Actualités :: Nomination de Albert Ouédraogo : « Dans l’histoire du Burkina, rarement un (...)

Dr Albert Ouédraogo a été nommé Premier ministre de la transition burkinabè le jeudi 3 mars 2022. Lefaso.net a recueilli l’appréciation de quelques acteurs de la société civile de Ouagadougou ce vendredi 5 mars 2022. Les citoyens préfèrent le voir à l’œuvre avant de le juger.

Adam Régis Zougmoré, président des Compétences électorales africaines

« Pour nous, c’est déjà une très bonne chose qu’aussitôt après la phase de signature de la charte, l’on ait effectivement celui-là qui va commander l’action du gouvernement. C’est une chose dont nous sommes satisfaits et nous pensons que le président Damiba, en faisant appel à Albert Ouédraogo, le fait certainement en connaissance de cause. Je pense que l’on peut pour le moment lui donner du crédit, parce que c’est une personnalité inconnue du grand public. Je crois qu’il donne quelques garanties au regard de sa biographie. D’aucuns diront que c’est très tôt, mais je pense que c’est une très bonne chose parce qu’en sa qualité d’ancien enfant de troupe (on sait qu’il a déjà une formation militaire), il est prometteur.

Il est un ancien enfant de troupe bien formé et qui a en plus acquis de nouvelles compétences, nous pensons qu’il peut également être cette personne qui peut poser des actions pour garantir la réussite de cette transition. Pour le deuxième élément, c’est au niveau de son profil. C’est un économiste, un spécialiste du développement des entreprises, qui pourrait peut-être satisfaire aux fortes attentes. Il faut effectivement avoir quelqu’un qui puisse faire preuve de polyvalence. Quelqu’un qui a une posture polyvalente qui puisse permettre d’anticiper et d’avoir des actions correctives.

Adam Régis Zougmoré, président de Compétences électorales africaines salue le choix du président du Faso

Pour nous, ce profil peut être un atout pour permettre d’anticiper et d’avoir des reformes rigoureuses à même de servir cette phase des trois années de transition. Il y a aussi ce que l’on peut noter toujours, à savoir sa solide expérience dans le domaine du management de l’administration publique. Quand vous avez quelqu’un qui a fait des études, qui est un spécialiste dans l’élaboration des manuels, ça veut logiquement dire qu’il est aussi la personne à même de poser vraiment les jalons d’une fonction publique nouvelle.

Et qu’est-ce qu’une fonction publique nouvelle ? C’est une fonction publique où le client, l’usager doit trouver satisfaction. Donc c’est un élément important et nous pensons que la maîtrise de ces éléments peut nous permettre d’espérer. Quand on a un spécialiste du management de l’administration publique, on peut s’attendre à un renouveau, à une nouvelle fonction publique qui répond à l’attente des citoyens du Burkina Faso. La mise en œuvre de politiques diversifiées et de bonnes politiques demande d’abord un bon bagage.

Quelqu’un qui a fait ses preuves au niveau des facultés et qui a aussi conduit des missions d’études, nous pensons quand même que c’est un paquet d’expériences qui pourront permettre d’allier un peu les aspects opérationnels aux aspects pratiques. Nous avons tantôt dit pendant nos précédentes sorties médiatiques que nous souhaitons avoir une personne neuve. Une personne qui ne soit pas mêlée dans les actions anciennes. C’est vrai que le Premier ministre peut avoir eu des opinions de par le passé. Mais pour nous, on peut partir sur cette base, pour percevoir une personnalité qui sort de l’ordinaire et une personnalité engagée pour faire de la transition son cheval de bataille et apporter des actions dans la réussite du processus.

C’est pour cela que je profiterai de l’occasion pour dire qu’il faut ouvrir de nouvelles pages pour qu’il puisse inscrire des actions fortes. Et ces actions fortes, ce sont des actions de refondation et de remise sur rails de la république. Donc pour nous aujourd’hui, le fait que Dr Albert Ouédraogo ne soit pas connu du public peut être gage d’un bon début de prise en compte de toutes les aspirations du peuple. Il revient aux Burkinabè de l’accompagner dans sa mission et de lui donner toutes les garanties afin que son action puisse vraiment aller jusqu’au bout ».

Issaka Sourwèma, appelle le nouveau Premier ministre à aller au charbon plutôt

Issaka Sourwèma, président de l’Association pour la tolérance religieuse et le dialogue interreligieux

« Pour juger quelqu’un, il faut bien le connaître. Mais en ce qui me concerne, je ne le connais pas très bien mais je sais de qui il s’agit. Quand j’étais le président du conseil d’administration de l’Agence pour la promotion des exportations (APEX), il a mené une étude pour nous qui a été appréciée. Ceci étant, on ne peut pas juger quelqu’un sur cette base. En revanche, si on l’a élevé à ce rang-là, probablement qu’il a des potentialités qu’il doit travailler à les traduire en réalité.

Donc, c’est l’un des aspects. Le deuxième aspect est que, parfois, la fonction révèle les individus. On peut penser qu’il n’est pas là où il doit être et finalement la fonction et les contraintes liées à la fonction l’amène souvent à se surpasser et c’est ce que nous souhaitons pour lui. Du reste, je crois que dans l’histoire du pays, rarement un Premier ministre n’a eu autant de challenges à relever. Comme il ne travaillera pas seul, il va s’entourer des personnes qui vont l’accompagner à accomplir sa tâche.

Il faut souhaiter que ces personnes qui vont être choisies, se mettent à la tâche dès leur nomination parce qu’il n’y a pas de temps d’échauffement, pas de temps de mise en jambe. Il faut attaquer déjà le plat de résistance parce que ce qui nous attend est titanesque mais pas surhumain. Je me dis qu’avec la foi en Dieu, de la persévérance, de la loyauté et de la détermination, il pourra apporter sa contribution de manière positive. Maintenant c’est au pied du mur qu’on reconnaît le vrai maçon. Espérons qu’il va y arriver ».

Pour Siaka Coulibaly il est très tôt de juger le Premier ministre

Siaka Coulibaly, analyste politique

« Il faut attendre la composition de son gouvernement avant de se prononcer puisqu’il va former une équipe avec laquelle il va travailler. Il serait judicieux d’apprécier cette équipe qui sera mise à la tâche. Vous dites qu’il est sorti du néant, je vous dis que cela peut être un avantage pour lui comme cela peut être aussi une difficulté pour lui. Cela peut ne pas lui permettre de réussir à fédérer les composantes du pays tout comme cela peut permettre aussi de réussir. C’est une question difficile pour moi en fait de me prononcer sur lui comme individu. Attendons d’abord ».

Issa Sawadogo, pense que beaucoup de chantiers attendent Dr Albert Ouédraogo

Issa Sawadogo, candidat malheureux aux élections 2022

« C’est un monsieur que je connais assez, parce que ce fut mon enseignant. Il m’a tenu en première année en comptabilité générale. Sur le plan des cours, on n’avait pas de problème avec lui. Il faut reconnaître que ce fut réellement un très bon professeur et on ne peut rien lui reprocher.

Dans le travail, il était vraiment rigoureux et surtout axé sur les résultats. Quand il donne un travail, c’est surtout le résultat qu’il attend et cela peut être un grand avantage. Sur le plan humain, il était accessible. Il faut dire qu’il était attentif et son cours était tout à fait compréhensible. Il a un très bon CV (ndlr : curriculum vitae) certes, mais peu importe son CV, on ne juge le bon maçon qu’au pied du mur. Donc il peut avoir un bon CV et être un très bon monsieur sans avoir de bons résultats.

Mais on peut tout de même lui accorder une chance de prouver ses capacités. C’est à lui de choisir les hommes qu’il faut à la place qu’il faut et qui pourront l’accompagner dans la mission. Une chose est sûre, nous avons deux préoccupations majeures. La première, c’est logiquement de concevoir un gouvernement qui puisse lutter contre l’insécurité et faire de telle sorte que tous les déplacés puissent rejoindre leur localité.

Deuxièmement, le problème de la corruption. La corruption est en voie d’être légalisée au Burkina Faso. Alors qu’il puisse mettre fin à tout cela avant de parler des autres domaines. Parce qu’il faut le dire, c’est un domaine qui me tient vraiment à cœur. S’il arrive à résoudre le problème de l’insécurité et résoudre le problème de la corruption, le reste pourra venir tout simplement. Ce sont les deux problèmes majeurs au Burkina Faso ».

Serge Ika Ki et Rachid Sow (stagiaires)
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