Actualités :: Bachirou Soré, jeune et militant de l’UNIR/PS : « Au Burkina, il n’y a pas (...)

Chaque 12 août, et ce depuis 1999, le monde commémore la Journée internationale de la jeunesse pour attirer l’attention des dirigeants sur les problèmes des jeunes et célébrer leur potentiel. A l’occasion de l’édition 2021, nous avons rencontré Bachirou Soré, jeune, membre de l’organe dirigeant de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS). Bénéficiaire à travers le monde de plusieurs formations thématiques, dont une du Programme pour les jeunes leaders politiques en Afrique (Program for Young Politicians in Africa, PYPA) de l’Institut Général Tiémoko Marc Garango pour la gouvernance et le développement (IGD), Bachirou Soré, ancien responsable de la Fédération estudiantine et scolaire sankariste (FEDES), aborde, dans cette interview, des questions de jeunesse, notamment en lien avec la vie politique.

Lefaso.net : Que revêt pour vous, la Journée internationale de la jeunesse ?

Bachirou Soré : C’est une date que j’ai découverte en 2009. Je venais d’avoir le BAC, quand j’ai été invité par la Direction régionale de la jeunesse des Hauts-Bassins, pour participer à un reboisement. C’est à cette occasion qu’on nous a parlé de la Journée internationale de la jeunesse et c’était la première fois que j’en entendais parler. Je connais mieux le Forum national des jeunes qu’on organisait, que j’ai découvert en 2007. Pour moi, si la Journée internationale de la jeunesse n’existait pas, il fallait vraiment la créer. Maintenant que ça existe, il faut travailler à lui donner un sens, du vrai contenu. C’est un moment pour faire en sorte que la situation des jeunes puisse s’améliorer.

Depuis lors, vous y prenez donc part ? Si non, à quand remonte votre dernière participation ?

Après Bobo-Dioulasso (Hauts-Bassins) en 2009, j’ai poursuivi la participation à partir de Ouagadougou où je suis venu poursuivre les études à l’université. J’ai donc continué à participer à des activités dans le cadre de cette journée, surtout des activités de reboisement et des conférences thématiques. Je me souviens de deux à trois conférences publiques au CENASA avec, en son temps, le ministre de la Jeunesse, Pr Justin Koutaba, qui avait mis l’accent sur la partie réflexion de cette journée. La dernière participation date de l’année de l’insurrection populaire (2014).

Pourquoi depuis 2014 vous n’y avez plus participé ?

Je participais sous la bannière associative. A partir de partir 2014, ma casquette associative avait commencé à prendre un coup, parce que j’avais commencé à m’afficher politiquement. Dès lors, je m’intéressais de moins en moins, sauf sur invitation particulière.

Pensez-vous avec certains que l’engouement autour de cette journée a baissé au fil du temps ?

C’est vrai, il y a beaucoup moins d’engouement aujourd’hui, parce que les acteurs aussi ont beaucoup changé. Que ce soit au niveau institutionnel que sur le plan des organisations de jeunesse, il y a eu beaucoup de changements. Avant, il y a eu un certain nombre de leaders de jeunesse. Au-delà du Conseil national de la jeunesse (CNJ), il y avait beaucoup de regroupements de jeunesse qui s’intéressaient mieux à la chose.

Maintenant, comme je ne participe plus aux activités, je ne peux pas trop apprécier en termes d’engouement. Mais la réalité est que les acteurs ont changé, aussi bien sur le plan institutionnel que des réseaux de jeunesse. Il faut aussi reconnaître que les leaders des organisations de jeunesse actuels ont moins de carrure que ceux qui étaient là avant. Dans l’esprit du ‘‘Tuk-guili’’ du CDP, ils (les responsables de ce parti, ndlr) mettaient les moyens.

Je sais qu’au forum national des jeunes à Dori en 2010, il y avait toute une organisation qui était bien mise en place, on sentait que du sérieux était mis, du sommet à la base. C’est une réalité. Maintenant, ce n’est plus la même chose, même le président actuel Dialla (président du CNJ, ndlr) a dû batailler fort avec les ministres Soumaïla Ouédraogo et Salifo Tiemtoré pour se faire accepter comme tel (mais je pense qu’avec le dernier congrès où il a pu se faire réélire, ces difficultés sont derrière).

Mais avec la flambée d’organisations de la société civile de jeunes à la faveur de l’insurrection populaire, et l’éveil de consciences que cette période semble avoir suscité, cette journée devrait quand même mobiliser davantage, d’autant qu’il s’agit d’un moment pour discuter des problèmes de la jeunesse !

Oui, mais n’oubliez pas que les OSC (organisations de la société civile) nées de l’époque sont plus des organisations spécifiques de lutte pour la bonne gouvernance, de défense de droits humains, pas d’organisations pour typiquement défendre la cause des jeunes telles qu’on le voyait en son temps avec des organisations comme le RAJS-BF (Réseau africain des jeunes contre le Sida/Burkina Faso), le ROJALNU/BF (Réseau des organisations jeunesse leader des Nations-unies pour l’atteinte des Objectifs de développement durable/ Burkina Faso) et bien d’autres.

C’était des organisations d’envergure (il était difficile en son temps d’entrer dans une école, dans une commune où il n’y avait pas le RAJS). Ce genre d’organisations, il faut le reconnaître, sont devenues rares depuis 2014, en termes de capacité d’influence. Cela peut aussi s’expliquer par le fait que certaines étaient proches des hommes forts de l’époque. Mais depuis 2014, les organisations ont bien plus des objectifs spécifiques.

Comment peut-on, aujourd’hui, caractériser, de façon générale, la jeunesse burkinabè ?

Compliqué à répondre, car ça demande plus de connaissances pointues, de la part de spécialistes. Mais vu de l’intérieur, nous avons une jeunesse qui est déterminée, engagée, volontariste, mais qui est parfois pressée et surtout marquée par un problème de générations et de leadership entre ses membres. On n’arrive pas à s’entendre pour des choses aussi simples. Il faut aussi ajouter le fait que le problème des jeunes s’est accru, dont le chômage, l’insuffisance des offres de formation.

Nous avons des étudiants qui sortent aujourd’hui pour être des vigiles dans des entreprises que leurs promotionnaires dirigent. Regardez le nombre de candidats par rapport aux postes aux concours, c’est très expressif. Donc, il faut orienter les jeunes vers des métiers d’avenir qu’ils peuvent exercer sans avoir recours à un employeur.

Un autre aspect est qu’aujourd’hui, les jeunes ont trop compris la politique, de sorte à compliquer le domaine de la sensibilisation. On a réussi à faire comprendre à tout le monde qu’il faut venir en politique pour chercher pour soi. Donc, les questions d’idéologies, de compétences, de talents, de conviction ont perdu du terrain. Ce qui n’était pas le cas chez les aînés, qui étaient très bien formés idéologiquement, qui avaient la capacité d’analyser certains sujets avant de les envoyer sur la place publique. Mais aujourd’hui, tous les jeunes se prononcent sur tout sur les réseaux, à longueur de journée, sans même maîtriser ce dont ils discutent.

On ne peut parler de jeunesse sans parler d’éducation. Depuis des années, des préoccupations sont posées, mais jusque-là, rien. Est-ce que cela signifie que certaines difficultés sont insurmontables ?

Je pense que ce sont des soucis qui ne peuvent pas être résolus en deux, cinq ans. Ce sont également des problèmes de générations. Je pense déjà qu’il y a le ministre en charge de l’Education qui organise une assise nationale sur l’éducation pour repenser le sujet. Cela va résoudre certainement beaucoup de préoccupations soulevées par cette question de réformes. Déjà, on pose le problème de la réforme des curricula pour produire de nouveaux types de Burkinabè qui auront plus la tendance à l’auto-emploi et non tournés vers la demande à intégrer la Fonction publique.

Parlant d’assises sur l’éducation, pensez-vous qu’il y aura vraiment une suite dans la mise en œuvre ? La crainte est qu’on a toujours réfléchi dans nombre de secteurs à travers des ateliers, conventions, foras, mais la suite dans la mise en œuvre des résultats reste le point faible. Pire, il suffit souvent d’un simple changement d’hommes pour que les successeurs mettent dans le tiroir ce qui avait été entamé.

Oui, vous posez, là, un problème sérieux. Mais mon président, Me Sankara (Bénéwendé), a dit, il y a quelques jours (Surface de vérité de BF1 du dimanche 8 août 2021, ndlr), qu’il est démocrate, mais pas révolutionnaire, et ça a fait jaser la toile. Et pourtant il a raison, car les temps et les méthodes ont changé. Pour dire que c’est tout cela qui constitue les limites de la démocratie et on est obligé d’y aller.

