Actualités :: Gouvernance locale : Le CIFOEB mise sur le contrôle citoyen de l’action (...)

Le Centre d’Information, de Formation et d’Etudes sur le Budget (CIFOEB) a tenu, ce jeudi 22 avril 2021 à Ouagadougou, un atelier de restitution des acquis du projet de renforcement de la redevabilité sociale et du contrôle social des dépenses dans les secteurs de l’éducation de base, de la santé et de l’eau potable-assainissement (projet PETS III).

Le projet vise à renforcer les capacités des communautés à pouvoir suivre et contrôler l’action publique (des conseils municipaux), à promouvoir la transparence et à permettre aux maires de rendre compte à leurs populations. « Au bout de trois années de mise en œuvre, il nous est apparu nécessaire, à cette étape, de s’arrêter, regrouper les acteurs pour apprécier ensemble le parcours, les résultats obtenus, mais aussi identifier les limites qui pourraient faire l’objet de corrections pour la suite », a situé le directeur exécutif du CIFOEB (Accueil - CIFOEB), Youssouf Ouattara.

Le directeur exécutif du CIFOEB, Youssouf Ouattara.

En effet, débuté le 1er juillet 2018, le projet a couvert 57 communes réparties dans neuf régions du Burkina. Prévu pour une durée de 30 mois, il a été prolongé d’un trimestre, prenant ainsi fin le 31 mars 2021. Financé par l’UNICEF à travers la composante programme inclusion sociale, le projet avait pour objectifs de réduire significativement les déperditions constatées dans les circuits d’approvisionnement des ressources allouées aux secteurs sociaux de base et d’en assurer une utilisation efficiente et équitable.

La démarche a donc consisté à mettre en place des comités de contrôle citoyen de budget (CCCB) dans chacune des communes d’intervention, outiller et renforcer les capacités des membres de ces CCCB, porter un appui financier et technique aux CCCB pour leur permettre de mener les activités de veille citoyenne et à suivre les activités des CCCB sur le terrain.

Le défi sécuritaire oblige des conseils municipaux à faire la redevabilité dans des cadres plus réduits

De la présentation du bilan du projet, faite par le chargé du projet PETS III, Fiacre Hyacinthe Sou, il ressort que plusieurs acquis ont été engrangés. Ainsi, les membres des CCCB des différentes communes d’intervention, 684 personnes, ont bénéficié des actions de renforcement des capacités sur des thématiques diverses. On retient aussi une maîtrise du processus budgétaire par les acteurs, la disponibilité de l’information budgétaire dans les mairies et la culture de la redevabilité qui est aujourd’hui une réalité dans les communes d’intervention du PETS III. En outre, les populations ont été fortement sensibilisées et de plus en plus, il est ressenti un engouement autour des questions budgétaires.

Fiacre Hyacinthe Sou

En dépit de ces forces, le bilan expose des insuffisances. Dans ce chapitre, et sur le volet éducation, on recense la mauvaise qualité des fournitures scolaires, des vivres pour les cantines scolaires ; l’insuffisance et la fourniture tardive de la dotation des vivres, des fournitures et consommables aux écoles ; l’insuffisance des ressources financières transférées ; la lourdeur administrative dans le processus de passation des marches. Les autres insatisfactions sont relatives à l’insuffisance des infrastructures éducatives, du mobilier et du matériel didactique ; l’exclusion des enfants pour non-paiement des cotisations APE (associations des parents d’élèves) et le refus de paiement des cotisations APE ; la lenteur dans le traitement des actes administratifs.

Fiacre Hyacinthe Sou (en veste), pendant la présentation du bilan

« L’action du CIFOEB permet aux maires d’avoir une clairvoyance dans la gestion… »

Dans le domaine de la santé, on note le faible niveau de collaboration des comités de gestion (COGES) de la santé avec les Conseils municipaux ; l’insuffisance d’infrastructures sanitaires et des engins roulants ; la mauvaise gestion des formations sanitaires ; la fréquence de rupture de médicaments pour la gratuité, d’intrants pour la prise en charge des femmes enceintes, allaitantes et des enfants malnutris ; le remboursement tardif des Fonds par l’Etat (gratuité) ; la cherté des produits de soins. A la liste s’ajoutent l’insuffisance des ressources financières et humaines transférées ; la non-restitution des activités des COGES aux mairies ; la lourdeur dans le processus de passation des marchés publics ; le dysfonctionnement et le non-renouvellement des COGES.

L’atelier a été marqué par des témoignages et partages d’expériences des élus locaux et des représentants des CCCB

Quant au domaine de l’eau potable et de l’assainissement, les difficultés sont liées à l’insuffisance des ressources transférées ; l’insuffisance ou l’inexistence des points d’eau (forages, AEPS) ; l’insuffisance de sensibilisation de la population au respect des règles d’hygiène et d’assainissement ; la mauvaise gestion des infrastructures d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable ; la fréquence des pannes de forages ; l’insuffisance et la mauvaise utilisation des latrines publiques ; l’insuffisance et/ou mauvaise répartition des infrastructures d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable, etc.

« En tant que maire, j’applaudis très fort l’action du CIFOEB sur le terrain. Elle permet aux maires d’avoir une clairvoyance dans toute la gestion et d’instaurer une confiance avec la population par la redevabilité. Cela permet à la population de prendre part activement aux actions de développement local », a confié le représentant des bénéficiaires, Dahermalo Kambou, maire de la commune de Malba (située dans la région du Sud-Ouest).

Le représentant des bénéficiaires (maires), Dahermalo Kambou, maire de Malba.

Des perspectives ont été dégagées et consistent à, entre autres, développer des actions à même d’améliorer davantage la collaboration entre les autorités locales et les services déconcentrés afin que l’offre de services publics soit de qualité et en quantité suffisante en faveur des enfants et des femmes et avec une pratique courante de la redevabilité sociale.

Il s’agit aussi de développer des activités pour renforcer le contrôle citoyen des allocations budgétaires dans les domaines de l’éducation, de la santé et amener les membres des CCCB à s’impliquer activement dans le processus d’élaboration et de suivi-évaluation des plans communaux de développement (PCD) dans les communes d’intervention.

Les participants ont, au terme de la journée, formulé des recommandations pour la prochaine phase.

O.H.L
Lefaso.net

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