces de défense.

En plus de cela, mon autre préoccupation est au niveau des partis politiques. Il y a beaucoup de partis politiques au Burkina Faso. Il faut une limitation des partis politiques à deux, trois, quatre ou cinq à la limite. A défaut, la création de grandes familles de partis politiques fera du bien au Burkina Faso. Sous d’autres cieux, comme en France et aux États-Unis, dans les grandes démocraties, ils ont deux ou trois parties mais cela marche très bien. Mais ici au Burkina Faso, on a plus de 200 partis. C’est pour faire quoi au juste ? Le Premier ministre s’est assez attardé là-dessus et je pense qu’il portera un œil regardant sur cette réalité ».

Ousmane Diallo

Ousmane Diallo : « Déjà du point de vue de la forme, on peut dire que c’est un discours très bien fait, très bien articulé, bien prononcé dans un français facile que tout le monde peut comprendre. Du point de vue du fond aussi, le contenu embrasse tous les secteurs sociaux, tous les secteurs d’activité de notre pays. Je pense donc que le Premier ministre a fait un bon diagnostic. Il nous a proposé une feuille de route en adéquation avec les attentes des populations. Il est vrai que l’on ne peut pas prendre en compte toutes les attentes mais déjà on peut dire que le discours a ratissé large.

Le discours répond à mes attentes sauf que, et j’ai d’ailleurs posé la question, quelles grandes orientations se donne-t-on de la politique étrangère ? Quelles sont les orientations de la diplomatie burkinabè pour hisser le Burkina dans le concert des nations parce que je n’ai pas très bien perçu ce point dans le discours. Aussi au niveau de la relance économique, j’ai posé une question aussi parce que l’économie burkinabè aujourd’hui est au rez-de-chaussée et il faut beaucoup d’actions pour aider les opérateurs économiques ».

Adja Sarata Zoungrana

Adja Sarata Zoungrana : « Ce que je retiens de la feuille de route du Premier ministre, ce sont les cas prioritaires qu’il a sélectionné. Il a parlé des déplacés, de leur retour dans leurs localités comme l’avait dit le président. Il a aussi abordé le phénomène des enfants non scolarisés du fait du terrorisme. Cela m’a plu beaucoup parce que je suis la coordonnatrice d’une association s’occupant d’orphelins et d’enfants démunis et aujourd’hui, moi je considère les enfants des déplacés comme des orphelins. Le fait d’aborder ce sujet m’a beaucoup plu et j’attends que l’on puisse engager ensemble les démarches pour le retour de ces déplacés et la scolarisation de ces enfants déplacés. Cependant, il a omis de parler de l’impact de la covid-19 sur les agences de voyage. Vous le savez très bien, le Burkina Faso est un pays de tourisme. Il n’a pas parlé des agences de voyages et cela est bien dommage. À mon avis, il aurait dû parler des agences de voyages parce qu’au Burkina, nous en avons assez et depuis 2019, la maladie a eu beaucoup d’impact sur elles et leurs conditions sont actuellement très difficile ».

Ratousemba Zongo

Ratousemba Zongo : « Le discours du Premier ministre nous a convaincus. Mais, nous devons nous unir et rester en veille. Si nous ne nous unissons pas, nous n’allons arriver à rien. Le terrorisme n’est pas l’affaire d’une seule personne. Tant que nous ne serons pas unis, nous n’allons jamais nous en sortir. Actuellement, nous vivons dans la douleur du fait de ce fléau. Nous devons donc rester soudés et nous entraider. Le Premier ministre nous a promis des pistes de résultats dans les mois à venir. Mais nous ne devons pas nous asseoir pour attendre ces résultats, nous devons être présents et apporter notre concours. Toutefois, je reste sur ma soif parce que j’aurai aimé entendre un calendrier précis dans lequel on sait que dans tant de mois nous assisterons au retour des réfugiés dans leurs localités ».

Salif Sanfo

Salif Sanfo : « Cette feuille de route a fait le point des préoccupations des Burkinabè et a décrit l’action gouvernementale autour de quatre points essentiels. Nous savons que l’épine dorsale de notre pays actuellement c’est la question sécuritaire et cette feuille de route essaie de prendre en compte les défis majeurs de notre pays. Mais si je dois faire un plaidoyer pour que cette feuille de route soit encore plus opérationnelle, j’allais le faire en deux points. Notamment la prise en compte de la culture comme boussole dans l’action gouvernementale et la prise en compte de la communication qui est très importante en temps de crise. Elle est très importante en matière de diplomatie culturelle pour notre pays dont la carte est peinte en rouge.

Cet état de fait ne donnera certainement pas envie à quelqu’un de visiter le pays en tant que touriste ou investisseur. En ce qui concerne la culture, elle doit être au cœur de l’action gouvernementale parce que la culture est un secteur transversal. Toute l’action gouvernementale doit prendre en compte la question de la culture. Par exemple, la santé doit prendre en compte la question de culture. Parce que vous le savez, nous sommes de plus en plus malades, il y a beaucoup de maladies que « Big pharma » ne résout pas aujourd’hui et que c’est seulement chez les naturothérapeutes que l’on peut avoir les solutions. Toujours au niveau de la santé aujourd’hui on parle « alicament » au lieu de médicaments. Parce que nous avons changé de régime alimentaire et cela a créé beaucoup de maladies.

Ensuite il y a la question de l’éducation, chaque ethnie à son éducation et cette éducation doit de près ou de loin impacter l’éducation que les enfants reçoivent à l’école. Actuellement, la famille est en crise pourquoi parce que les vertus culturelles, les valeurs endogènes ne sont pas prônées. Même dans l’armée à l’époque, quand nos valeureux soldats devaient aller au front, ils étaient galvanisés par des griots qui leur rappelaient leur nom de guerre, leur lignée. Donc la culture pour moi elle doit être au cœur de l’action gouvernementale ».

Abdoul Rachid SOW (Stagiaire)
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