Actualités :: Reconduction de Christophe Dabiré à la Primature : « Le choix consensuel pour (...)

Après avoir rendu le tablier le 28 décembre 2020 avec l’ensemble de son gouvernement, le Premier ministre Christophe Marie Joseph Dabire a été reconduit à son poste le 5 janvier 2021, selon un décret du président Roch Kaboré. Il devra, dans les plus brefs délais, constituer un gouvernement pour amorcer la mise en oeuvre du programme quinquennal du président du Faso. Quelques citoyens de la ville de Ouagadougou se sont prononcés sur cette reconduction, eu égard surtout à la question de la réconciliation nationale et aux différents enjeux politiques.

Anasse Nabaloum, étudiant.

Anasse Nabaloum étudiant : J’ai appris comme tout le monde la reconduction du Premier ministre Dabiré, mais vraiment avec stupéfaction, surtout en tenant compte du temps mis pour reconduire un ancien collaborateur. En plus, à lire le communiqué relatif à sa lettre de démission, l’on avait l’impression qu’il faisait son adieu à la tête du gouvernement pour de bon.

Je pensais plutôt à un Premier ministre imposant, charismatique, à la fois politique et technocrate. Au vu des enjeux auxquels fait face notre pays notamment le grand chantier de la réconciliation annoncée en grande pompe. J’ai envie d’être optimiste mais ma petite foi qui me reste m’empêche de croire qu’on puisse faire du neuf avec du vieux.

Djibril Guiendé, communicateur

Djibril Guiendé, communicateur : Comme tous les Burkinabè, j’ai appris la reconduction de Premier ministre Dabiré. Si beaucoup sont étonnés, moi singulièrement je m’y attendais. Il peut y avoir plusieurs raisons mais la principale pour moi est qu’au soir des élections du 22 novembre, nous avons assisté à une recomposition du schéma politique burkinabè donc, il faut avec les leaders de certains partis, travailler à avoir un homme de consensus ce qui n’était pas du tout facile en quelques semaines.

Ainsi donc, le président a jugé bon selon moi de reconduire Christophe Dabiré par défaut de temps de trouver un Premier ministre qui fera l’affaire de tous les partis politiques qui composent la majorité présidentielle.
Pour ce qui est des attentes, sauf s’il y a un changement véritable dans la formation du gouvernement sinon si à ce niveau également il y a reconduction il ne faut pas s’attendre à un grand changement.

En ce qui concerne la question de réconciliation nationale, il faut retenir qu’elle ne sera pas facile car qui parle de réconciliation, parle de justice et qui parle de justice parlera de frustration. Donc je pense qu’il sera plutôt nécessaire pour le gouvernement, de travailler de sorte à ce qu’il y ait une justice équitable afin que même si des gens venaient à être condamnés, qu’ils ne se sentent pas victimes d’un complot par un groupe de personne qui manipule l’appareil judiciaire.

Évariste Bako, enseignant chercheur

Évariste Bako, enseignant chercheur : Au regard des chantiers qui sont restés en suspens lors du premier mandat, je pense que en reconduisant Christophe Marie Joseph Dabiré au poste de Premier ministre, on espère qu’il va achever ces chantiers et œuvrer à ce qu’il y ait une réconciliation véritable au Burkina Faso. Pour la question de la sécurité, il faudrait également qu’il se retrousse les manches pour nous permettre de vivre convenablement comme de par le passé.

C’est essentiellement ce que j’attends de lui. Mon petit coup de gueule c’est par rapport au temps mis entre sa démission et sa reconduction. Je pense que le président a laissé passer beaucoup de temps avant de le reconduire. Entre temps il y avait même des tractations où les pronostics se faisaient sur Zephirin Diabré, Seydou Bouda, etc. Alors que c’était pour reconduire Christophe Marie Joseph Dabiré à la dernière minute. On pouvait nous faire économiser ce temps-là et le reconduire automatiquement au lendemain de sa démission.

Boukaré Ouangrawa

Boukaré Ouangrawa, secrétaire général adjoint de la section CNTB du Kadiogo : Je pense que le président a fait son choix. Nous avons tous constaté depuis son arrivée en tant que Premier ministre, les manifestations ont un peu ramolli dans le pays. Mais c’est au niveau de la sécurité que je trouve qu’il n’y a pas eu beaucoup d’efforts. Toutefois je me dis qu’en le reconduisant, il prendra toutes les dispositions nécessaires pour une sécurisation totale du pays.

Et pour mener à bien sa mission, il doit mettre sur pied un gouvernement d’union nationale, suite aux échanges que les uns auront avec les autres. Ils pourront trouver une solution à la question de la réconciliation nationale, qui va apaiser plusieurs situations. Nous avons des dossiers pendants en justice, des dossiers économiques, de crimes, qui doivent être ressortis et jugés. On pourra à l’issue de cette étape procéder à la réconciliation nationale.

Amadé Sinaré

Amadé Sinaré : Les Burkinabè dans leur ensemble s’attendaient à un nouveau visage pour la primature. Le choix de Christophe Dabiré est assez surprenant pour tout le monde parce que la majorité des pronostics et des analyses politiques ne le donnaient pas favori. Je me dis que sur le plan politique, au niveau de la majorité, si après des jours de tractations il n’y a pas eu de consensus sur le profil du Premier ministre à nommer, le choix de Christophe Dabiré reste le choix consensuel pour le moment. Du côté de l’opposition, ce choix ne va pas susciter beaucoup de polémique parce qu’il a mené plusieurs débats avec les membres de cette opposition sur le dialogue politique.

Même si plusieurs citoyens estimaient qu’il fallait changer de personne, je pense que la perception des hommes politiques et celle des citoyens n’est pas la même. J’estime qu’avec cette connaissance de la situation politique et des réalités du terrain qu’il a, Christophe Dabiré pourra prendre des réformes pour mieux conduire le navire burkinabè. Pour ce qui concerne la réconciliation nationale, il ne lui reste plus qu’à œuvrer pour la mise en place du programme du président du Faso, qui a promis que dès le premier trimestre de son nouveau mandat, il prendrait à coeur les questions de réconciliation nationale.

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo
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