Actualités :: Chômage au Burkina : Un citoyen plaide pour le recrutement d’assistants de (...)

Ceci est une tribune de Rachidi Tapsoba, juriste et conseiller en développement scolaire et académique. Il plaide afin qu’on recrute des assistants de justice au profit des juridictions burkinabè. Selon l’auteur, cela contribuerait à réduire le chômage des jeunes, en l’occurrence les diplômés en sciences juridique et politique où, selon son avis, le nombre de demandeurs d’emploi est « relativement élevé ».

De nos jours c’est une lapalissade d’affirmer que le taux de chômage des jeunes diplômés est élevé au Burkina Faso. Cette situation déplorable concerne tous les domaines de la formation universitaire sans exception, de sorte que l’on doit normalement réfléchir à des solutions qui prennent en compte tous les profils de chercheurs d’emplois.

Cependant, la solution que je propose à travers cet écrit concerne une catégorie donnée de diplômés à savoir les diplômés en sciences juridique et politique. Sans aucun esprit de discrimination, ce choix est justifié d’une part par le fait que le nombre de diplômés en droit en quête d’emplois est relativement élevé dans notre pays, et d’autre part, par le fait que je suis de ceux qui pensent que l’on ne peut proposer les bonnes solutions que dans les domaines que l’on connait et que l’on comprend ; j’imagine difficilement un architecte proposer des solutions efficaces et adéquates au corps des médecins.

Ceci étant, la solution que je propose pour réduire le chômage au sein des diplômés en droit dans notre pays est le recrutement d’assistants de justice au sein des différentes juridictions et de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM). Pour une meilleure compréhension de cette proposition, il convient d’expliquer en quoi va consister le travail de ces assistants de justice et quelles seront les modalités de leur recrutement.

Il est connu que les magistrats sont débordés par la charge du travail qui leur est confié et ont plus que jamais besoin de ressources humaines pour les assister dans leur travail quotidien. Pour s’en convaincre, il faut juste se référer au nombre des magistrats. Selon le Tableau de bord statistique de la justice de 2018, il y a 559 magistrats pour environ 20 millions d’habitants.

C’est pourquoi, le recrutement d’assistants de justice dont le travail sera d’assister les magistrats en les aidant dans les travaux préparatoires que ces derniers réalisent dans le cadre de leurs fonctions au sein des juridictions, va non seulement contribuer à réduire le chômage au sein des jeunes diplômés en droit mais aussi renforcer le fonctionnement de l’appareil judiciaire.

Concrètement, les assistants de justice auront pour travail la recherche documentaire par exemple, la collecte, l’analyse et la synthèse d’informations permettant ainsi aux magistrats d’aller plus vite dans l’exécution de leurs tâches et plus précisément la reddition des décisions de justice. En un mot, ils apporteront leur concours aux travaux préparatoires réalisés pour l’exercice de leurs attributions par les magistrats des tribunaux judiciaires, des cours d’appel et de la Cour de cassation ainsi qu’aux activités de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM).

S’agissant des modalités de leur recrutement, les assistants de justice pourront être recrutés sur simple sélection de dossiers parmi les diplômés en droit remplissant les conditions suivantes :

-  Être un citoyen(ne) burkinabè âgé de 18 à 37 ans ;

-  Être titulaire d’une maitrise ou d’un master 2 en droit ;

-  Réussir à un examen oral avec au moins une moyenne de 12/20 ;

-  Accepter signer un contrat individuel de travail à durée déterminée de 2 ans renouvelable une fois avec une période d’essai préalable de trois (03) mois ;

-  S’engager à ne pas exercer concomitamment une autre activité professionnelle ;

-  S’engager à ne pas exiger son intégration dans la fonction publique à l’issue du contrat.

L’engagement écrit (contrat de travail) sur la base duquel les assistants de justice seront recrutés pourra préciser sa date d’effet et sa durée, la nature des fonctions exercées, la ou les juridictions d’affectation et les modalités d’organisation du temps de travail. Une clause précisera également que si l’intérêt du service l’exige, celles-ci peuvent être modifiées au cours de l’exécution de l’engagement.

Pour entériner et améliorer ce qui a été dit plus haut, un décret relatif aux assistants de justice au Burkina Faso peut être adopté après échanges et concertations entre le Ministre de la justice, le Ministre de la fonction publique, le Conseil Supérieur de la Magistrature, le Ministre chargé des finances, les présidents des tribunaux de grande instance, les présidents des cours d’appel, le Président de la Cour de cassation, le Président du Conseil d’Etat, le Président de la Cour des comptes, le Président du Conseil Constitutionnel et la Direction Générale de l’ENAM.

Subséquemment au décret ci-dessus mentionné, un contrat-type comportant les clauses nécessaires pourra être proposé à la signature des candidats recrutés.

Le recrutement des assistants de justice que je propose est loin d’être une panacée contre le chômage des jeunes diplômés en droit, mais il a le mérite d’être une alternative crédible et une solution à même de pallier un tant soit peu le défaut de recrutement de magistrats depuis maintenant quatre (04) ans dans notre pays.

Pour cela, il faudra une bonne dose de volonté politique de la part des décideurs qui peuvent se pencher sur cette solution en y réfléchissant sérieusement dans le but de la faire voir le jour ou tout simplement la jeter aux oubliettes de la République comme beaucoup d’autres solutions.

Rachidi TAPSOBA
Juriste, Conseiller en développement scolaire et académique
Tél : 71335366/79657202/66630262
Email : tapsobaabdoulrachidi@yahoo.com

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