Actualités :: « Presse Dimanche » : Retour sur une forfaiture démocratique

Ainsi donc, les démocrates du CDP au pouvoir ont lâchement supprimé Presse Dimanche. Cette émission diffusée le dimanche sur la télévision nationale -et non la télévision gouvernementale- était un vrai rendez-vous citoyen.

Animée par des professionnels de l’information de convictions politiques et idéologiques divergentes, cette émission incarnait réellement le débat contradictoire, c’est-à-dire l’essence même de la démocratie. En regardant cette émission, l’étranger de passage au Burkina pouvait repartir avec le sentiment que la culture démocratique s’est profondément enracinée au pays des hommes intègres.

Au moment où en Côte d’Ivoire, les journalistes cultivent la haine entre eux, qu’au Togo il est impossible de critiquer le gouvernement dans les médias publics, et qu’au Niger un journaliste est en prison pour avoir dénoncé, preuves à l’appui, des malversations financières, nous au Burkina, calés tranquillement dans notre fauteuil en attendant le repas de midi, nous apprécions la remise en cause hebdomadaire de la pertinence des choix politiques et économiques de ceux qui agissent en notre nom.

On croyait, naïvement que cette émission était devenue un acquis démocratique, donc intouchable. Nous étions en réalité dans un rêve et " l’Etat CDP " n’a pas tardé à nous ramener brutalement à la réalité. Honte à vous, démocrates intermittents ! Je partage l’avis de l’Observateur Paalga : que celui qui ne veut pas qu’on le critique n’assume pas de responsabilités publiques.

Au fait, qui a décidé que Press Dimanche n’avait plus sa place sur notre petit écran ? Qui insupporte les critiques émises au cours de cette émission ?
Aux journalistes qui, chaque semaine s’échinaient à défendre le gouvernement, ayez la conscience tranquille. Vous avez fait ce qui était possible de faire pour défendre une cause parfois indéfendable. Le pouvoir CDP n’arrête pas de commettre en permanence de "gros cacas" : 3 millions aux députés pour les fêtes de fin d’année, 15 autres millions pour s’acheter des voitures, un autre million pour les ministres à la veille de leurs vacances etc. ...Non, aucun désodorisant n’est capable de calmer l’odeur de tels cacas qui sent particulièrement mauvais.

Pour tous ceux que la suppression de l’émission révolte, il leur reste une chose : envoyer des messages (téléphone, e-mails, lettres...) de protestation au directeur de la télévision nationale et réclamer le retour de notre " Presse Dimanche ". Mieux, il faut saisir chaque occasion pour harceler tout responsable influent du " CDP-gouvernement " et lui demander le retour de l’émission.

Car c’est ainsi que naissent les dictatures. Si la suppression de cette émission ne soulève aucune protestation vigoureuse, d’autres libertés, chèrement acquises nous seront retirées. Les autorités tentent de nous berner en parlant de suspension et non de suppression. L’émission " Médiascopie " n’avait-elle pas été aussi suspendue ? Il faut toujours se méfier de celui qui a au moins une fois trompé.

Par Saga Ilboudo (sagailboudo@voila.fr)

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