Ça aurait été sous la Révolution, un décret serait sorti dès le lendemain, on instituait un nouveau programme et tout le monde fait avec. Aujourd’hui, on dit qu’il faut associer tout le monde, et même dans ça, il y a des entités qui brillent par leur absence (des syndicats n’ont pas répondu à l’appel, ndlr). Cela montre à quel point le principe de consulter tout le monde peut empiéter sur nos projets. Mais c’est ainsi, cela fait partie des exigences de la démocratie.

Quant à la possibilité qu’un autre gouvernement puisse ne pas appliquer les résultats de l’assise, je pense qu’il faut féliciter le ministre Ouaro (Stanislas), qui a été beaucoup clairvoyant et d’un esprit très ouvert, car c’est Mélégué Traoré qui préside les travaux. Ce qui n’est pas rien, parce que jusque-là, il est du CDP, donc de l’opposition politique. A cela, s’ajoutent le sérieux et la capacité de travail de ce dernier. On se dit donc que normalement, sauf contrainte particulière, l’application devra pouvoir se faire sans problème.

Quelle était la perception de la jeunesse par Thomas Sankara ?

Sankara (Thomas) avait un avantage, à savoir qu’il était entouré de gens qui ont pensé la société et qui l’ont mis dans un programme avec une idéologie qui va avec. Il y avait également un contexte et une époque qui étaient adaptés. Sa vision, c’était de pouvoir fabriquer un Burkinabè nouveau, qui ne sera plus Voltaïque. Et là-dessus, il y a un travail qui a été fait depuis les pionniers, les programmes scolaires qui nous étudions (ce qui n’a pas été le cas chez nos aînés).

Il avait déjà pensé la société de demain, dans un long terme. Sa mort le 15 octobre 1987 a mis un coup de frein au processus. Amener les Burkinabè à compter sur eux-mêmes était très important, parce que pour nombre de jeunes qui sortent des écoles, l’Etat reste la solution à leurs problèmes, ils ne pensent pas d’abord à ce qu’ils peuvent eux-mêmes faire pour eux et ensuite pour les autres et pour leur pays.

C’était vraiment une originalité et les pays comme le Ghana, qui ont pu continuer dans cet esprit, s’en sortent mieux que nous aujourd’hui. Il avait également voulu des Burkinabè intègres et honnêtes. Il le faut dans tous les domaines, parce que jusque-là, on n’est pas encore parvenu à faire comprendre aux jeunes que ce qui compte, c’est d’abord l’Homme, ce n’est pas l’argent et le matériel. Sankara avait réussi à montrer l’image d’un président qui était au service de l’humain.

Ici comme ailleurs. Mais là, à ce niveau, avec le changement de régimes, on a inversé l’échelle des valeurs ; on a mis en avant l’argent, le matériel ; et le reste après. On ne peut résoudre tous les problèmes du monde, mais si on est solidaires entre nous, si on cultive des valeurs d’honnêteté et d’intégrité, peu importe ce qui va arriver, on va toujours s’en sortir.

Le troisième élément que je peux relever, au regard du contexte sécuritaire du pays, c’était l’amour du pays qu’il avait cultivé chez la jeunesse : le goût de la patrie. Ça manque aujourd’hui, au point que certains confondent Etat et parti au pouvoir. Ce qui fait que face aux questions graves comme l’insécurité, il y a plus de polémiques que d’actions réelles.

Est-ce que les aînés dirigeants n’ont pas échoué à faire rêver les jeunes ?

Je peux dire que ça a été fait sciemment par certains aînés, pour ne pas dire le pouvoir de Blaise Compaoré. On peut même dire que ça a été méthodiquement déroulé pour que la jeunesse ne puisse pas s’intéresser aux questions de fond, mais surtout aux questions superficielles et matérielles. On a fait en sorte à maintenir les jeunes dans une certaine survie ; ce qui les rend plus manipulables, comme ils le voulaient. Sur ce plan, je pense que ça a vraiment marché ; parce qu’une jeunesse qui sait quoi défendre est difficile à manipuler.

Par contre, quand une jeunesse ne sait quoi défendre, elle est facile à manipuler. Une jeunesse qui pense qu’il faut se remplir les poches pour être heureux est très facile à manipuler. On ne le dit pas pour dire que les 27 ans de Blaise Compaoré ont été des problèmes ; il y a eu aussi des progrès, mais sur ce point-là, il a mis en retard les jeunes par rapport à l’élan qui avait été pris le 4 août 1983 (enclenchement de la Révolution, ndlr).

