Actualités :: Discours sur la situation de la nation 2021 : Les appréciations des députés (...)

Le Premier ministre, Christophe Dabiré, a, ce jeudi 20 mai 2021, livré son discours sur la situation de la nation. Après plus de huit heures d’exercice constitutionnel, des députés de l’opposition (Eddie Komboïgo), du parti au pouvoir (Abdoulaye Mossé) et de la majorité présidentielle (Rodrigue Bayala) donnent leur appréciation.

Eddie Komboïgo, président du CDP (opposition), Chef de file de l’opposition politique :

Je tiens d’abord à dire merci au Premier ministre pour avoir fait des efforts pour venir..., mais comme vous avez dû le constater, le document a été élaboré à l’arrachée ; parce que les règles de l’Assemblée nationale disposent que le document nous soit parvenu 48 heures avant la plénière.

Nous ne l’avons reçu que dans la salle, si fait que nous avons suivi le discours du Premier ministre en continu pour pouvoir réagir. Mais nous n’avons pas vu ce que nous attendions, nous n’avons pas vu comment le Premier ministre s’appuie sur ses erreurs d’antan ou sur ses acquis pour construire un avenir en 2021 et projeter en 2022. Ce qui fait que nous sommes restés dans notre soif. Le plan national de développement économique et social (PNDES) est épuisé, ils sont en train de concevoir un nouveau référentiel qui n’est pas encore achevé.

C’est dire qu’à l’étape actuelle, le gouvernement navigue à vue, et c’est vraiment dommage. Nous avons constaté également que sur le plan sécuritaire, les choses ne font que s’empirer. Il a accepté d’être Premier ministre, il a eu le courage de reconduire son ministre de la défense et nous voyons que chaque jour, on nous dit que le terrorisme va reculer. Mais on se rend compte que c’est "plutôt" nous qui perdons le territoire, le maximum de personnes (des Forces de défense et de sécurité, des civils) et c’est dommage pour notre pays.

Sur le plan scolaire, à Ouaga, Bobo, Koudougou..., c’est assez chaud ; parce qu’il n’y a pas de dialogue entre les syndicats et le ministère. Si fait qu’on se demande aujourd’hui s’il n’y a pas lieu de lever le pied sur les "reformettes" qui sont envisagées, pour que nous puissions réfléchir profondément sur les réformes à entreprendre pour le Burkina Faso au niveau de l’éducation nationale.

Tout ceci me laisse croire que le Premier ministre est loin de répondre aux attentes des populations ; nous n’avons pas eu les vraies relances économiques, ce sont des investissements, des endettements et de petits projets qui ne peuvent pas produire des rentabilités financières et réduire le niveau de la pauvreté. Nous ne sommes pas du tout satisfait du discours, il a feint de ne pas poser les vrais problèmes, mais vous avez vu le nombre de questions qui lui ont été posées, ce n’est pas seulement l’opposition qui a posé ces questions, tous les partis ont posé, y compris la majorité, personne n’est satisfaite de son discours.

Abdoulaye Mossé député MPP, membre du groupe parlementaire MPP (parti au pouvoir) :

Le Premier ministre a su traduire fidèlement l’état des lieux, le contexte actuel que nous vivons. Par ministère, il n’a pas hésité à nous dire exactement ce qui se passe. On sent l’effort particulier quant à la volonté de faire avancer les choses. Vous savez également que nous sommes face à plusieurs fronts, notamment les fronts sécuritaire et sanitaire, qui, naturellement, viennent peser sur les questions de développement pour les pays comme le Burkina Faso.

Nous notons aussi, en deuxième partie, que la question des honorables députés sont des appels à mieux faire. Sinon, ce ne sont pas des interpellations sur des terrains où rien n’a été fait. Et là, je me dis que c’est apprécié positivement, contrairement à ceux qui veulent que l’État puisse déballer sur le terrain, la stratégie de lutte contre le terrorisme. Je pense que ce sur point, ce sera très difficile (que l’État dévoile sa stratégie de lutte, ndlr). Et comme l’a dit le Premier ministre, la lutte ne se limite pas seulement aux armes, il y a aussi l’engagement des leaders d’opinion comme les parlementaires et d’autres personnes-ressources sur le terrain.

Rodrigue Bayala, député de l’UNIR/PS (majorité), membre du groupe parlementaire RDJ (Rassemblement pour la démocratie et la justice) :

Globalement, sur l’ensemble des secteurs qui ont été cernés dans ce discours sur la situation de la nation, on peut dire que le bilan est satisfaisant. Maintenant, lorsqu’on entre dans la politique sectorielle, il y a quelque chose à dire, par rapport aux attentes des populations.

Si vous prenez le secteur de la sécurité, essentiellement, il faut quand même que le gouvernement accentue les actions qui sont en cours pour répondre aux attentes des populations, qui ne demandent qu’à être en sécurité et vaquer à leurs occupations.

Des préoccupations que j’ai soulevées, il y a d’abord au plan national, des années académiques qui se chevauchent à l’Université (de Ouagadougou). Aujourd’hui, un étudiant est incapable de vous dire avec précision à quelle année il est. J’ai voulu donc savoir quelles sont les stratégies et mesures que le gouvernement entend prendre pour que nos petits frères et petites sœurs puissent avoir une année normale. Ensuite, au niveau de ma province, Sanguié, j’ai posé la question de l’accès à l’eau ; il y a des barrages qui sont construits depuis quinze, seize ans et qui ne sont pas amenagés.

Or, la province du Sanguié était la pionnière, la première province, au Burkina en matière de maraîcher-culture. Mais ces dernières années, il y a une régression qui est due à l’accès à l’eau, au manque de formation des maraîcherculteurs et à l’écoulement des produits. Donc, si nous ne travaillons pas effectivement à créer de la richesse, je pense qu’il va être très difficile pour notre pays d’avancer.

On parle surtout d’employabilité des jeunes ; au Sanguié, les jeunes sont valeureux, ils ne demandent qu’à être dans des conditions pour travailler. J’ai aussi abordé la question de la route, vous savez que nous avons eu, grâce au MCA (Millénium challenge account), du bitume (Sabou-Koudougou-Réo-Didyr) et aujourd’hui, la mine qui exploite le zinc à Perkoa dans la commune de Réo, le transporte par des camions. Donc, la route commence à être fatiguée. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Propos recueillis par O.L.O.

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