Actualités :: Futur président du Faso : Me Paul Kéré analyse les chances de Roch Kaboré, (...)

Quelles sont les chances de succès de certains Candidats à l’élection Présidentielle du 22 novembre 2020 ? Analyses, perspectives et chances d’éligibilité de trois candidats choisis au pif :

Tout d’abord, je voudrais adresser mes sincères félicitations aux vingt (20) autres candidats non choisis dans l’analyse et pour lesquels j’ai un respect absolu parce qu’ils ont vraiment osé, légitimement, briguer la magistrature suprême de notre pays pour la simple raison de mon modeste point de vue que la mal-gouvernance actuelle du MPP incite absolument à vouloir « sauver le Faso » avec un « V » de la Victoire annoncée, devenu le symbole incontournable du Congrès pour la Démocratie et le Progrès, (CDP) version Eddie Komboïgo.

Sans grand risque d’erreur, (l’erreur étant néanmoins humaine), et vu la mobilisation ambiante, (même si c’est parfois la même « foule des grands jours » qui va à ces « djandjoba » politiques, trois partis politiques seront invraisemblablement en lice pour se concurrencer sérieusement le fauteuil présidentiel :

1. M. Roch Marc Christian Kaboré qui ne voudra pas, tout comme le truculent Donald Trump, quitter le palais de Kosyam bien que refusant, pour des raisons superstitieuses qui lui sont propres, d’y passer ses nuits ; En Afrique, dit-on, « on n’organise pas des élections pour les perdre », encore que Le Président de la CENI, M. Newton Ahmed Barry soutiendra « mordicus » le contraire en revendiquant légitimement l’organisation « neutre » de ces élections. Et ce sera son droit…

2. Le Président du CDP, M. Eddie Komboïgo qui ne jure que par toutes ses forces et tripes au point d’en perdre sa voix de bariton, que cette fois-ci, Kosyam est à nous pour faire place nette tant en matière sécuritaire, que dans le domaine de projets de développements structurants…

3. M. Zéphirin Diabré, le « headmaster » de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) dont la compétence technique pour avoir fait ses preuves dans le système des Nations-Unis ne fait l’ombre d’aucun doute même si les Burkinabè détestent leurs élites et ceux qui peuvent les aider.

Qui donc, parmi ces trois personnalités précitées, sera le futur Président du Faso, l’élu du Peuple burkinabè ? Les Burkinabè, sous le régime malchanceux et donc néfaste du MPP, malgré les 1514 morts, les nombreux déplacés par milliers, plus de 2500 écoles fermées avec son corollaire de déscolarisation de nombreux élèves vont-ils renouveler le mandat présidentiel à M. Roch Marc Christian Kaboré, en dépit de la prise de conscience de cet échec cuisant et visible à l’œil nu.

Soyons sérieux dans l’analyse et mettons de côté le « coup K.O. » que prônent seulement désormais certains partisans du MPP pour la simple raison que, rationnellement, politiquement, logiquement, mystiquement, ce « coup K.O. » est à l’heure actuelle impossible à réaliser au regard tout simplement des forces politiques actuelles en présence et surtout de la capacité réelle de mobilisation du CDP et de l’UPC, (les deux « baobabs ») de sorte que le second tour de l’élection présidentielle est d’ailleurs devenu une hantise politique pour les dirigeants du MPP.

En effet, les dirigeants du MPP savent pertinemment qu’en cas de second tout, l’élection présidentielle sera purement et simplement pliée pour leur parti présidentiel qui ne doit certainement pas être étonné parce qu’il n’a pas spécialement brillé par ses résultats sécuritaire et économique au bout d’un quinquennat chaotique.

L’ancien Président Guinéen, Ahmed Sékou Touré, et, à sa suite le Président Thomas Sankara disait « qu’on peut tromper une partie du peuple tout le temps mais on ne peut jamais tromper tout le peuple tout le temps... ».

Que le MPP une fois pour toute se tienne pour dit : le Burkina Faso ne peut pas continuer ainsi : 14 militaires viennent encore d’être tués au front aujourd’hui même … au moment où cet article est en train d’être écrit.

