Actualités :: Coût salarial des gouvernements de 2016-2020 : Seuls six sur 20 ministres (...)

Le Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB) a rendu public son analyse sur le coût salarial des membres du gouvernement 2016-2020, au cours d’une rencontre avec la presse, ce vendredi 12 février 2021 à Ouagadougou. Un trop-perçu de plus de deux milliards de francs CFA est constaté pour le premier mandat du pouvoir actuel.

Selon l’analyse du Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB), globalement, 4 354 811 505 FCFA ont été servis en moyenne comme rémunération salariale à l’ensemble des ministres de tous les gouvernements de 2016-2020. « Par ailleurs, l’analyse des trop-perçus de salaire au mépris des dispositions du décret montre qu’en moyenne le salaire de chaque ministre a été majoré de 1 068 886 FCFA », a indiqué le directeur exécutif du CIFOEB, Youssouf Ouattara.

En considérant la période du premier mandat du pouvoir actuel, le montant total des trop-perçus de salaire, au regard des dispositions du décret, est ressorti à 2 090 741 505 FCFA. « C’est-à-dire que de 2016 à 2020, les ministres du gouvernement issu du premier mandat du président Kaboré se sont servis anormalement environ 2 090 741 505 FCFA du budget de l’Etat de plus que ce qui est consacré par le décret », a déclaré Youssouf Ouattara.

Selon le directeur exécutif du CIFOEB, Youssouf Ouattara, le respect du décret traduira une cohérence entre les règles et la pratique.

Un manque à gagner

Face à ces montants « faramineux », les conséquences ne sont pas du reste. Pour le CIFOEB, cet argent servi aux membres du gouvernement constitue un manque à gagner ou une renonciation à la réalisation d’infrastructures sociales au profit des populations. « Dans l’hypothèse du respect portant rémunération des membres du gouvernement, 69 blocs de 3 salles de classe ou 38 CEG ou 67 maternités ou encore 272 dépôts MEG (médicaments essentiels génériques) auraient pu être réalisés avec le cumul des trop-perçus de salaire de 2016-2020 », a noté le directeur exécutif du CIFOEB.

Cette organisation de la société civile rappelle que les résultats de l’analyse interpellent tous les acteurs attachés aux principes de bonne gouvernance, car le respect des normes et des textes est une valeur cardinale en la matière. « Ce que nous faisons, c’est d’éclairer les politiques publiques, un ensemble d’acteurs d’avoir suffisamment de chiffres pour mener d’autres actions », a précisé Youssouf Ouattara.

Tableau du coût estimé en mois et année des gouvernements de 2016-2020.

Cette tâche, à en croire le chargé de programme du CIFOEB, Drissa Ouattara, n’est pas du tout facile. La limite de leur analyse a été la disponibilité des chiffres. « Si nous devons repartir sur le régime de Blaise Compaoré, le manque d’information récent qu’on a avec ce gouvernement, la difficulté est en cours plus évidente », a-t-il affirmé.

Risque de plus de 36 millions de trop chaque mois

Sur les 33 ministres du gouvernement Thiéba III, le CIFOEB a pu exploiter des informations salariales de 20 ministres. Cela leur a permis de déterminer le niveau de respect du décret et d’en déduire le salaire moyen réellement perçu par les membres du gouvernement actuel. « Le résultat est sans appel. Seulement six ministres ont une rémunération salariale mensuelle conforme au décret sur vingt ministres du gouvernement Thiéba III », a déploré Youssouf Ouattara.
L’analyse du CIFOEB s’est fondée sur le décret numéro 2008-891/PRES/PM/MEF du 31 décembre 2008 portant rémunération du Premier ministre, des présidents d’institution et des membres du gouvernement.

Le premier gouvernement du second mandat du président Roch Kaboré est déjà alerté. Le CIFOEB estime que le gouvernement Dabiré II aurait un coût salarial mensuel de 39 573 000 FCFA si le décret est respecté. Dans le cas contraire, ce coût serait de 75 915 133 FCFA si l’on tient compte du salaire mensuel moyen servi aux membres des gouvernements antérieurs. « Actuellement, si le décret n’est pas respecté, ce gouvernement pourrait percevoir 36 342 133 FCFA de trop chaque mois, soit l’équivalent du coût d’une maternité ou d’un bloc de trois salles de classe », conclut le document.

Cryspin Masneang Laoundiki
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