Burkina : « S’il y a un régime qui a eu maille à partir avec les syndicats, c’est bel et bien celui de Thomas Sankara », établit Clément Sawadogo, vice-président du MPP

Notre frère Clément, vous savez le problème de ce gouvernement est qu’il est hybride. Il y a des ministres comme ceux de la justice, de l’énergie, du commerce, de la défense, de l’action sociale, de la culture et les deux ministres des enseignements qui ne seront pas pris dans des magouilles, des malversations ; ils sont sankaristes ou proche dans leur intégrété du sankarisme. Il y a le reste, ayant vogué, participé et ou vu ce qui se passait sous l’ancien régime et veut faire la même chose nonobstant l’insurrection populaire. Il y a le chef et la justice qui quand ça commence à sentir très mauvais, brandissent la bâton.
Question : la justice ’’indépendante’’ peut-elle juger l’ancien régime avec l’accord’’ tacite ou pas de ce gouvernement ?
Question : la justice étudie peut être le dossier de notre Balkany national, peut-elle le faire avec célérité comme l’aurait fait un gouvernement sankariste ?
Cette hybridation de ce gouvernement fait que les syndicats ont du grain à moudre. Si un policier a de la peine à se déplacer dans le cadre de son travail, alors que son patron lui s’enrichit à travers le même créneau, il est difficile de faire accepter des sacrifices aux syndicats jusqu’au-boutistes. C’est le point faible de ce gouvernement. En revanche votre point fort est la naïveté de l’opposition qui croit que du fait de l’insécurité, des erreurs liées à la gestion de la pandémie, elle engrangera des électeurs ; alors que l’électeur sait que ces tragédies ne sont pas de votre fait. Il y a aussi le fait que les médias de la Françafrique semblent supporter clairement les jusqu’au-boutistes oubliant que les populations aspirent à plus de liberté, plus de dirigeants intègres qui privilégient l’intérêt de la majorité.