Accueil > ... > Forum 1820737

Burkina : Des Etats-majors avancés installés pour lutter contre le terrorisme selon le Premier ministre

7 juillet 2020, 11:34, par Badisak

La lutte contre le terrorisme aujourd’hui demande que nos autorités sortent des discours classiques auxquels eux mêmes ne croient plus, et aborder le problèmes avec des moyens pratiques conséquents. Dans cette lutte asymétrique, il faut des moyens appropriés et des vrais hommes de métier et de cœur à la chose. Face à l’attaque survenue tout dernièrement à notre frontière Ouest en territoire ivoirien, la vigoureuse réaction de l’armée ivoirienne a donné des résultats probants et c’est cela qui rassure les populations.
Chez nous, lorsqu’il y a une attaque et qu’on parle de ratissage, c’est pour noyer le poisson dans l’eau ; on est habitué ici aux ratissages qui ne donnent rien.
Sans occulter les difficultés inhérentes à la spécificité de cette guerre contre le terrorisme, j’ai bien le sentiment que quelque chose manque à notre armée qui, jadis était l’une des plus respectées de la sous région. Je reste convaincu que les hommes qui animaient notre armée dans les années 1960 à 1987 n’auraient jamais accepté ce affront auquel les bandits armés nous soumettent aujourd’hui. Nos militaires de cette époque n’étaient pas aussi bien lotis matériellement et financièrement que de nos jours, mais ce qui faisait leur force, c’était le sens élevé de l’honneur, de la dignité et du patriotisme qui les caractérisaient. On avait une armée prête pour la défense de la patrie, c’était une armée de gens qui faisaient passer l’intérêt de la nation avant toute chose. Le constat de nos jours est malheureux ; la plupart de nos FDS font passer leurs intérêts personnels avant ceux de la nation. Ainsi, la discipline et la rigueur qui doivent rythmer la vie d’une armée digne de ce nom, ont fait place à l’affairisme qui a fini par gangréné une bonne partie de la hiérarchie à partir de 1987 jusqu’à nos jours. Ce n’est donc pas étonnant de constater que de jeunes soldats désobéissent de plus en plus aux ordres de leurs supérieurs ; ils ne se reconnaissent pas en eux comme des modèles. Les récentes révélations sur l’affaire dite de Kosyam en est un exemple patent.
Un pays normal qui veut compter dans le concert des nations n’est pas un pays qui repose son espoir sur l’aide extérieur pour la sécurité de ses frontières et de sa population. Des moyens technologiques existent de nos jours pour lutter efficacement contre les forces du mal ; il suffit de les rechercher et d’y mettre le prix.
Si toute la classe politique qui aspire à diriger ce pays et l’ensemble de nos forces de défense et de sécurité sont véritablement incapables de conjuguer conséquemment les efforts pour la mobilisation des moyens nécessaires à une lutte efficace contre les forces du mal dans notre pays, il va falloir alors accepter de boire la honte jusqu’à la lie, et avouer notre incapacité "d’esclave qui ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort".


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés