Actualités :: Arrondissement 7 de Bobo-Dioulasso : Des populations s’opposent au retour du (...)

Ça grogne depuis quelques temps déjà au sein des populations de l’arrondissement N°7 de la commune de Bobo-Dioulasso. Ce mécontentement fait suite à la décision prise par le haut-commissaire de la province du Houet, Lamine Soulama, de reconduire le maire Herman Sirima à la tête de la mairie dudit arrondissement, ce dernier bénéficiant d’une liberté provisoire.

Après la reprise de service du maire Herman Sirima, le vendredi 29 octobre 2021, des populations de l’arrondissement N°7 de la commune de Bobo-Dioulasso et les associations pour la défense du droit au logement de la ville de Sya ont tenu une conférence de presse, le samedi 6 novembre 2021 au quartier Belleville. A travers cette rencontre avec les journalistes, les conférenciers exigent l’annulation de la note de réinstallation de Herman Sirima comme maire de l’arrondissement 7, la restitution du maire intérimaire et la convocation du conseil de l’arrondissement 7 pour l’élection d’un nouveau maire dans un bref délai.

Les manifestants estiment que la reprise de service du maire Herman Sirima constitue un cas flagrant, en contradiction avec les dispositions du Code général des collectivités territoriales au Burkina Faso et ses modifications. « Selon l’article 272, pour un maire qui n’a pas pu siéger plus de six mois normalement, ce maire est révoqué ou remplacé directement », ont-ils fait savoir.

Les populations sorties nombreuses pour exprimer leur mécontentement face au retour de Herman Sirima à la tête de la mairie de l’arrondissement 7.

Pour eux, Herman Sirima demeure poursuivi par la justice, et le dossier est toujours pendant et en attente de jugement. « En raison de l’éthique sociale, la morale des lois et règlements qui fondent le principe de la démocratie et de la gouvernance, Herman Sirima ne peut être rétabli dans les fonctions de maire », a laissé entendre Abdoul Karim Ouédraogo, le porte-parole des conférenciers.

A en croire les plaignants, Herman Sirima aurait octroyé, le 2 novembre dernier, soit une semaine après sa libération provisoire, plus de 150 parcelles à une société immobilière de la place. C’est pourquoi, disent-ils, « au nom du besoin de la justice, de la bonne gouvernance et de la quiétude, nous appelons le gouvernement et le ministère en charge de la Justice à se pencher sur tous les dossiers pénaux liés au foncier dans l’arrondissement 7 de la commune de Bobo-Dioulasso, notamment l’affaire des 354 parcelles dans laquelle le maire Herman Sirima est impliqué ».

Une marche pour exiger le départ de Herman Sirima

Les conférenciers disent avoir rencontré les autorités de la ville dont le haut-commissaire de la province du Houet, le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso ainsi que le maire Herman Sirima lui-même. « Nous leur avons donné notre position pour que Herman Sirima reste à l’écart en attendant son jugement. Il demeure poursuivi par la justice parce qu’il n’a pas été blanchi, et le jugement n’a pas été fait. Mais le haut-commissaire nous a fait savoir qu’il n’a pas été condamné et donc qu’il peut revenir à la tête de la mairie », a déploré Abdoul Karim Ouédraogo.

Abdoul Karim Ouédraogo, porte-parole des manifestants.

A en croire ce dernier, la note du haut-commissaire qui autorise Herman Sirima à reprendre le service a été « attaquée » au niveau du tribunal administratif. « Nous attendons la suite. Si les autorités ne réagissent pas, nous allons sortir manifester dans les rues pour nous faire entendre, parce que nos autorités n’ont pas le sens du dialogue », a-t-il annoncé. Avant de poursuivre : « Lorsque nous avons rencontré Herman Sirima, il a fait savoir qu’il n’avait rien à se reprocher ; donc il a refusé de se mettre à l’écart ». Par ailleurs, les conférenciers disent avoir lancé une pétition qui concerne tous ceux qui ont voté le maire, et les résultats seront soumis aux autorités.

Pour rappel, le maire Hermann Sirima a été auditionné puis déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MACB), le mercredi 10 février 2021. Il sera par la suite transféré à la prison civile de Banfora, dans les Cascades, en mars dernier. Il lui est reproché des faits d’escroquerie, de faux et usage de faux, de stellionat, d’abus de confiance et de blanchiment de capitaux. Depuis le 15 octobre 2021, il bénéficie d’une liberté provisoire. Ce qui a permis au haut-commissaire de la province du Houet de le reconduire dans ses fonctions de maire de l’arrondissement 7.

Les femmes de l’arrondissement 7 ont répondu présent à la rencontre.

« Herman Sirima peut reprendre ses fonctions parce qu’il n’a pas été condamné »

Dans une interview que le haut-commissaire de la province du Houet, Lamine Soulama, a accordée à nos confrères du journal L’Express du Faso, il a affirmé que « le maire Sirima peut reprendre ses fonctions de maire parce qu’il n’a pas été condamné ». Selon lui, c’est trop de dire que Herman Sirima a été rétabli dans ses fonctions parce que, dit-il, « ses fonctions n’ont jamais été enlevées ». Il estime que c’est normal que les populations aient des supputations parce qu’elles ne connaissent pas la législation en matière de collectivités territoriales.

« Effectivement, le maire Herman Sirima avait été détenu à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso, ensuite à celle de Banfora. Selon les textes, on ne pouvait pas nommer un intérimaire avec la plénitude des fonctions (…). La loi dit qu’il faut six mois d’absence du maire titulaire pour que l’intérimaire puisse avoir la plénitude des fonctions. Dans ce sens, on avait nommé son premier adjoint (Charles Sanou, ndlr) chargé des affaires courantes. Il a fait six mois comme chargé des affaires courantes.

Abdoul Karim Ouédraogo invite les autorités à se pencher sur tous les dossiers pénaux liés au foncier dans l’arrondissement 7.

Notre devoir était de rendre compte à la hiérarchie. On a écrit au gouverneur qui a écrit au ministère de l’Administration territoriale. C’est la tutelle qui devait soit le suspendre, soit le révoquer et en ce moment, on procédait à de nouvelles élections pour avoir un nouveau maire. Le maire Sirima n’a été ni suspendu, ni révoqué. Donc, il fallait attendre six mois pour que nous puissions donner la plénitude des fonctions au premier adjoint. Et c’est que nous avons fait au bout de six mois par arrêté », a expliqué Lamine Soulama dans son interview.

Il a par ailleurs ajouté : « Si au cours de ces six mois, il se trouvait que le maire revenait, il pouvait reprendre ses fonctions s’il n’a pas été condamné. Ça veut dire qu’au niveau de la justice, s’il avait été jugé et condamné, il ne pouvait plus reprendre ses fonctions. Parce que si vous avez déjà trois mois de prison ferme, vous ne pouvez plus reprendre. Comme il n’a pas été jugé, il n’a pas été condamné ; il est donc présumé innocent. Et il n’a aucune sanction administrative. Donc nous avons mis fin à l’intérim avec plénitude des fonctions que nous, nous avions donnée. Maintenant, il appartient au maire de dire s’il va prendre service ou non. Nous, nous enlevons l’autorité que nous avions donnée au premier adjoint pour exercer l’intérim ».

Romuald Dofini
Lefaso.net

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