Actualités :: Volonté du président Roch Kabore à aller à la réconciliation : L’opposition (...)

Dans une interview accordée à deux médias français le 15 octobre 2020, le président du Faso Roch Marc Christian Kabore a laissé entendre qu’il travaillerait à la réconciliation s’il est réélu. Pour l’opposition politique, la réaction du président du Faso est tardive. En plus, elle ne croit pas à sa volonté. L’opposition pense plutôt que ses propos sont des annonces électoralistes. Déclaration !

Réaction du Chef de file de l’Opposition à la déclaration du Président du Faso sur France 24 et RFI, relativement au retour des exilés politiques

A la faveur d’une interview qu’il accordée aux médias français France 24 et RFI, et diffusée le 15 octobre 2020, le Président du Faso a promis le retour des exilés politiques dès le premier semestre de 2021, s’il est réélu.

Par cette déclaration, le Président KABORE reconnaît tardivement que notre pays a un problème de réconciliation, et qu’en cinq années de gouvernance, il n’a pas accordé à cette question hautement vitale pour notre pays, l’attention qu’elle méritait.

La question de la réconciliation n’est pas nouvelle, et la main tendue de l’ancien président Blaise COMPAORE, que le Président KABORE a évoquée au détour d’une phrase, date d’avril 2019. Malgré les appels incessants de l’opinion nationale, et les conseils avisés de nos partenaires, le Président KABORE n’a pas daigné donner une suite à cette manifestation de bonne volonté de l’ancien Chef d’Etat.


Lire aussi : Réconciliation nationale : « Nous allons régler la question dès le premier semestre 2021 », promet Roch Kaboré sur RFI


Les Burkinabè sont témoins que, pour sa part, l’Opposition politique a toujours fait de la réconciliation nationale une de ses revendications. En début d’année, elle a même envoyé au Chef de l’Etat un mémorandum sur sa vision de la réconciliation nationale et la démarche qui lui paraissait indiquée pour y parvenir. Dans ce mémorandum daté du 6 février 2020, et dont une copie est jointe à ce texte, le Forum de la Réconciliation devait se tenir en juin 2020.

En devenant subitement adepte de la réconciliation nationale juste quelques jours avant l’ouverture de la campagne électorale, et en liant sa démarche de réconciliation à son éventuelle réélection, le Président sortant, Roch KABORE, montre clairement que pour lui, la réconciliation n’est pas une nécessité pour l’avenir du pays. Il voit plutôt la réconciliation comme un banal argument électoral brandi sous forme de chantage pour obtenir les suffrages des partisans des exilés.
De mon point de vue, la question de la réconciliation ne doit pas être liée à des calculs électoralistes.

On va à la réconciliation si on pense qu’elle est nécessaire pour notre pays. C’est d’ailleurs ici que l’on comprend l’apathie du président sortant sur cette question durant les cinq années de son mandat. Qu’est ce qui l’a empêché de lancer le processus de réconciliation en 2016, en 2017, en 2018 ou en 2019 ? Rien ! Pourquoi le président sortant ferait-il en 2021 ce qu’il n’a pas voulu faire durant son premier mandat ? Si malgré son bilan catastrophique et contre toute attente, les Burkinabè réélisent M. KABORE, il sera à son dernier mandat. Quel intérêt aurait-il alors à honorer ses promesses ? Aucune, puisqu’il ne solliciterait pas de nouveau mandat.

La classe politique doit faire de la réconciliation nationale, non pas une question conjoncturelle autour de laquelle se noue un deal entre politiciens, mais une thérapie profonde pour guérir le Burkina Faso de ses blessures.
C’est sur ce registre que devrait s’inscrire le premier des Burkinabè.

Ouagadougou, le 17 octobre 2020
Le Chef de file de l’Opposition politique

Zéphirin DIABRE

Burkina/ Politique : La France insoumise s’offusque des (...)
Ouagadougou : Le Mouvement burkinabè pour la démocratie (...)
Adoption de la loi sur les conditions d’entrée et de (...)
Gestion du foncier au Burkina : le gouvernement met en (...)
Sanctions contre le Niger : Le président du CDP en (...)
Burkina / Évaluation des membres du gouvernement : Nandy (...)
Burkina / Évaluation des membres du gouvernement : (...)
Burkina / Crise sécuritaire : « La résolution passe aussi (...)
Burkina : « Il faut réviser la charte pour permettre à la (...)
Burkina Faso : Le capitaine Ibrahim Traoré échange avec (...)
Enlèvement de Me Guy Hervé Kam : L’opposant sénégalais (...)
Hommage à Bongnessan Arsène Yé, metteur en scène des (...)
Burkina : Une semaine après l’enlèvement de Hervé KAM, (...)
Burkina / Retrait des pays de l’AES de la CEDEAO : Des (...)
Retrait des Etats de l’AES de la CEDEAO : « Nous partons (...)
Sécurité du président : « Pour ma personne, je n’ai pas (...)
Burkina : « On va organiser les élections comment à (...)
Pr Hamidou Sawadogo : « Le retrait du Burkina, du Mali (...)
Retrait des pays de l’AES de la CEDEAO : L’Union (...)
Les Etats du Liptako Gourma quittent la CEDEAO : La (...)
Burkina : Le chef de l’Etat, Capitaine Ibrahim Traoré, (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 12495


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés