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Prise en compte de l’animisme dans l’ONAFAR : L’association pour la tolérance religieuse salue le geste

13 août 2020, 11:50, par LébouréCrépinZANZÉ

#Religion_traditionnelle (prise en compte par l’ONAFAR) que mettre dedans ?

Avec toutes les dénominations, définitions et la typologie qui se présentent déjà, tel
#chef_coutumier,
#chef_de_terre,
#chef_traditionnels_religieux, (desquels des chefs traditionnels catholiques, musulmans, protestants et peut-être raëliens, bouddhistes, bahaïs ou déistes), les enjeux de la prise en compte de la religion traditionnelle dans l’arène de l’observatoire national des faits religieux (ONAFAR) sont importants de part et d’autres.

Tout en saluant l’action gouvernementale, il est impérieux de mener des travaux de fond pour définir qui devraient/pourraient représenter cette religion dite traditionnelle, qui est à la fois comme une pieuvre et un mollusque. À tort ou à raison, la religion traditionnelle est parfois associée à l’animisme. Si elle ne l’est pas alors, notre préoccupation pour la définition de qui devraient/pourraient la représenter se veut beaucoup légitime.

D’une localité à une autre le pouvoir du chef de terre et celui du chef traditionnel s’enchevêtrent, plus loin la définition du chef traditionnel au sens politique de la tradition se heurte à des confusions. Du chef traditionnel, au chef coutumier ou se situe la frontière ? Qui traditionnellement siège dans le village ou dans la communauté ?

Où classer un chef traditionnel catholique, ou musulman ou protestant (pour ne citer que ces trois, puisqu’ils sont les plus en vogue dans la citée) dans la compartimentation de l’ONAFAR ?
Un chef traditionnel catholique/protestant/musulman à l’ONAFAR, parle-t-il sous la houlette de sa fois de catholique ou de chef traditionnel ?

La spécificité de l’organisation territoriale de cette religion est une autre épine aux pieds du gouvernement et de l’ONAFAR, puis des structures qui prônent la promotion du dialogue interreligieux et la tolérance religieuse.
Qui de l’Émir du Liptako Gourma, du Moogho Naaba, du Naaba Kiba, du chef des BoboMandarè, du Roi de Gulmu, du Roi de Tenkodogo, du Pô-pè, et qui sais-je, devrait être à même de représenter valablement (légitimité et légalité) cette religion à l’ONAFAR ?

Il n’y a pas que les craintes qu’il faut voir. C’est déjà une belle opportunité que l’État Burkinabè donne à cette religion de s’organiser pour avoir « une représentation nationale représentative. » Ce ne serait probablement pas une chose aisée vue que bien de fois en interne de chaque groupe communautaire il y’a des gué guerres liées à la couronne de chef. Je crains fort que la prise en compte de la religion traditionnelle, si elle ne s’est pas appuyée sur un travail de fond et s’accompagnera d’un travail d’organisations averties on assiste à une éclosion de frustrations, de disputes de toutes formes.

Encore félicitations au gouvernement et à toutes les structures qui ont fait un travail titanesque en sous-marin pour l’aboutissement de cette prise en compte de la religion traditionnelle qu’il faille définir explicitement. Il est important néanmoins de commencer par se pencher sur le cas d’autres religions connues et reconnues par la loi Burkinabè mais qui ne sont pas encore pris en compte par l’ONAFAR. De celles-ci les les Raeliens, les Bahaïs, les Bouddhistes.

Ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait et même très bien fait. Ne dit-on pas "On enterre pas un cadavre et laisser ses genoux dehors ?" Alors chaque faîtière mérite d’être représentée à l’ONAFAR.


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