Actualités :: Occupation illégale des espaces verts à Ouagadougou : Quand des autorités du (...)

Dans cette lettre ouverte adressée au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation et au maire de la ville de Ouagadougou, un "patriote" s’inquiète de l’ampleur prise par l’occupation illégale des espaces verts à Ouagadougou. Il cite le cas d’un espace vert au quartier Kosyam, sis au secteur 55 de l’arrondissement 12 de Ouagadougou, occupé depuis quelques années par des communautés religieuses, malgré de nombreuses injonctions de l’autorité communale pour le faire cesser. Lisez plutôt.

"Monsieur le Ministre, monsieur le Maire,
Cette lettre pour vous interpeller sur le problème de l’occupation anarchique des espaces verts dans la ville de Ouagadougou sous l’égide de la religion, et des conséquences sur la cohésion sociale, surtout, quand la banalisation de ces actes est encouragée par certaines hautes autorités et personnalités de ce pays. Ce comportement rame à contre-courant des efforts fortement médiatisés du Président du Faso qui a créé un ministère de la Cohésion Nationale fortement plébiscité par les burkinabè, et qui a mis à sa tête un ministre d’État pour signifier son importance.

Ce qui se passe au quartier Kosyam sis au secteur 55 de l’arrondissement 12 de Ouagadougou illustre cet état de choses. En effet, dans ce quartier, un processus d’occupation des espaces verts par des communautés religieuses est en cours depuis plusieurs années, malgré les nombreuses injonctions de l’autorité communale pour le faire cesser.

Les autorités communales ont organisé une réunion à ce sujet il y a plus d’un an, avec les habitants du quartier à travers les responsables des associations du quartier, les membres des différentes communautés religieuses, les responsables de la SONATUR. Elles ont exprimé leur préoccupation par rapport à la situation et ont proposé des solutions. Elles ont également interpellé les habitants sur le fait que l’accaparement des espaces verts par les différentes communautés prive les enfants du quartier de lieux de divertissement, et les oblige à jouer dans la rue, sur la voie publique, dans des conditions insécures. Le projet a également été énoncé d’aménager ces espaces pour offrir aux enfants des cadres de jeux sécurisés, et aussi pour en faire des espaces communs, favorables aux échanges entre habitants, afin d’encourager le vivre ensemble.

Rien n’y a fait ! Malgré cette réunion et des déplacements de Madame le Maire de l’arrondissement sur le terrain, les célébrations continuent de plus belle, avec des micros et des hauts parleurs, comme pour signifier clairement le mépris envers l’autorité publique.

Il est peu étonnant qu’il en soit ainsi et que les projets de la commune n’aient jamais vu le jour ! En effet, il se trouve que parmi les fidèles fréquentant ces lieux de culte installés de façon anarchique sur les espaces verts du quartier Kosyam, figurent des autorités actuelles et anciennes du pays (ministres, présidents et directeurs d’institutions, ambassadeurs, etc.). Celles-ci sont parfois les premiers responsables des communautés religieuses installées dans ces lieux. Une cérémonie religieuse a même été célébrée par les hautes autorités d’une des communautés religieuses dans un de ces espaces.

Monsieur le Ministre, Monsieur le Maire, comment comprendre et ne pas s’indigner du fait que ce sont vos collègues et d’autres éminentes personnalités de ce pays, qui, au lieu de donner l’exemple, défient ainsi de façon arrogante l’autorité communale et sapent ses initiatives pour le maintien du vivre ensemble dans nos cités ?

En effet, leur comportement nuit à la préservation de la cohésion sociale voulue par le Président et l’ensemble des burkinabè, au moment où d’aucuns veulent prendre en otage le pays avec des prétextes religieux. Les membres du gouvernement actuel qui participent à ces actes d’incivisme en fréquentant les espaces verts illégalement occupés, même si c’est pour des pratiques religieuses, se posent en porte à faux de cette volonté nationale inscrite au programme du gouvernement auquel ils font partie. Rappelons qu’une Stratégie nationale d’aménagement paysager mise en place par le ministère de l’Environnement, de l’Économie verte et du Changement climatique est en cours. Est-ce à dire qu’ils ne souscrivent pas à cette politique ? Se pose alors la question de la conception qu’ils se font de leur responsabilité et de leur contribution à la réussite de l’action collective gouvernementale.

Monsieur le Ministre, monsieur le Maire, il vous faut agir sans attendre ! En effet, il ne faudrait pas que demain, des dissensions naissent entre habitants de ce quartier ou dans d’autres quartiers qui seraient dans la même situation, pour que ce soit à ce moment que l’on commence à voir comment les résoudre. Ne dit-on pas que « prévenir vaut mieux que guérir » ?

Les principes premiers de toutes les religions et en particulier celles dont sont membres les individus qui occupent illégalement les espaces verts du quartier Kosyam, reposent sur la recherche de la cohésion sociale et le respect de l’autorité publique, garants de la paix sociale.

Aussi, en concertation avec vous, les dignitaires des différentes religions doivent appeler leurs fidèles à suspendre toute activité sur les sites, et à rejoindre les espaces réservés aux fins de culte qui par ailleurs sont nombreux dans les environs.
Luttons ensemble pour préserver le vivre ensemble dans nos quartiers, dans nos villes, dans le pays. Garantissons à nos enfants des espace de vie sécurisés pour leur bonne croissance.

Un patriote"

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