Actualités :: Nombre de partis et formations politiques : Et si on allait un peu plus (...)

Coach Boukaré Kaboré, linguiste-communicateur estime, dans cette tribune, que la toute première session de l’Assemblée législative de la transition soit consacrée aux partis et formations politiques surtout allant dans le sens de la limitation de leur nombre.

« Outre le coup d’état du 24 janvier 2024 ; la situation politique est caractérisée par des vagues de démissions dans les partis et formations politiques. Va-t-on fermer les yeux et laisser la situation perdurer ou bien il faut agir ? Quelles actions faut-il entreprendre alors ?

Le jeudi 4 février 2021, Son excellence monsieur le Premier Ministre Christophe Marie Joseph DABIRE était à l’Assemblée nationale pour sa Déclaration de Politique Générale. A cette occasion, le président de l’Assemblée nationale a émis une inquiétude quant au nombre de partis et formations politiques. Il a alors souhaité de voir une limitation des partis et formation devant animer la vie politique au pays des hommes intègres.

Depuis le coup d’état du 24 janvier, une ébullition s’est installée dans les partis et formations politiques avec des démissions en cascade faisant douter une grande partie de la moralité des acteurs de la scène politique.

Pour certains, ces démissions constituent un signe avant-coureur de la création d’une nouvelle formation politique.

Sans connaitre le chiffre réel, l’on dénombre près de deux cents (200) partis sur le paysage politique pour une population de vingt millions d’habitants. A y voir de très près, ça ne fait pas sérieux amenant certains partis à n’exister que sur papier et leur participation aux échéances électorales peut se résumer à une simple figuration. Lors des élections municipales de 2016, certains partis n’ont même pas pu avoir un seul conseiller municipal et pire même leur taux de participation frôle le ridicule et c’est ainsi pour beaucoup à chaque consultation électorale.

Avec les derniers évènements, une réflexion allant dans le sens d’assainir notre environnement politique et rendre le jeu plus intéressant doit être menée. Les positions sont divergentes ; toute chose bien normale. Mais à notre humble avis, la toute première session de l’Assemblée Législative de la Transition doit être consacrée aux partis et formations politiques surtout allant dans le sens de la limitation de leur nombre. Tout d’abord un parti ou formation politique ne peut prendre part aux prochaines élections s’il a moins de cinq (05) ans d’existence. Cela réduirait du même coup les ardeurs de ceux qui veulent créer des partis politiques dans l’optique des prochaines élections. Cela éviterait de voir des partis se créer à la veille des élections. Ladite loi doit aller plus loin en mentionnant que seuls les partis ayant au moins enregistré un élu peuvent continuer à rester dans « l’arène » politique.

Cette disposition peut se prolonger pour les élections législatives avec comme clauses « seuls les partis ayant enregistré au moins un député existeront ». Il en serait de même pour les élections à l’exercice des fonctions de chef de l’Etat. A ce niveau, maintenir toujours le parrainage et renvoyer les candidats et les partis ayant enregistré moins de 5% à se ranger et attendre par exemple la troisième prochaine élection similaire pour se présenter. Afin d’éviter que les acteurs ne dissolvent leurs partis pour aller créer un autre, tout candidat ou responsable de partis politique dissout suite à ses mauvais résultats n’est éligible que dans les dix prochaines années. Cela afin d’éviter des vas-et-viens d’un parti à l’autre.

Aussi, afin de discipliner le jeu politique et les acteurs, insérer une clause dans le code électoral qui frappe d’inéligibilité tout candidat ayant démissionné de son poste électif pour convenance personnelle. Lors des dernières élections législatives sur les 24 suppléants ayant siégé à l’Assemblée, si les 18 ont retrouvé leurs sièges parce que les titulaires ont été appelés à de hautes fonctions, les six autres seront à l’Assemblée parce que les titulaires ont démissionné de leurs sièges. Si occuper les hautes fonctions l’est par la volonté du chef de l’Etat ou du Chef du gouvernement, il est compréhensible que le suppléant prenne la place du titulaire en attendant qu’’ils reviennent avant les trente mois pour reprendre son siège ou attendre les prochaines élections. Cependant, démissionner de par sa pure volonté personnelle et individuelle est une trahison ou un manque de considération pour le poste de député et à l’ensemble des électeurs qui vont ont porté leur choix.

Alors le code électoral doit subir un véritable toilettage afin de permettre « une saine bagarre » entre les acteurs politiques. Un parti politique doit féliciter ses élus appelés à de hautes fonctions au sein de l’administration, cependant, il doit aussi sanctionner les élus qui optent de démissionner « pour convenance personnelle ». Sous nos tropiques démissionner d’un poste de député suppose que « l’herbe est bien fraiche » ailleurs, pourtant si des militants depuis la base se sont investis pour vous élire, ce n’est pas pour vous voir démissionner. Et si cela arrivait, si le parti ne peut pas prendre des sanctions dans ce sens, que cela soit mentionné dans le code électoral et frappé d’inéligibilité tout élu qui démissionnaire pour convenance personnelle.

Et comme l’a si bien dit un acteur politique lors d’une conférence de presse, « ce n’est pas seulement dans le gouvernement qu’on peut servir son pays », je vais le paraphraser en disant « que ce n’est pas seulement à travers un poste électif qu’on peut servir son pays ». Alors limiter les mandats électifs va plutôt enrichir le débat politique, créer la prédominance des idées sur le débat politique que plutôt les moyens financiers comme baromètre de la puissance d’un parti ou formation politique.

La transition peut même aller plus loin. Ainsi, au lieu de limiter seulement le nombre de partis politiques, on peut bien aller plus loin en travaillant nos lois pour limiter même le nombre de mandats électifs. Dans les pays où le nombre de mandats à l’élection présidentielle est limité, s’il était possible d’avoir dans les coulisses l’avis du premier concerné, il vous dira qu’il n’est pas favorable à la limitation des mandats. Mais c’est sa seule voix contre celle du reste du peuple, il est minoritaire d’où la limitation des mandats présidentiels.

On peut bien tenter aussi la limitation des mandats des députés, des conseillers municipaux. Il ne nous coûte rien de l’essayer, dans tous les cas on aura des arguments pour justifier oui ou non son bien-fondé dans l’ancrage et la conduite de tout processus démocratique. Dépassons notre intérêt personnel et individuel pour voir l’intérêt général et collectif. »

Coach Boukaré KABORE
Linguiste-communicateur
boukarekabore200@gmail.com
Tél (00226) 78 49 33 59

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