Actualités :: Burkina Faso : La présence de certaines personnalités dans le gouvernement de (...)

Les choses sont allées vite après la nomination du Premier ministre Albert Ouédraogo. C’est au matin du 6 mars que les couche-tôt ont appris la composition du gouvernement. Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration a voulu rattraper le mois de retard que le pays a pris en nommant rapidement les grands serviteurs de l’État pour que le pays se remette à la tâche et qu’il retrouve rapidement la sécurité et l’intégrité de son territoire. Ce nouveau gouvernement suscite quelques interrogations tout de même.

Les Burkinabè, pour la plupart, ont été surpris de la présence dans le gouvernement du général Barthélémy Aimé Simporé parce que la première raison invoquée par la junte pour prendre le pouvoir était la dégradation continue de la situation sécuritaire. Le coup d’État reprochait au président Roch Marc Christian Kaboré et à son gouvernement son incapacité à contenir l’avancée des groupes terroristes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le général était le premier militaire responsable de cette guerre.

Pourquoi a-t-il été reconduit, alors que l’incapacité gouvernementale a été reconnue ? Des clarifications doivent être faites sur ce dossier, car l’armée ne peut rejeter tous les torts sur les civils. Des responsabilités dans l’échec de nos troupes se trouvent chez nos militaires et il faut avoir le courage de les situer et de punir les fautifs.

Depuis le drame d’Inata, l’armée a retrouvé son silence, celui de la grande muette, sans que les responsabilités ne soient situées alors que ce n’est pas le président Kaboré qui s’occupait de l’alimentation des militaires et des primes des soldats. Les budgets alloués à la défense et à la sécurité ont augmenté sans résultats probants. Qu’est ce qui peut expliquer cela ? Peut-on s’attendre à la vérité sans invoquer le secret défense qui, selon les spécialistes, n’existeraient pas dans notre droit.

L’ancien ministre de la défense et des anciens combattants a non seulement été reconduit, mais il est devenu ministre d’État dans le gouvernement de la transition, ce qui est une promotion et peut être analysé aussi comme une récompense, puisqu’il était en première ligne pour négocier avec les mutins qui étaient au départ du putsch.

Qui sont les hommes qui ont pris le pouvoir le 24 janvier 2022 ? Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration gère le pays avec des têtes affichées et d’autres dans l’ombre. Le général Simporé faisait-il partie des putschistes de l’ombre ? Cela ne rassure personne ni à l’intérieur ni à l’extérieur que ceux qui dirigent, tous ceux qui sont aux affaires ne soient pas connus. Il est possible que des personnes compétentes aient refusé de participer au gouvernement pour cette raison.

La composition du gouvernement n’a pas dû être aisée. Alors que le consensus existait pour un gouvernement resserré, un nouveau département ministériel a été ajouté. La création d’un nouveau ministère des Affaires religieuses et coutumières n’a pas de raison objective sinon pour récompenser ce bonnet rouge qui s’est illustré dans la défense du putsch en reprochant à la presse d’utiliser le terme de "junte" pour désigner les militaires arrivés au pouvoir par coup d’Etat.

Il y a des personnalités au gouvernement qui ne seraient pas considérées comme des cadres juniors dans des entreprises de ce pays, n’ayant pas été responsables d’une équipe de dix personnes à qui on confie un secteur ministériel. Cela ne fait pas sérieux et fait que le pays perd en crédibilité à l’extérieur. Mais cela n’a pas commencé aujourd’hui, avec Roch c’était le cas, et le héros national, Thomas Sankara lui-même, disait qu’il pouvait nommer des « dolotières » ministres.

Le gouvernement de transition a pêché un gros poisson, l’ancien général des travailleurs, secrétaire général fraichement sorti de la Confédération générale des travailleurs du Burkina. Bassolma Bazié qui a claqué la porte de la fonction publique suite à ses guéguerres avec le ministre de l’éducation nationale, rentre au gouvernement pour être face à ses anciens camarades de l’Unité d’action syndicale de l’autre côté de la table, avec ceux qui appliquent l’IUTS, et contre lesquels il promettait des frappes chirurgicales. C’est triste à en pleurer. Il n’est pas le premier syndicaliste à entrer au gouvernement. Mais on le préférait quand il lançait la grève générale contre le coup d’État du RSP en 2015.

Comme dirait l’autre, ainsi va la vie.

Sana Guy
Lefaso.net

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