Tous les dirigeants se convainquent que la jeunesse représente une richesse, surtout pour un pays comme le Burkina où le capital humain passe avant tout. Mais pourquoi a-t-on échoué, jusque-là, à mettre en place une véritable politique de promotion de la jeunesse, ne serait-ce que par le volontarisme dans le domaine de l’éducation ?

C’est vrai, c’est une question récurrente. Il faut aussi que la société elle-même se porte bien pour que les jeunes se portent bien. Les jeunes sont victimes du fait que la société a moins de solutions aux problèmes de la société. Sinon, effectivement, les préoccupations des jeunes se résolvent par la qualité de la formation que l’Etat, les parents et la société leur offrent et les opportunités qui peuvent exister autour d’eux. C’est cela aussi qui confère la qualité du leadership ; la plupart de ceux qui ont opéré la Révolution de 83 étaient âgés d’une trentaine d’années (certains même n’avaient pas 30 ans).

Depuis que cette génération est partie, il n’y en a plus. Jusqu’à l’heure où je vous parle, ce sont toujours les mêmes acteurs qui sont à la direction du pays, qui jouent les premiers rôles. Les quelques rares jeunes qui ont pu s’échapper (actuellement au gouvernement ou à l’Assemblée nationale) sont devenus quasiment des exceptions. Et c’est vraiment sur ce plan aussi qu’il faut en vouloir à nos aînés, qui n’ont pas fait assez de place aux jeunes, qui pensent toujours que les jeunes peuvent attendre.

Or, attendre n’est pas forcement la solution, car c’est souvent mieux qu’ils puissent mettre en œuvre maintenant ce qu’ils savent faire, pendant qu’ils ont encore de l’énergie (même si je suis aussi de ceux qui pensent qu’il ne faut pas trop forcer le destin, il faut aller progressivement, avec l’expérience). Mais j’insiste et persiste, au Burkina, il n’y a pas d’effort qui a été fait dans la construction et la promotion d’une jeunesse libre, engagée, pour prendre la relève.

En la matière, je suis aussi bien placé pour le dire ; parce que j’ai, dans beaucoup de domaines, fait des formations à l’extérieur avec des jeunes de la sous-région (en politique, société civile ou dans bien d’autres domaines), mais après deux ou trois ans, vous verrez que les autres ont été mis en valeur. Mais au Burkina, que vous soyez de l’opposition ou de la majorité, les jeunes attendent en vain d’avoir de bonnes nouvelles de ce genre. Il y a vraiment du travail à faire à ce niveau. Or, les gens oublient que l’échec des jeunes est l’échec de leurs aînés.

Est-ce que cela n’est pas dû en partie au fait que certains jeunes se sont montrés indignes de confiance et très pressés ?

Effectivement, c’est peu de le dire et les exemples sont aussi là. Quelqu’un m’a dit qu’un de nos ex-députés était le futur président du parti, mais que nous avons travaillé à le chasser pour qu’il ne le soit pas. Et je lui ai répondu est-ce que ce n’est pas parce qu’eux, ils lui ont dit qu’il sera le futur président du parti qu’il est parti ? C’est pour dire en réalité qu’il faut qu’on apprenne à travailler pour que la place soit pour nous, et à éviter de trop parler, de trop se précipiter avant même d’avoir eu la place. C’est ce côté aussi qui fait la faiblesse des jeunes : crise de leadership, précipitation à monter plus haut, manque d’humilité.

Le jour de l’assemblée générale du Comité mémorial Sankara, il y avait le nouveau président, le colonel Pierre Ouédraogo, qui disait qu’à un moment donné, ils étaient prêts pour faire la Révolution (à pratiquement deux ans avant son enclenchement). Ils se sont concertés et ont estimé qu’il était prématuré de le faire avant. Ils se sont donc donné le temps de se préparer avant de l’enclencher. Je suis sûr que si c’était les jeunes d’aujourd’hui, on allait tout précipiter et tout foutre en l’air ; ça n’allait pas donner le résultat qu’on a pu engranger.

Vous souligniez que de rares jeunes ont pu s’échapper pour se retrouver aujourd’hui dans les sphères de décisions. Quelle doit désormais être leur mission vis-à-vis de l’ensemble des jeunes ?

