Actualités :: Burkina : Nos champions, nos héros

André Marie Pouya, journaliste et consultant estime, dans cette tribune, qu’avec l’émergence de nouveaux modèles dans le domaine des sports, de la musique, etc., la jeunesse burkinabè aura de moins en moins, besoin d’aller chercher leurs héros à l’étranger.

Hugues Fabrice Zango est entré dans l’histoire du sport du Burkina Faso, le 5 août 2021, aux Jeux de Tokyo, au Japon, en offrant à son pays sa toute première médaille olympique. Le Burkinabè a arraché le bronze en triple saut, donnant aussi à l’Afrique sa première médaille olympique dans cette discipline.

Iron Biby, de son vrai nom Cheick Ahmed Al-Hassan Sanou, devient champion du mondeen soulever des bûches avec une charge de 229 kg, le 18 septembre 2021, à Glasgow, en Écosse. Déjà détenteur d’autres records dont des Guiness, il déclare, à l’occasion : « C’est très grand pour moi, parce que, depuis 2018, je cherche à briser ce record du monde. »

Diébédéo Francis Kéré, architecte burkinabé, basé à Berlin, en République fédérale d’Allemagne, se voit décerner, le 15 mars courant, la plus haute distinction du monde de l’architecture.Le jury du PrixPritzker 2022 précise ceci : « Grâce à son engagement pour la justice sociale et à l’utilisation intelligente de matériaux locaux pour s’adapter et répondre au climat naturel, il travaille dans des pays marginalisés, où les contraintes et les difficultés sont nombreuses et où l’architecture et les infrastructures sont absentes. »

Soutien et admiration

Des Burkinabè ont veillé pour suivre la performance de leur compatriote, aux Jeux de Tokyo. Le 8 août, dans la soirée, il est accueilli aux cris de « Bravo Zango ! Bravo champion ! » par des officiels, des centaines de supporters et d’amis à l’aéroport international de Ouagadougou. Appréciant ce bain de foule, le médaillé olympique a salué la mobilisation autour de lui.

Le correspondant de RFI à Ouagadougou, Yaya Boudani, précise que c’est dans une ambiance de carnaval, et au rythme de la fanfare de l’Union nationale des supporters des Étalons, que des Burkinabè ont accueilli, triomphalement, Iron Biby, le 20 septembre 2021, dans la soirée, à l’aéroport international de Ouagadougou.

M. Aristide Bazié, président de l’Ordre des architectes du Burkina, salue, le 18 mars 2022, le sacre de son collègue en ces termes : « Au-delà de Francis Kéré, c’est une fierté pour l’ensemble des architectes du Burkina Faso », Il jubile encore en ajoutant : « C’est une fierté pour l’ensemble des architectes africains en général et du Burkina Faso en particulier. »

Les jeunes Burkinabè puiseront dans le trio des héros de leur choix.Dans d’autres domaines, tels le football et la musique, d’autres héros peuvent être alignés. Dans le premier groupe, citons, entre autres, les Bertrand Traoré, Jonathan Pitroipa, Aristide Bancé, Edmond Tapsoba, Charles Kaboré, et bien d’autres figures. Dans le second, retenons quelques jeunes talents : Sana Bob, Floby, Dez Altino, Oceane, Ka Ya Woto…

Les jeunes auront,de moins en moins, besoin d’aller chercher leurs héros à l’étranger. Et cela change beaucoup de choses. Ils pourront rencontrer leurs héros, discuter avec eux et leur demander des recettes. Voir quelqu’un étant né et ayant grandi dans le même environnement que soi devenir un héros signifie aussi qu’on peut en être soi-même. Leurs héros sont des gens accessibles, désormais.

Dans les années 1970, certains jeunes adoptaient des idoles étrangères, sur le plan musical, par exemple. La démarche accouchait de noms et de surnoms florissants. Ainsi, le musicien camerounais Elvis Kémayo avait inspiré des fans qui s’appelaient « les Frères Kémayo de Tanghin ». La musique zaïroise avait favorisé l’émergence de « Ouédraogo Karim-Zaïrois ». Ces appellations côtoyaient d’autres surnoms non moins flamboyants comme « Vincent de l’Or dit-le-Diamant », « l’Impératrice Congo Eulalie » … Les Voltaïques, amateurs de musique, faisaient fonctionner leurs méninges à fond, en la matière. Tandis que maintenant les jeunes auront cette possibilité de se surnommer avec des noms du terroir.Une nationalisation des héros, des modèles, des idoles et des émotions esthétiques…

André Marie POUYA
Journaliste & Consultant

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