Actualités :: Initiative Covax de vaccination contre le Covid-19 en Afrique : Un cadeau (...)

L’initiative Covax semble être un piège pour les pays africains. Dans le but d’aider plus d’une centaine de pays à travers le monde à avoir accès au vaccin contre le Covid-19, l’initiative est un tonneau des Danaïdes pour les économies africaines. En effet, aux effets secondaires incontrôlables, des inquiétudes suscitées par le décès de personnes qui auraient reçu le vaccin en Europe, ont semé le trouble dans l’esprit des populations. L’Afrique est à la croisée des chemins. Démonstration.

L’initiative Covax donnera du tournis aux économies africaines. En rappel, Covid-19 Vaccines Global Access, en abrégé COVAX, est une initiative mondiale visant un accès équitable aux vaccins Covid-19 dirigée par l’UNICEF, Gavi (Global Alliance for Vaccines and Immunization), l’Organisation mondiale de la Santé, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies avec la bénédiction de l’Union européenne et la France. Plus de 6 milliards de dollars ont été déjà mobilisés.
A présent, faisons une analyse logique très simple.

Selon le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, pour atteindre l’immunité collective dans une population donnée, il faut vacciner 80% de cette population. Par exemple, la Côte d’Ivoire a commandé 554 000 doses de vaccin AstraZeneca (chiffre donné par le Ministre Sidi Tiémoko Touré, ex-porte-parole du Gouvernement ivoirien) pour une population estimée à plus de 25 millions de personnes. La vaccination concernera prioritairement les agents de la santé, les forces de défense et paramilitaires, les personnes âgées de plus de 60 ans. Ils constituent plus de deux millions de personnes.

Par la suite, elle concernera la tranche d’âge de 18 à 49 ans, à en croire le Directeur général de la santé, Mamadou Samba. Cette tranche d’âge fait près de 15 millions de personnes. 80% des 25 millions font 20 millions de personnes. Si l’on doit administrer deux doses, il faut en moyenne commander 40 millions de doses. Coût estimé pour la première phase : 104,217 milliards de FCFA. Imaginez combien va coûter à la Côte d’Ivoire la vaccination des 20 millions de personnes avec à la clé plus de 40 millions de doses à commander.

Le budget 2021 du ministère de la Santé est de plus de 414 milliards de FCFA. Supposons que le budget santé de la Côte d’Ivoire puisse supporter le coût (touchons du bois), il n’est pas sûr que les vaccins soient disponibles au vu des ruptures constatées sur les marchés européens. Cérises sur le gâteau, l’Union européenne vient de bloquer les exportations de vaccins pour une période de six (6) semaines à compter de ce 25 mars 2021. Dans ce cas de figure, qu’adviendra-t-il de ceux qui auront reçu la première dose sans avoir eu la deuxième ?

Or, selon les responsables d’Astrazeneca, l’efficacité de 76% est atteinte, lorsque le sujet reçoit les deux doses. Précisons que c’est récemment, le 24 mars 2021, que le taux d’efficacité qui était de 79% a été revu à la baisse après la vague des effets secondaires constatés en Europe. Et, les deux doses doivent être administrées entre deux semaines et 21 jours d’intervalles. La conclusion est sans appel : c’est comme si les big pharma jouaient à la loterie avec la vie des humains.

Que faire ?

Être patient. Il n’y a pas de problème sans solution car, généralement, les solutions existent avant les problèmes. L’exemple de la Côte d’Ivoire s’applique à tous les pays africains qui ont dit « oui » à l’initiative COVAX. Au Sénégal, par exemple, le coût du programme, en fonction du vaccin retenu et des produits annexes comme les seringues, la fourchette oscille entre 20 milliards (30 millions d’euros) et 380 milliards de F CFA (580 millions d’euros), selon le Directeur national de la prévention, Dr Abdoulaye N’Diaye. Une somme faramineuse. En Côte d’Ivoire, le coût total du plan de déploiement pour le premier passage de ce vaccin est estimé à 104,217 milliards Fcfa dont 86,27 milliards pour l’achat des vaccins et intrants puis 17,94 milliards Fcfa pour les coûts opérationnels, indique une note citée par l’Agence de Presse africaine (APA).

Tous les pays africains ayant souscris à l’initiative éjecteront des milliards pour acquérir des vaccins pour une population qui résiste à la propagation du virus contrairement à l’hécatombe qu’annonçaient l’OMS et autres savants de la science. Car, malgré la deuxième vague de contamination, l’Afrique n’a pas encore franchi la barre des 100 000 décès lorsque les Etats-Unis ont plus de 500 000 décès à la date du 17 mars 2021. Et, malgré le fait d’avoir administré plus de 85 millions, les cas infectés continuent d’augmenter au pays de l’Oncle Sam.

Alliant censure et pression contre les anti-vaccins, un comité du Congrès américain et du ministère du Commerce a questionné les Directeurs exécutifs (CEO) de Facebook, Twitter et Youtube. Au sortir de cet entretien, une censure est lancée contre toutes les publications ayant trait à la critique contre les vaccins sur ces plateformes.
En Afrique, 14 millions de doses du vaccin AstraZeneca avaient été livrés à 23 pays africains à la date du 17 mars 2021. Une goutte d’eau dans la mer pour une population estimée à 1 milliard 357 millions 29 mille personnes environ.

La solution de l’Afrique se trouve dans la création de son propre vaccin et de son propre traitement contre la maladie en donnant les moyens aux chercheurs africains. Si les fonds alloués à l’achat des vaccins de l’initiative Covax, sont mis à la disposition des chercheurs africains, ils feront des merveilles. Partant, il sied de féliciter les plus hautes autorités burkinabè. Elles ont opté de mettre l’accent sur la recherche que d’acheter ce vaccin.

Car, pour un pays qui résiste à la propagation du virus (une centaine de décès) comparé aux dégâts que cause le paludisme et la pauvreté, on peut affirmer que le vaccin n’est pas une urgence ni pour le Burkina, encore moins pour le Togo ou le Rwanda. Comble de l’ironie, dans le pays de Paul Kagamé, on fait signer à ceux qui se font vacciner, un engagement à ne pas poursuivre les fabricants du vaccin en cas d’effets secondaires.

Pfitzer prépare une 3e dose et Novavax arrivera en mai

En exclusivité sur la chaîne américaine NBC, le patron de Pfitzer, Albert Bourla, a annoncé en février 2021, la mise prochaine sur le marché d’une 3e dose de vaccin contre le Covid-19. Et cette dose sera administrée annuellement. Si les deux doses étaient efficaces pourquoi une 3e ? En rappel, le jour où le vaccin de Pfitzer a été autorisé « en urgence » par l’autorité américaine du médicament, la compagnie a vendu 5,6 millions de dollar d’action en bourse.

Moderna, l’autre firme qui n’existait même pas, va faire 18 milliards de dollar de chiffres d’affaires cette année. Pour couronner le tout, une nouvelle compagnie du nom de Novavax mettra un vaccin du même nom sur le marché en mai 2021. Elle prévoit 100 millions de doses avant la fin de l’année et a déjà vendu plus de 1900 milliards d’actions en bourse. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », disait François Rabelais

Par Daouda Emile OUEDRAOGO
E.mail : ouedraogodavid597@gmail.com

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