Actualités :: "Les fuites en avant d’une opposition en déroute"

On a coutume de dire que les habitudes finissent par devenir une seconde nature dont on s’en défait difficilement.
Chez nous, au Burkina Faso, le comportement de l’opposition politique à bien des égards, illustre à souhait cette boutade, tant il est vrai qu’elle est coutumière des jeux subtils.

En effet, elle procède toujours par des fuites en avant, des subterfuges, des prétextes ou autres manœuvres dilatoires faute d’avancer des arguments convaincants. En témoigne le prétexte pris par Me Hermann Yaméogo du nouvel an il y a quelques jours déjà pour "noircir" la politique du gouvernement et livrer un discours savant digne des conversations de salon de la noblesse du XVlè siècle en guise de profession de foi politique et qui tiendrait lieu de projet politique.

Hier, 13 janvier le prétexte a été vite trouvé dans les propos d’une extrême clarté voire de franchise du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Eau et des Ressources halieutiques qui aurait le tort de donner son sentiment sur qui va être le candidat de son parti à l’élection présidentielle de 2005.

Voilà en rappel la pièce à conviction du crime de lèse opposition commis par le ministre Diallo : "Bien sûr que Blaise sera candidat" ;

Aujourd’hui 14 janvier 2004, c’est le sieur Olivier Hien qui pense faire bonne figure par un recours à "l’artillerie lourde" en s’essayant ou en s’aventurant (c’est selon) dans une défense juridique des plus laborieuses : "Au nom de l’article 168 de la constitution ,la candidature de Blaise Compaoré serait illégale".

A ce stade, je voudrais faire quelques remarques :

1. Pour notre opposition l’avenir se conjugue au présent. Elle est déjà en campagne pour l’élection présidentielle annoncée pour 2005. Retenons tout simplement qu’elle a pris sur elle la responsabilité d’engager avant terme la campagne présidentielle et que tout le reste n’est que "fuites en avant".

2. Le reproche fait au ministre Diallo n’est pas du tout fondé. Et pour cause !

Au Burkina Faso, Dieu merci nous sommes dans un Etat de droit et par conséquent il est loisible à tout citoyen de s’exprimer comme il l’entend dès lors que la liberté d’opinion est garantie par notre constitution. Au demeurant, faut-il le rappeler, c’est parce que la liberté d’opinion est un droit constitutionnel que l’opposition s’exprime comme elle le fait. Alors un peu de réciprocité tout de même messieurs de l’opposition !

3. L’opposition devrait nous convaincre par des arguments politiques et juridiques au lieu de se livrer à des leçons de morale.

En résumé, on est tenté de voir dans le comportement de l’opposition la considération suivante : elle redoute une campagne en bonne et due forme d’avec le président sortant consciente de son peu de crédibilité pour espérer assurer l’alternance.

Aussi pense-t-elle gagner l’élection présidentielle par défaut en empêchant la candidature de Blaise Compaoré. Mais le hic c’est que la loi autorise la candidature de Blaise Compaoré et que la morale ne saurait être un allié en politique.

I. Evitons la confusion des genres

"Pour des raisons de morale politique, le Président Compaoré doit s’abstenir de la course à la prochaine élection présidentielle".

Ces propos rapportés par l’Observateur Paalga du mardi 13 janvier 2004 sont du Dr Manoubome Joseph Somda, secrétaire général de l’Union des démocrates et progressistes indépendants (UDPI).

A la lecture de cet argumentaire sans connaître son auteur, je me suis laissé dire qu’il faut bien que jeunesse se fasse sinon il se serait garder d’emboîter le pas aux sophistes grecs qui au demeurant n’ont point fait œuvre de jurisprudence.

En vérité, je partage la vision qui considère que la conciliation entre morale et politique est et demeure un simple beau rêve tant il est vrai que personne n’est naïf pour accorder foi aux démonstrations de vertus de son adversaire politique.

Sur ce registre, il est même de bon ton de crier d’autant plus fort au scandale qu’on met soi-même plus de zèle à faire aussi bien et pire que le voisin. Le recours à la morale est non seulement inacceptable mais encore irrecevable.

Du reste l’argumentaire bâti sur la morale n’est nullement opposable à Blaise Compaoré. Car comme disent les juristes, à celui qui allègue le moyen d’en apporter la preuve.

Alors que reproche - t -on à Blaise Compaoré au plan de la morale ?

Voilà une question sans réponse. Et comme me disait mon professeur de lycée lorsqu’une équation ne trouve pas de réponse, il faut convenir tout de suite qu’elle a été mal formulée.

Autant dire que l’opposition est déboutée de ses prétentions à vouloir se servir de la morale pour se prémunir de sa défaite future face à Blaise Compaoré à l’élection présidentielle de 2005.

Certes pour l’opposition "todos los caminos lIeban à Roma" (Tous les chemins mènent à Rome) mais de grâce !

L’opposition devrait élever davantage le niveau des débats plutôt que d’aligner des arguties du genre c’est immoral, c’est inconstitutionnel, on trahit l’esprit ou la lettre de la constitution..., sans pour autant pouvoir convaincre par des preuves ces assertions gratuites.

En quoi la candidature de Blaise Compaoré n’est pas conforme à l’esprit et à la lettre de notre loi fondamentale ?

Il. La candidature du président Compaoré respecte la constitution

A la lecture des essais d’argumentation au plan juridique pour s’opposer à la candidature de Blaise Compaoré, on réalise ipso facto la méprise des uns et des autres quant à la nature de la règle de droit. Les messieurs de l’opposition ont une approche subjectiviste de la règle de droit au point que dans leurs esprits elle se confond à leurs états d’âme, à leurs désirs et autres... Non, messieurs de l’opposition, vous faites fausse route.

La loi n’est rien d’autre que la volonté générale, elle est l’expression codifiée d’une philosophie de vie d’une société donnée.

En l’espèce, la constitution du 2 juin 1991 est et demeure l’expression souveraine de notre peuple formalisée par le constituant.

Et c’est ce même peuple qui, à travers ses représentants dûment mandatés à procéder à la révision constitutionnelle intervenue en 2000.

Il convient d’indiquer ici que la règle de droit obéit à des exigences strictes.

Dans notre cas cette révision ne saurait s’affranchir du sacro-saint principe de la non rétroactivité de la règle de droit au prétexte qu’il faut faire plaisir à notre opposition.

Ainsi est la loi, aussi dure qu’elle soit, elle reste la loi. En clair, la loi ne dispose que pour l’avenir.

Pour être plus précis, la révision n’a pas seulement concerné la limitation du nombre des mandats présidentiels, elle a aussi revu en baisse la durée du mandat qui passe ainsi de 7 à 5 ans.

Alors si on suit l’approche subjectiviste de l’opposition et si la révision était d’application immédiate, il y a belle lurette que le président Compaoré aurait terminé son mandat puisque élu en 1998 la durée de cinq ans s’appliquant, le terme du mandat aurait été 2003.

Alors y a-t-il viol de la constitution que le président Compaoré dusse rester au pouvoir jusqu’en 2005 ?

La conséquence subséquente de cette réponse négative est que la révision intervenue en cours de mandat n’est point opposable au Président Blaise n’en déplaise à ceux qui voudraient que la règle de droit se plie à leurs désirs propres.

Ce faisant, le président Compaoré sera bel et bien candidat ; une candidature qui à tout point de vue, respecte notre constitution.

Alors, messieurs de l’opposition, faites vos jeux, vous n’allez point gagner l’élection présidentielle de 2005 par défaut - Retenez bien que Blaise Compaoré sera là.

Tiraogo BELEM à Boassa
Sidwaya

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