Actualités :: Processus de réconciliation nationale : « Le président Roch Kaboré a déjà fait (...)

La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER), créée en octobre 2016 pour œuvrer à un retour d’un Burkina de paix, de stabilité et de cohésion sociale, s’est prononcée ce vendredi 12 mars à Ouagadougou, sur le processus de réconciliation en cours.

La conférence de presse a été animée par les responsables des partis Le Faso autrement, le Rassemblement pour un sursaut républicain (RSR) et l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) au siège du premier cité, sis à Ouaga 2000, autour du thème : « réconciliation nationale au Burkina Faso : un point de non-retour ».

Première sortie post-élections, les conférenciers ont félicité le peuple burkinabè et les acteurs politiques pour avoir fait montre de clairvoyance et de patriotisme en s’abstenant de quelques contestations violentes des résultats des élections.

Selon ces responsables politiques, le Burkina, qui est en butte à des fractures, a besoin d’un sursaut patriotique qui marginalise la cristallisation des différences et ambitions personnelles au profit des enjeux collectifs. Aujourd’hui, la pertinence du sujet, objet de combat de la CODER depuis 2016, ne fait l’ombre d’aucune tergiversation, expliquent-ils.

Ils en veulent pour preuve que le Conseil des ministres du mercredi 11 mars 2021 a choisi comme thème du 61e anniversaire de l’indépendance (11 décembre 2021) : « Réconciliation nationale et cohésion sociale : devoir et responsabilité de tous pour un développement durable du Burkina Faso ».

Dr Ablassé Ouédraogo (au milieu) avec à sa droite, Hermann Yaméogo (président de l’UNDD) et François Kaboré (du RSR).

Me Hermann Yaméogo, président de l’UNDD, pense que la question de la réconciliation nationale se pose à plusieurs niveaux (individuel, social, étatique) et se cristallise sur la justice classique : « On ne va pas s’en sortir, on peut oublier l’essentiel ».

« La réconciliation nationale est un phénomène permanent, un phénomène dont la société a besoin. (…). On peut y aller en donnant une autre dimension à la justice ; parce que la justice, qu’est-ce que c’est, de façon pragmatique ? C’est de savoir comment une chose s’est passée et ensemble, on trouve les solutions. La justice, ce n’est pas attraper quelqu’un pour le tuer, ce n’est pas attraper quelqu’un pour le mettre en prison, ça c’est la justice vengeresse. Mais la justice réparatrice, c’est mettre en face l’auteur de l’infraction et la victime afin qu’ensemble, on trouve la vérité. On peut arriver à la réconciliation en passant par la justice, mais une justice d’un autre type, et des exemples existent dans beaucoup de pays », explique Hermann Yaméogo avant de préciser : « Cependant, on peut laisser les dossiers spécifiques à la justice classique ».

« C’est le compromis qui est à la base de la réconciliation »

Pour Hermann Yaméogo donc, la réconciliation demande du réalisme, elle repose sur le sens du compromis. « Imaginez ici qu’on dise qu’il faut la vérité, la justice, la réconciliation. Nous sommes tous dotés de peu de cervelle, il faut remonter à des évènements qui se sont passés dans ce pays. Croyez-vous que ce soit possible de remonter à tous ces faits commis depuis l’indépendance en passant par la Révolution et les périodes cruciales où il y a eu des morts d’hommes ? Est-ce que c’est possible ? Est-ce que c’est possible d’engager des actions par rapport à l’insurrection où beaucoup d’auteurs et de complices, qui ont causé des dommages aux biens de l’Etat et aux biens privés se retrouvent dans les girons du pouvoir ? Croyez-vous que cela est possible ? Ce n’est pas possible. Donc, quand on pense qu’il est beaucoup plus compliqué de poursuivre la répression que de chercher la réparation, pour le pays, on choisit l’intérêt du pays. Donc, c’est le compromis qui est à la base de la réconciliation », a exposé Me Herman Yaméogo.

« La paix des braves »

« Nous saisissons cette occasion pour féliciter le ministre d’État Zéphirin Diabré et lui assurer de notre soutien et disponibilité pour que sa mission soit un succès pour notre pays », lit-on dans la déclaration liminaire livrée par Dr Ablassé Ouédraogo, président de Le Faso autrement et président tournant de la CODER.

« Il faut que Roch Kaboré comprenne qu’il est le maître-d’œuvre de la réconciliation nationale. Il faut convoquer immédiatement le forum, en présence de tous les Burkinabè, tous les exilés »

Il félicite Roch Kaboré pour le pas franchi et le galvanise à continuer son engagement pour la réconciliation. C’est dans cet esprit qu’il pense que Roch Kaboré doit travailler à donner une âme à la réconciliation. « Le président Roch Kaboré a déjà fait un effort, qu’il ne reste pas en retrait. (…). Lors d’une émission télévisée ("100 minutes pour comprendre" de Savane médias, le week-end écoulé), le ministre d’État Zéphirin Diabré a dit que le véritable ministre de la réconciliation nationale, c’est le président Kaboré et que, lui, était à ses côtés pour exécuter ce que le Chef de l’État veut », relève Ablassé Ouédraogo, pour qui, le président Roch Kaboré et Zéphirin Diabré doivent faire un attelage pour rassurer les Burkinabè.

Ces responsables politiques demandent au président du Faso de rester dans le droit fil de ses engagements, en entamant effectivement dans le semestre en cours, les plus larges concertations et le forum pour le dialogue national inclusif, sincère et ouvert. De leur avis, cette démarche permettra de donner à l’entreprise nationale le sceau de l’adhésion transversale à l’ensemble des Burkinabè pour parvenir à « la paix des braves » (c’est-à-dire une paix où tout le monde va sortir gagnant).

Ils recommandent donc au ministre d’Etat Zéphirin Diabré d’user de toutes ses compétences et affinités personnelles avec le président du Faso, pour l’exhorter à être le déclencheur autant que le garant de cette réconciliation par des gestes préalables de concorde nationale. « A travers une politique de communication conséquente, et cela est souhaitable, mettant sa propre personne à contribution comme le président Nelson Mandela, parcourant jusqu’aux zones les plus hostiles de l’Afrique du Sud pour convaincre de la nécessité de la réconciliation. (…). La réconciliation nationale met la justice au cœur du processus et personne ne doit être laissé au bord de la route. La véritable réconciliation nationale est l’affaire de tous, et sa réalisation nécessite une volonté politique au sommet, rompue à toute épreuve », soutiennent les animateurs de la conférence.

O.L
Lefaso.net

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