Actualités :: Burkinabè : Super-insurgés, super-paradoxaux

L’auteur de cet écrit porte un regard critique sur l’attitude de certains Burkinabè concernant les sorts de Blaise Compaoré et Idriss Déby Itno. Il pose ainsi le paradoxe : « Ceux qui vilipendaient le mal-aimé Blaise Compaoré sont les mêmes qui ne tarissaient d’éloges pour le stratège-militaire président-maréchal Idriss Déby Itno. Déby mort, certains de ces super-insurgés pleurnichent ‘’Qu’allons-nous devenir sans Idriss Déby ?’’ ».

Les Burkinabè avaient un président nommé Blaise Compaoré, un homme fort. Qui voulait juste changer un petit article de la Constitution, pour rallonger son pouvoir vieux de seulement 27 petites années. Mal lui en a pris.

C’était un homme précieux, indispensable, un militaire (commando retraité ancien du célèbre CNEC*) qui avait réussi à placer le petit Burkina Faso comme puissance diplomatique régionale. Avec des méthodes discutables. Ouagadougou était la destination très prisée des présidents, opposants, rebelles de tout poil.

Les carrières se faisaient et se défaisaient sur les bords du Kadiogo. Il valait mieux avoir Blaise Compaoré avec soi que contre soi si on tenait à son fauteuil.
Il avait, semble-t-il, signé un pacte avec le diable, pour acheter la paix sur notre pays. Une paix et une sécurité quand-même, sans faire la fine bouche

Cette puissance diplomatique faisait que le Burkina Faso était craint. Craint mais pas aimé, car on nous accusait le Pays des hommes intègres de déstabiliser en sous-main ses voisins pour avoir la haute-main sur leurs dirigeants. Afin que les vues de Ouagadougou passent sans anicroche. Pour préserver les intérêts de notre pays ou du clan au pouvoir ? L’histoire jugera.

Pour ceux qui seraient tenté de l’oublier, les relations entre États ce n’est pas ni les bons sentiments ni l’amitié entre enfants de chœur. C’est rude et impitoyable.
N’est-ce pas De Gaulle qui a dit que les États n’ont pas d’amis mais des intérêts !? Passons...

Toujours est-il que face aux velléités de durer perpétuellement au palais de Kosyam, le président Blaise a été chassé du pouvoir par une insurrection populaire.

Cinq petites années plus tard, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts du Kadiogo. La donne a changé. La sous-région est sens dessus dessous avec l’Hydre terroriste.
Nous avons perdu notre ’’aura’’ diplomatique et la géopolitique a évolué. Les armées nationales du Burkina Faso, Mali et Niger sont à la peine. C’est en ce moment que le Tchad, entre en scène avec ces redoutables soldats aguerris.

Un contingent de 1200 farouches guerriers tchadiens sont envoyés dans les sables des trois frontières du Sahel. Pour nous aider à bouter ces méchants terroristes. A la tête de ce pays d’Afrique centrale, jusqu’à hier, un autre autocrate. Idriss Déby, 30 ans de règne au compteur et qui avait rebeloté pour un nième bail après tripatouillage de la Constitution.

Ceux qui vilipendaient le mal-aimé Blaise Compaoré sont les mêmes qui ne tarissaient d’éloges pour le stratège-militaire président-maréchal Idriss Déby Itno.
Déby mort, certains de ces super-insurgés pleurnichent « Qu’allons-nous devenir sans Idriss Déby ? »

Et cerise sur le gâteau, Déby père parti brutalement, la Constitution tchadienne jetée par-dessus bord, il a été prestement remplacé par son fils Mahamat Déby ci-devant général commandant la garde présidentielle. Pas de quoi freiner l’enthousiasme de ceux qui les couvrent de louanges respectueuses par ici.
Vous cherchez des super-paradoxaux....
Ne cherchez plus loin.

TRAORE Karim de Labola
Ingenieur QSE
Expert changement climatique
Email : karimdelabola@yahoo.fr


CNEC* : Centre National d’Entrainement Commando. Une unité d’élite de l’armée Burkinabè créé en 1976-78 dans la garnison de Pô et dont le premier commandant fût un certain… capitaine Thomas Sankara. Qui avait pour adjoint un certain… capitaine Blaise Compaoré.
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