Actualités :: Mort de la démocratie ou démocratie de la mort : Pour le vrai changement de (...)

David Pafadnam, professeur certifié de philosophie au lycée municipal de Sig-Noghin, fait dans cette tribune quatre propositions à l’intention des nouvelles autorités du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) pour un vrai changement de paradigmes au Burkina Faso.

« Laissons entièrement les militaires, auteurs du coup de force « salvateur », c’est selon, le soin de gérer les affaires politiques en ces moments très critiques d’insécurité jamais vécus par notre chère patrie, le Burkina Faso où le militaro-civil a fait ses preuves d’incapacité.

Appelons cela de la dictature militaire. Proclamons même que le pouvoir politique par essence est civil et que la place du militaire c’est la caserne. Pourquoi peuvent-ils être en première ligne de la mort face au terrorisme et quand il s’agit de pouvoir politique (dans les grandes villes et dans les salles climatisées où le whisky et la belle chaire font bon ménage loin de la mort au front) en sont-ils disqualifiés, deviennent-ils subitement de la peste comme si au cours de leur formation n’ont-ils pas reçu le b.a.-ba de la science politique ?

Vous qui êtes férus de réseaux sociaux allez-y chercher leurs modules de formation et vous serez édifiés ! Ces hommes et femmes sont gérés par un chef d’État-major ; cherchez son sens également. Ne pas leur laisser mains libres pour nous sortir de l’imbroglio sécuritaire du moment n’est-ce pas un aveu de sournoiserie inconsciente ? Bref, osons une voie, que les politiciens réapparaissent jeu de prédilection après que les militaires aient assaini la scène !

Une question principale se pose avec acuité à moi et à vous aujourd’hui, témoins de l’avènement du MPSR. Que faut-il faire pour que cette fois-ci le Burkina Faso -pays des hommes intègres- soit pour très longtemps sur la bonne voie du développement durable, qu’il prenne véritablement son envol et qu’on en finisse pour pendant longtemps avec l’ignominie des hommes et de l’histoire ?

Les réponses ne sont pas si évidentes et unanimement convaincantes que les hommes de mauvaise « foi » n’aient pas déjà proposées. Ce qui interpelle donc les autres « tout le monde » comme nous. Donc il est suffisamment urgent, et même un devoir citoyen d’ajouter sa voix à d’autres qui s’en croient bénis de la providence ou des dieux puisque se sont toujours les mêmes acteurs qui s’adaptent à toutes les situations mieux que des caméléons. Bref.

Avant de formuler des propositions, posons un constat non complaisant : depuis plus de soixante (60) ans d’indépendance du Burkina Faso, six (6) régimes militaires et trois (3) régimes civils se sont succédés sans parvenir à conduire à terme leurs objectifs censés apporter un bien-être au prétendu peuple. Et sur toute la ligne, on a eu que des immondices d’échecs cuisants et nauséabonds. Pire à y regarder de très près, toutes les fois, les politiciens (faux et cyniques intellectuels, analphabètes de tout acabit), avec leurs agendas cachés, se sont évertués à réussir la corruption et la gangrène à grande échelle du pouvoir politique. Les militaires qui ont composé avec les politiciens qu’ils connaissent toujours mal se sont chaque fois réveillés un matin en plein mur. Eternel douloureux recommencement ! Et comme un transfert de sort, la même situation arrive aux politiciens qui flirtent avec les militaires. Tragique duperie !

Dans l’un ou dans l’autre des cas, le peuple (80%) s’enfonce irréversiblement dans la misère noire et la pauvreté inhumaine, sacrifiés sur l’autel de la mort. Et les autres, très peu (20%), brillent par l’aisance insultante et l’arrogance inimitable, sanctifiés par le plaisir innocent. C’est à croire que ces derniers veulent très rapidement empocher l’avance restante de la vente du pays ! A un moment donné -et c’est le moment- il y a lieu de briser cette chaîne volontairement entretenue sinon cyniquement avalisée…

Pour couper court, dans l’urgence, nous faisons quatre propositions à l’intention des nouvelles autorités.

1. Il nous est impérieux une déclaration de guerre pour le Burkina Faso. Avantages, c’est d’une part ramener et renforcer la conscience nationale sur l’urgence du moment car sans territoire, rien n’est envisageable et personne n’est rien. D’autre part c’est d’activer certains leviers diplomatiques pour plus de coopération et de renforcement des capacités militaires. Des exemples sont actuels au Mali voisin.

2. De ce qui découle, souffrir pour au moins une première fois, que les militaires – aussi bien formés dans les grandes écoles du monde – puissent constituer un gouvernement de militaires patriotes et non déjà compromis, pour diriger le pays, le temps que prendra la « transition » pour la reconquête du territoire national et la restauration de la démocratie. Avantages, mettre en place un gouvernement dit de guerre donc très réduit pour être efficace. Par exemple, une équipe de 11 membres maximum : défense et sécurité, affaire étrangère, justice, économie, administration publique, communication et culture, commerce, éducation nationale, solidarité nationale, réconciliation, sport et jeunesse.) dirigé par un président. Et il est souhaitable que ces ministres se contentent d’une modique indemnité puisqu’étant déjà rémunérés et en situation exceptionnelle. Ils seront en alerte et mis devant leur entière responsabilité face à l’histoire du peuple et du monde entier. En cas de dérive ou de maldonne, le peuple sans armes est une véritable puissante arme pour leur barrer la route.

3. Mettre en question la constitution et le code électoral. Avantages, mettre en place une structure où les ‘‘politiques-chiens’’ la société civile, les religieux, les coutumiers et toute autre personne ressource, dispensés des affaires courantes, vont discuter assez aisément de la question et de toute autre relative à la démocratie, à la chefferie traditionnelle, etc. Que le vote soit obligatoire comme dans certains pays, pour tout citoyen détenteur d’une CNIB, pour plus de représentativité sur les grandes décisions de l’Etat et pour plus de réduction des coûts des élections. Plus encore éduquer les partis politiques à la conception de programmes politiques détaillés à soumettre à un collège et mesurables par le citoyen lambda quel que soit sa langue locale.

4. Instruire une revisite du patriotisme et des sanctions y afférentes et des moyens de lutte contre la corruption et les inscrire en lettres d’or dans tous les ordres de formation et d’éducation de tous en donnant l’exemple par le sommet.
Nous sommes à cette étape de la patrie ou de la mort, ce slogan assez souvent clamé ou chanté du bout des lèvres sans évidente fibre patriotique ! Ne la manquons pas une fois de plus, comme ce fut le cas en 2014, car il nous revient ici et maintenant le droit au devoir de veille des citoyens pendant longtemps restés sans voix ! »

Fait à Ouagadougou le 1er février 2022

PAFADNAM David, professeur certifié de philosophie au Lycée Municipal de Sig-Noghin.

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