C’est d’oublier qu’ils sont jeunes et travailler à montrer leur statut de jeunes. C’est très important. Ils doivent oublier qu’ils sont jeunes pour travailler pour la nation, se comporter comme des leaders accomplis. C’est le fait de se rattacher au carcan jeunes qui fait qu’on les réduit au statut temporaire. La jeunesse est un statut passager. Ce n’est pas comme le statut de femme ; on naît femme et on meurt femme. Il faut plutôt miser sur les questions perpétuelles (questions d’environnement, de défense de droits humains, etc.) et non défendre des questions passagères comme le statut de jeune. Il faut que ce soit l’acte qui conduise à la référence jeune.

Quand je fais le tour de la toile, je constate que beaucoup de jeunes sont engagés à coûts de mégas pour aller sur les pages de ministres, de députés… pour aller faire des commentaires pour mettre en exergue le côté jeune. C’est ridicule et c’est une mauvaise communication. La référence au statut de jeune doit être la conséquence du travail ; que les gens soient obligés de dire que malgré qu’untel soit jeune, il a abattu un gros boulot. Des gens ont de la peine aujourd’hui à s’adapter, parce qu’après le statut de jeune qu’on se plaît à réclamer, on n’a pas travaillé aux actes.

Avec tous ces défis aujourd’hui, insécurité, chômage, incivisme…, quelle mission les partis politiques doivent s’assigner vis-à-vis des jeunes ?

La question me fait rappeler, lorsque nous sommes allés visiter le siège d’un parti politique (je ne me rappelle plus le parti en question), où on a constaté que dans la nomenclature du parti, il n’y avait pas de secrétariat chargé à la jeunesse. Pendant que nous tentions de convaincre les responsables du parti de la nécessité de se doter d’une structure de jeunes, eux également tentaient également de nous convaincre que ce n’était pas bien d’en avoir. Avec le temps, je commence à comprendre qu’ils n’avaient pas tort.

Les structures de jeunesse sont beaucoup plus cloisonnantes. Dans le bureau de l’UNIR/PS, nous sommes quatre. Mais chacun, dans sa mission, essaie de donner le meilleur de lui-même, sans tenir compte de son statut de jeune et ça marche. Nous avons un secrétariat de jeunes, mais pour la mobilisation. Et je pense qu’il faut revoir cela au sein des partis et travailler à ce qu’il y ait plus de jeunes dans les instances dirigeantes que de les cantonner dans un secrétariat où il y a toujours des crises de leadership (et ça y est dans tous les partis politiques, un tel jeune aurait dirigé plutôt que ce soit l’autre). C’est par là même qu’on peut mieux former les jeunes et les amener à prendre en mains les choses et en toute responsabilité.

Pour revenir à la question à proprement dite, je dirais qu’il faut que les partis arrivent à reformater les jeunes, pour leur faire comprendre qu’un parti politique est une maison commune pour penser à l’avenir du pays. Ce n’est pas une organisation pour venir distribuer des postes ou des opportunités. Or, tous nos partis politiques donnent l’impression qu’ils sont un lieu où on lutte pour se positionner et viser des postes ou des opportunités.

Ce ne sont plus des cadres de regroupements pour réfléchir aux problèmes du pays. Il y a vraiment un recul sur ce plan. Vous verrez peu de réflexions sérieuses sur les problèmes et l’avenir du pays ; on se bouscule plutôt pour atteindre des objectifs personnels, des intérêts de clans et quand c’est ainsi, on va se bousculer aussi pour occuper des postes dans l’administration publique ou pour avoir tel ou tel marché.

Message à l’occasion de cette Journée internationale de jeunesse !

Je vais d’abord avoir une pensée pour les jeunes (Forces de défense et de sécurité) qui sont au front de la lutte contre l’insécurité, qui luttent pour défendre la patrie. Une pensée pour ces jeunes qui sont sur bien d’autres fronts, notamment dans les hôpitaux, qui se battent avec dévouement et honnêteté.

M’adressant à l’ensemble des jeunes, c’est de dire que dans la situation actuelle du pays, la guerre qui est en train de se mener est une guerre contre nous jeunes d’abord ; parce que c’est nous l’avenir et nous ne devons pas être sur Facebook pour partager les photos.

Il faut qu’on prenne réellement conscience que c’est une guerre qui nous concerne (comme le disait Thomas Sankara, nous, civils, devons être des militaires en réserve). Nous, jeunes, en ce jour spécial, nous devons avoir une pensée spéciale pour tous ceux qui sont morts dans cette guerre et leur dire que nous allons tout faire, en leur nom, pour débarrasser le pays de ce mal pour que l’avenir soit meilleur.

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
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