Actualités :: Marche de l’opposition : A Ouagadougou, c’était une « marche-marathon (...)

En réponse à l’appel du Chef de file de l’opposition au Burkina Faso (CFOP-BF), la marche contre la gestion de l’insécurité a eu bel et bien lieu ce samedi 3 juillet 2021 à la Place de la nation de Ouagadougou. D’une « relative satisfaction » de la mobilisation au début, le comité d’organisation est « totalement satisfait » à la fin.

Un porte-char stationné au cœur de la Place de la nation de Ouagadougou. Une animation libre avec le titre « Burkina soldat » de l’artiste Nourat qui passe en boucle. A 8h00, heure annoncée pour la marche, la mobilisation est timide. A part les journalistes, les « marcheurs » sont comptés au bout du doigt.

Peu à peu, l’effectif s’agrandit. Des jeunes, munis de leurs drapeaux, scandent des slogans et des bruits de sifflets envahissent les lieux. Pendant ce temps, le comité d’organisation distribue des bandeaux de couleur noire pour être attachés sur le front ou sur le bras. C’est une marche silencieuse pour dénoncer la gestion de la situation sécuritaire qui secoue le Burina Faso depuis janvier 2016.

La commission santé de Dr Louis Komboïgo prête à intervenir au besoin.

Au niveau de la commission santé, Dr Louis Komboïgo et ses collègues s’activent. Ils sont partagés en quatre équipes : une à la tête de la marche, une au milieu et une à la queue, pendant qu’une équipe est sur place. Ce sont des kits d’urgence pour soulager et donner des premiers soins avant de se rendre dans un centre de santé, nous explique le médecin.

Certains sont arrêtés aux encablures de la Place de nation et observent ceux qui se trouvent à l’intérieur. Des curieux ou des sceptiques ? Difficile de trouver une réponse à cette interrogation, du moment où, même au sein des participants, des hypothèses et conclusions sont lancées. « C’est un fiasco ! » « Ils comprendront que c’est Zéph et le MPP qui savent mobiliser » « Le MPP a tout fait pour boycotter ».

Une timide mobilisation au départ.

« C’est une question de prise de conscience »

Pourtant, il y avait des déterminés parmi eux. Certains participants ont confectionné des t-shirts et casquettes pour cet événement. C’est le cas du leader du mouvement Cadre d’expression démocratique (CED), Pascal Zaïda, qui a un chapeau où on pouvait lire : « MP3 Mouvement populaire du 3 juillet ».

A partir de 9h, la faible mobilisation semble partager les organisateurs. Chacun apprécie à sa manière. « C’est une mobilisation que nous avons voulu pour marquer deux symboles. La mobilisation, quelle qu’elle soit, ne nous empêche pas de traduire ce symbole », a indiqué le vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Achille Tapsoba. Les deux symboles sont la solidarité et la compassion envers les victimes d’attaques terroristes et les Forces de défense et de sécurité (FDS).

Quant au président du comité d’organisation, Boubacar Sannou, il est « relativement satisfait ». Pourquoi ? « Pour toute organisation, il y a toujours des échecs, des points de non satisfaction, c’est pourquoi je dis relativement », nous affirme-t-il. Lorsqu’on a voulu savoir ces points d’insatisfaction, il a répondu : « Ah non ! C’est une cuisine interne, je rendrai compte à ceux qui m’ont mandaté ».

A écouter Boubacar Sannou, la mobilisation importe peu, car « c’est une question de prise de conscience ».

Le vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Achille Tapsoba.

« Que Kosyam entende le peuple burkinabè ! »

A partir de 9h 45, l’ambiance tiède a commencé par se chauffer avec l’arrivée des leaders des partis politiques et OSC (Organisation de la société civile). Tahirou Barry du MCR (Mouvement pour le changement et la renaissance) et Dô Pascal Sessouma de Vision Burkina font leur apparition et sont accueillis par le public. Le nombre des participants ne cessent de s’accroître…

Il a fallu juste un instant pour assister à l’arrivée du président du CDP, Eddie Komboïgo, qui est accueilli en grande pompe. Le poing droit en l’air, chaque mouvement du bras est accompagné les cris du public : « Eddie ! Eddie ! Eddie ». Contrairement aux autres leaders des partis politiques de l’opposition, le chef de file de l’opposition ne s’est pas installé sous la tente. Il est monté sur le porte-char qui sert de podium et lance les « hostilités ». « Que Kosyam entende l’opposition ! Que Kosyam entende le peuple burkinabè ! », a-t-il scandé.

Le chef de file de l’opposition, Eddie Komboïgo (micro), a livré le message avant de donner le top départ de la marche.

« Libérez Diendéré »

Plusieurs milliers de personnes ont battu le pavé pour dénoncer la gestion de la situation sécuritaire au Burkina. Ayant à leur tête le chef de file de l’opposition, des manifestants ont marché, drapeaux en main pour dire « Trop c’est trop ». De la Place de la nation, au rond-point des Nations-Unies en passant par la cathédrale, pour ensuite revenir au lieu du départ, il leur a fallu moins de 50 minutes. Dès le rond-point des cinéastes, le rythme de la marche a augmenté d’un cran. Les organisateurs avaient du mal à faire respecter les consignes. Ceux qui sont à la tête ont imposé le rythme aux autres, y compris les leaders qui sont revenus en rang dispersés.

Tout au long de l’itinéraire, la foule a scandé « Libérez Diendéré ». Pour la plupart d’entre eux, le général Gilbert Diendéré, qui est incarcéré, doit être libéré et être aux commandes pour la situation sécuritaire.

Les manifestants ont exigé la libération du général Gilbert Diendéré.
Des manifestants dansant à la fin de la marche.

Cette marche, qui a connu une timide mobilisation au départ, a fini par drainer une foule. Tout au long de l’itinéraire, certaines personnes ont intégré la foule. Elle a été voulu silencieuse au départ mais avec le titre « Tond nina poukamé* » de l’artiste Jean Zoé, on a pu assister à un mini-concert à la fin de la marche. Avec des pas de danse bien esquissés, chacun s’est « défoulé ». Néanmoins, la marche a été pacifique. Le comité d’organisation dit n’avoir pas enregistré un quelconque débordement. Sous notre regard, un individu a voulu brûler un drapeau de la France mais il a été très rapidement empêché par ses pairs.

Que nous réserve la marche du lendemain 4 juillet ? Affaire à suivre…

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

« Tond nina poukamé », en mooré (langue majoritairement parlée au Burkina Faso) signifie « Nos yeux se sont ouverts ».

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