Et pourtant, le Président Roch Marc Christian Kaboré continue de s’opposer fermement, aveuglément et de façon impertinente à toutes négociations avec les djihadistes pendant que les américains discutent avec les talibans, les maliens procédant à des échanges de prisonniers avec les terroristes aux yeux et à la barbe des opérateurs militaires de la force Barkhane…

Soyons réalistes, aucune puissance de feu n’est venue, toute seule, à bout des terroristes…Et M. Roch Marc Christian Kaboré lui-même de reconnaître qu’il a reçu les terroristes au palais de Kosyam mais qu’il les a redirigés vers Blaise Compaoré et, la main sur le cœur jure que c’est M. Eddie Komboïgo lui SEUL qui connait les terroristes après tant de morts dans notre pays alors même que l’une des attributions constitutionnelles du Président du Faso, c’est la défense de l’intégrité du territoire et la protection des citoyens Burkinabè.

Que nenni !

C’est cette façon de faire la politique qui est dégoûtante…pour le citoyen lambda que je suis... ; C’est comme ça depuis nos indépendances depuis 1960 : chacun vient au pouvoir, se sert et s’en va au lieu de servir le peuple Burkinabè. Résultat des courses, c’est le chaos perpétuel.

Un canadien a réalisé une étude sur le Burkina Faso et a abouti au résultat selon lequel si l’or seul du Burkina était mieux organisé dans une filière normale, chaque Burkinabè y compris ceux qui ont été conçus dans le ventre de leur mère peuvent percevoir un million de francs par mois pendant 100 ans. Cherchez donc l’erreur, ailleurs que dans la mal-gouvernance de notre beau pays !

Quoi qu’il en soit, si Dieu aime le Burkina Faso, ce que je crois vraiment, c’est qu’il y ait un second tour lors de l’élection présidentielle du 22 novembre 2020 et qu’à l’issue de ce second tour, l’opposition politique actuelle assure une victoire éclatante dans une alternance démocratique salvatrice…de notre beau pays.

Voilà donc, à mon humble avis, les deux scenarii idéaux pour notre peuple, cette analyse n’engageant bien évidemment que ma modeste prophétie.

Primo : Le candidat du MPP est éliminé dès le premier tour de l’élection présidentielle à l’instar de l’élimination spectaculaire de Donald Trump ou encore du Président Lionel Jospin en France laissant face à Jacques Chirac, le candidat de l’extrême droite, Jean-Marie le Pen. Ce qui fut du pain béni pour le Président Jacques Chirac, depuis lors, décédé.

Dans ces circonstances les deux candidats de l’opposition se répartiront le poste de Président du Faso et de Premier Ministre en fonction de l’ordre d’arrivée aux résultats de l’élection présidentielle.

En tout état de cause, l’accord des partis politiques d’opposition du 18 août 2020 doit scrupuleusement être appliqué à la lettre sans aucune tergiversation politique…ou politicienne…

Secondo : Un des deux candidats de l’opposition (M. Eddie Komboïgo ou M. Zéphirin Diabré) arrive au second tour de l’élection présidentielle avec le candidat du MPP, M. Roch Marc Christian Kaboré.

Dans ce scénario vraisemblable, ce candidat, (M. Eddie Komboïgo ou M. Zéphirin Diabré) qui sera certainement élu par les voies de tous les partis d’opposition et ce, conformément aux accords politiques précités du 18 août 2020, assurera la location du Palais de Kosyam et le second, dans l’ordre d’arrivée le poste de Premier Ministre, l’essentiel étant de « sauver le Faso » de ce marasme « économico-insécuritaire » que traverse douloureusement notre pays depuis maintenant 5 ans.

Par la suite, les chefs de partis venus dans l’ordre de leur classement selon les résultats de l’élection Présidentielle pourront bénéficier de postes ministériels régaliens tels que de Ministères D’Etat (Défense, Sécurité, Agriculture, Budget et Infrastructures) dans le cadre d’une répartition équilibrée en tenant compte des compétences intrinsèques des uns et des autres, le tout dans le but exclusif de servir et de redresser le pays. A défaut, notre pays sera durablement affecté par une crise sans précédent…

Au Président du Parti au pouvoir, le MPP, M. Simon Compaoré, je lui rappelle gentiment et respectueusement que si l’intelligence n’est pas inversement proportionnelle à la taille, (ce que je conçois aisément avec lui), mes propos ne peuvent nullement être qualifiées de « yada yada » mais tout simplement une expression démocratique par application des dispositions de l’article 8 de la Constitution qui constitue la Loi Fondamentale de notre Beau Pays, le Burkina Faso.

Paul KÉRÉ
Docteur en Droit de l’Université de Paris 1- Panthéon Sorbonne Chevalier de l’Ordre National
Avocat aux Barreaux de Nancy et du Burkina Faso
Nancy, le 13 novembre 2020

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