Accueil > ... > Forum 1783442

Fada N’Gourma : Deux rois pour le trône du Gulmu

12 mai 2020, 16:46, par Sidpassata Veritas

C’est un souhait qui a été maintes fois exprimé, que la chefferie traditionnelle soit juridiquement encadrée et protégée par le droit moderne, mais les politiciens de ce pays ont tout fait pour que cela n’arrive pas, afin de continuer à pouvoir manipuler à leur guise les chefs politisés dans les partis.
- On est bien parvenu à trouver une place dans le protocole de l’État pour ces chefs coutumiers et les autorités religieuses. On pourrait aussi trouver quelques moyens juridiques (imposer aux rois importants un devoir un réserve par rapport aux partis politiques, un mécanisme légal de déclaration et approbation du coutumier électoral de chaque grande cours royale, normes de protection de l’ordre public par l’État durant les processus de succession à ces grands trônes, déclaration à l’administration de étatique des nominations de chefs faites par le roi légitime selon le coutumier approuvé par l’État et même devoir de réserve pour ces chefs aussi ... ) afin de protéger et encadrer leur fonction cultuelles et culturelles au bénéfice de leurs sujets et dans l’intérêt bien compris de tous pour la paix de la nation.
- Mais cela ne sera possible que si l’alternance démocratique à la tête de l’Etat finira par nous débarrasser des politiciens aux petits pieds et nous donner au pouvoir de vrais hommes d’État, capables de faire appel à des compétences intellectuelles en droit et en histoires de nos institutions coutumières traditionnelles, afin de faire des propositions qui respectent et protègent les coutumes qui sont les témoins historiques et encore vivants de notre passé, cela dans le respect de la constitution et sans aucun réflexe méprisant, idéologique ou partisan.
- Car en réalité, ces conflits traduisent la crise identitaire commune que nous vivons en tant que noirs, africains, colonisés, voltaïques et burkinabè, mais sans souvent en avoir conscience. Avons-nous conscience de ce que c’est que être un africain aujourd’hui dans une identité claire et apaisée qui assumerait à la fois notre patrimoine ancestrale et notre héritage coloniale ? Qu’est-ce qu’une modernité authentiquement africaine pour cette identité-là ? Cette crise identitaire profonde et inconsciente frappe aussi bien ceux qui se cramponnent désespérément sur une tradition archaïque vouée à disparaitre que ceux qui tentent honteusement ou naïvement de se débarrasser d’une histoire qui est et demeure la marque indélébile de la particularité qui leur donne un visage (africain) dans la culture de l’Universel.
Nous serons toujours héritiers de notre passé avec toutes ses facettes sombres et lumineuses. En avoir conscience et assumer cet héritage, nous permet de bâtir l’avenir que nous nous aurons choisi pour enfin cesser de subir notre histoire que nous avons à vivre.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés