Actualités :: Burkina : MPSR et chers juristes, l’essentiel est maintenant ailleurs (...)

Avant tout propos, je tiens à m’incliner devant la mémoire des victimes du terrorisme au Burkina Faso et ailleurs. J’ai une forte pensée pour nos compatriotes communément appelés « PDI ». Je leur souhaite beaucoup de courage dans cette épreuve innommable qui défie l’Humanité. Gardez espoir car nous sommes cette contrée qui va rester DÉBOUT. Que cette crise sécuritaire soit une opportunité pour CONSTRUIRE ENSEMBLE UN FASO NOUVEAU.

Juriste ?

Non mais non ! Je ne suis pas un juriste. Dans le cadre de ma formation universitaire, j’ai suivi quelques 30 heures de cours d’introduction au Droit et pas plus en matière de Droit constitutionnel. Autant dire que je ne suis absolument pas un juriste. Toutefois, dans le cadre de la polémique impliquant le Conseil constitutionnel, je suis un citoyen ayant un avis parsemé de questions. J’espère qu’elles trouveront des réponses d’éminents experts comme Abdoulaye SOMA.

Coup d’Etat ?

Oui. Bien sûr que oui ! Par principe, et même par conviction, je suis contre le coup d’Etat. Je souffre quand il est souhaité et applaudi. Je souffre encore plus quand il survient et que d’aucuns le qualifient de salvateur. En effet, à priori, on n’en sait rien. Par contre, je sais passer à autre chose en l’espérant salvateur.

Le Burkina Faso a connu le 24 janvier 2022 l’épilogue d’un coup d’Etat. Une lettre de démission du Président déchu a été publiée. Puisqu’elle a été rédigée dans un contexte inapproprié et adressée à « Monsieur Le Président » du MPSR, j’estime qu’il n’y a pas encore de démission. Cela va de soi, le MPRS n’étant pas une institution du Faso. Bref ! Il y a eu un coup d’Etat en bonne et due forme au Burkina Faso. C’est illégal mais c’est une réalité incontestable.

J’ai vu/entendu ZÉRO Burkinabè manifester contre ce coup d’Etat. Je constate dès lors une légitimité populaire. J’ai vu/entendu presque tout le monde prendre acte et circuler. Moi aussi, j’ai pris acte et j’ai circulé. Je n’ai pas vu/entendu nos juristes – au nom de notre Constitution – dénoncer le coup d’Etat où souligner le caractère problématique de la démission du Président Kaboré. Encore faut-il être capable de tout voir/entendre. Je n’ai pas encore ce pouvoir !

L’Acte fondamental du MPSR ?

Et oui, il y a eu un Acte ! Il date du 29 janvier. Au moins trois éléments anticonstitutionnels auraient dû retenir l’attention de nos éminents juristes : l’Acte de manière globale ; la disposition établissant le Président du MPSR comme Président du Faso (Article 28) ; la suprématie de l’Acte sur notre Constitution (Article 36). Ainsi donc, depuis le 29 janvier, notre Constitution existe si et seulement si elle n’est pas contraire à l’Acte. Autant dire qu’elle n’existe plus.

Surtout, depuis cette date, le Président du MPSR est le Président du Faso. Je n’ai pas vu/entendu nos juristes – au nom de notre Constitution – dénoncer l’Acte. Celui-ci est pourtant illégal mais c’est une réalité incontestable. J’ai vu/entendu ZÉRO Burkinabè manifester contre cet Acte. Je constate ainsi une légitimité populaire. J’ai vu/entendu tout le monde prendre acte et circuler. Moi aussi, j’ai pris acte et j’ai circulé. Encore faut-il être capable de tout voir/entendre. Je n’ai pas encore ce pouvoir !

Le Conseil constitutionnel ?

Oui, oui et depuis le 8 février. D’ailleurs, les fameux « sages » étaient où ? Sagement, dans une gendarmerie aussi ? Notre Conseil constitutionnel est entré dans le processus. Auto-saine ou pas ? En tout cas, je n’y suis pour rien. Il a constaté la vacance de la présidence du Faso et établi le Président du MPSR comme Président du Faso. Ainsi, Président du MPSR doit prêter serment.

Cela est d’ailleurs bizarre puisque l’Acte l’établit déjà comme Président du Faso. Le Président du Faso va prêter serment pour être le Président du Faso ? C’est compliqué tout ça. Passons ! Des juristes, et pas des moindres, crient au scandale. Enfin, ils se réveillent. Pourquoi maintenant ? Dieu seul sait ! Il me semble qu’ils se réveillent bien très/trop tard. Leurs arguments sont fondés sur les dispositions d’une Constitution qui n’existe que si elle est en accord avec l’Acte.

Aujourd’hui, l’Acte est le grand patron et il dit que le Président du MPSR est le Président du Faso. Il me semble alors que le Conseil constitutionnel ne fait que s’inscrire dans une dynamique au regard de différentes réalités acceptées et légitimées successivement par TOUS : le coup d’Etat et l’Acte. Au final, le MPSR a juste bien ficelé son coup (d’état) et les juristes sont en retard. Le train est déjà parti. Les dénonciations tardives m’apparaissent inutiles. L’essentiel est sans doute ailleurs.

L’essentiel : la victoire contre le terrorisme ?

Oui et plus de 20 millions de fois ! Aujourd’hui, le Burkina Faso a surtout soif de sécurité. Le MPSR ne doit absolument pas se tromper de combat. Il me semble qu’il passe beaucoup de temps à ne pas assumer le coup d’Etat en travaillant à se légitimer. En témoigne l’histoire du Conseil constitutionnel. C’est une perte de temps. Aucun maquillage ne pourra embellir le coup d’Etat du MPSR.

C’est une réalité qui fait UN avec le MPSR pour toujours. Les Burkinabè, m’apparait-il, n’ont pas besoin d’un Président du Faso qui l’est parce qu’il a prêté serment. Ils ont besoin de femmes et d’hommes capables de nous conduire à la victoire contre le terrorisme. Pour l’instant, le MPSR donne l’impression de vouloir asseoir un pouvoir, le sien, et il risquerait d’être piégé par les démons de ce pouvoir. L’idéal : apporter rapidement la victoire contre le terrorisme et rendre le pouvoir dans les meilleurs délais.

Vive le Burkina Faso !

Un citoyen ayant un avis parsemé de questions.
24012022anonymat@gmail.com

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