Actualités :: Présidentielle de 2005 : "Blaise Compaoré doit s’abstenir"

L’Union des démocrates et progressistes indépendants (UDPI)
se jette déjà dans le débat sur la probable candidature de du
président Compaoré à l’élection présidentielle de 2005. Pour
ce parti, "Blaise Compaoré doit s’abstenir".

Le 2 juin 1991, le peuple burkinabè s’est donné une loi
fondamentale. La Constitution de 1991 en son article 37
stipulait : "Le Président du Faso est élu pour sept ans au
suffrage universel direct, égal et secret. Il est rééligible une fois".
Par cet article, le constituant burkinabè entendait proscrire toute
tentation d’éternisation au pouvoir.

Ce qui est tout à fait
compréhensible dans un état de droit tant il est connu que tout
pouvoir use et corrompt son détenteur. Ainsi, dans les grandes
démocraties occidentales que nous singeons, la limitation du
nombre de mandats présidentiels est généralement la règle : 2
aux Etats Unis et autant en France.

D’ailleurs, chez nous, à part
la Ire République, les régimes constitutionnels antérieurs à la
IVe avaient institué cette limitation du nombre de mandats
présidentiels. La Constitution du 29 juin 1970, en son article 25
statuait que "le Président sortant est rééligible ; toutefois, il ne
peut exercer deux mandats successifs sans discontinuité" et
l’article 14 de la Constitution de novembre 1977 ne disait pas
autre chose : "Le Président sortant est rééligible. Nul ne peut
exercer plus de deux mandats consécutifs. En tout état de
cause, nul ne peut postuler à un troisième mandat qu’après une
interruption de cinq ans ".

Mais contre toute attente, ramant à
contre-courant de la volonté populaire et simplement du bon
sens, le pouvoir décide, utilisant la pseudo-majorité
parlementaire d’alors, de modifier mécaniquement cette
constitution et le nombre de mandats présidentiels devient
illimité. Le hold up parlementaire consommé, le peuple crie à la
trahison, mais ne sera pas entendu. Sûre désormais de son
pouvoir à vie, l’oligarchie ne tardera pas à se compromettre
dans de multiples crimes économiques et de sang qui ont
conduit à la désapprobation populaire de la fin des années 90
conduite par le Collectif des organisations de masse et des
partis politiques qui a abouti à des acquis démocratiques dont
la révision de la constitution en avril 2000.

Celle-ci va une
nouvelle fois consacrer la limitation du nombre de mandats du
Président du Faso à 2 tout en raccourcissant sa durée à cinq
ans au lieu de 7. Et voilà relancée la course pour ceux qui
veulent mourir au pouvoir.

"Vingt ans au pouvoir sans discontinuer"

Dans sa livraison du jeudi 1er au lundi 5 janvier 2004, on
pouvait lire à la Une de l’Observateur Paalga "Présidentielle
2005 ’Bien sûr que Blaise sera condidat’ (Dixit Salif Diallo)".
L’homme de confiance du Président Blaise Compaoré jette
donc un pavé dans la marre. Il souhaite ainsi jauger la réaction
du peuple burkinabè face à une candidature qu’il sait illégitime.

Pour lui, dans la situation actuelle, au CDP, la question de la
candidature aux élections présidentielles ne se poserait pas, et
par conséquent Blaise Compaoré serait, sous réserve que la
décision soit formalisée, le candidat du CDP à ces élections.

Non seulement, il prépare l’opinion à tolérer l’illégitime, mais
aussi il devance une improbable velléité présidentialiste de
certains bonzes audacieux du CDP. Quelle prouesse !
Pourtant, l’esprit de l’article 37, ancien (1991) comme nouveau
(2000) est évident : il vaut éviter qu’un burkinabè reste
continuellement au pouvoir au-delà de deux décennies au plus ;
or, le président Compaoré, dans trois ans et tous régimes
confondus, aura dépassé les vingt ans au pouvoir dans
discontinuer.

Même si la loi adoptée en 2000 n’est pas
rétroactive dans sa lettre, nous estimons que pour des raisons
de morale politique, pour éviter un précédent politique
préjudiciable pour notre peuple et pour l’intérêt supérieur de la
nation, le président Compaoré doit s’abstenir de la course aux
prochaines élections présidentielles. Le peuple saura être
reconnaissant et ne manquera pas de lui ménager une sortie
honorable. Et s’il manque au CDP des intellectuels capables de
diriger le Burkina Faso, des hommes ayant une grande vision
pour le pays seront investis par d’autres formations politiques.

Du reste cette incappacité du CDP à sortir le pays de son
marasme économique ne souffre plus de démonstration : il n’y a
qu’à comparer 17 ans de gestion du pouvoir par ce parti aux
acquis de seulement 4 ans qu’a duré la période révolutionnaire.
Et nous aurions applaudi si le ministre Salif Diallo nous disait :
"la question n’est pas à l’ordre du jour au CDP, nous ne
présenterons pas de candidat à ces élections.

C’est l’occasion aussi pour nous d’appeler l’opposition
burkinabè à s’unir pour cette échéance électorale, enfin de
barrer la route au système CDP, avec n’importe quel "dinosaure"
comme candidat. C’est tout le peuple burkinabè qui saluera cet
élan patriotique salvateur des leaders de l’opposition.

Démocratie-Progrès-Indépendance.

Pour le Bureau Politique National
La Secrétaire Général

DR Manoubome Joseph SOMDA

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