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Royaume de Ouagadougou : Des frictions entre le Gounghin Naaba et le Laarlé au sujet d’un livre à paraitre

10 avril 2020, 07:34, par Mechtilde Guirma

Je ne crois pas mes oreilles (ou si vous voulez mes yeux) sacksida en vous lisant. C’est bien vous qui reprenez ce que depuis des lunes, je n’ai cessé d’interpeller, de suggérer, d’initier, pour que vous l’expliquiez maintenant à votre tour aussi clairement ? Pourtant quand j’ai suggéré la convocation immédiate d’une Assemblée Constitutive afin de finaliser la place des religieux et coutumiers que ne m’aviez pas traité de délires ! Et pourtant j’avais, dans mes nombreuses interventions, parlé comme vous de la nécessité de mieux éclaircir la position des coutumiers et des religieux, sur l’impact de leur rôle dans la question politique ! Je savais ce que je disais et faisais. Cependant vous êtes excusable, parce que vous n’étiez pas encore informé : Il y a de cela plus de vingt ans, alors que je semblais crier dans le désert, le Gounga Naaba, voyant la façon anarchique dont la chefferie coutumière se choisissait sur des critères politiques en se passant du pouvoir coutumier qu’incarnait le Moro-Naaba, avait tiré sur la sonnette d’alarme à la radio et a déclaré ne plus désormais s’occuper d’affaire politique et par la même occasion avait dénoncé le manège qui se tramait dans les désignations des chefs coutumiers (sans toutefois explicitement dénoncer des coupables). Du même coup il s’était retiré dans son coin, sans histoire. Qui donc jusqu’aujourd’hui peut affirmer avoir entendu encore le Goungha-Naaba ou entendu parler de lui dans les affaires politiques ? Mieux Mgr. Denis Tanpsoba, frère très écouté du Gounga-Naba, un jour en visite chez ma mère alors malade, c’était en 1988, après l’appel pathétique de Blaise Compaoré qui invitait tout le monde même les coutumiers et les religieux à rejoindre l’ODP/MT je lui ai parlé de mon avis sur cet appel. Je lui ai dit que je n’étais ni pour ni contre à cent pour cent. Mais d’une participation de ces entités avec force obligatoire en tant que médiateurs entre le Pouvoir et la masse populaire pour les questions de justice, de morale sans se laisser influencer par les politiciens et leurs partis. Et j’ai ajouté que le problème était surtout du côté des femmes qui étaient malléables et corvéables à souhait, parce que comme le maillon faible de la société sur tous les plans (social, politique et économique), considération faite de la misère qui les frappe, de la prostitution et de la corruption qui les guettent ». Il me dit, que j’évoquais là un problème que, même si l’église le sent et le voit, ne sait certainement pas par où commencer. Il m’invita chez lui pour en discuter davantage et à la suite de cette rencontre voir comment je pouvais organiser en la matière les femmes catholiques pour qu’elles soient cheville ouvrière ou au demeurant motrice d’une action d’ensemble des femmes dans la vie de la Nation. Mais, après avoir raconté à ma grande sœur ma conversation avec Mgr. Denis Tanpsoba, je lui ai dit que c’était bien mais j’hésitais beaucoup parce que les femmes sont très jalouses. En effet elles me laisseront commencer et quand cela va prendre, elles vont m’accabler de fautes, voire de défauts, afin de me supplanter quand la politique va s’infiltrer (ce qui n’a pas manqué par la suite d’ailleurs). Cependant je ne savais pas moi même que j’avais vu juste, car, en effet Mgr. Denis Tanpsoba était déjà aux prises avec un groupe de prière de Yagma que dirigeait ma grande sœur précisément. Ce groupe évoluait autour d’une « voyante » du nom de Blanche Ouédraogo, mais il était en voie de la renvoyer parce que ses messages émis en faveur du pouvoir étaient monnayés par Salif Diallo. Or elle ne remettait que des broutilles au groupe. Elle fut donc remplacée par Marie Rose Kaboré qui habitait Kologh-Naba. Malheureusement cette dernière n’avait pas la même poigne de la « voyance » (si réellement voyance il y’avait) comme la première, surtout pour ce qui peut intéresser le pouvoir. En plus cette fois désapprouvée officiellement par l’église du fait que c’était des messages glanés sur le site Internet ou des documents et inspirés par les lectures de mes frères et de ma grande sœur la marraine et religieuse de surcroît. C’est pourquoi elle (ma grand sœur) rasait donc les murs de son couvent et ce furent mes confidences (d’un autre contexte évidemment) dans toute ma candeur qui lui fit reprendre du poil de la bête pour sauver sa réputation. C’est ainsi que méthodiquement et par ruse, elle réussit à m’attirer dans son piège en m’intégrant dans son groupe. Elle bénéficia alors de la complicité de mes frères fort intéressés surtout Frédéric le beau parleur et, à mon insu, il se chargea de présenter lui-même à Blaise Compaoré et Marie Rose et ses messages par les bons services de Salif Diallo, messages prétendument reconnus par l’église (Mgr. Guirma) et que j’aurais récupéré en tant qu’intellectuelle un peu plus avisée, orgueilleuse, sans humilité alors que les divinités ne parlent qu’à de pauvres petites sans instructions importantes à défaut de paysannes, du fait de leur humilité et innocence. Ils auraient même tous les trois dîner ensemble avec Blaise Compaoré. Frédéric perçut par la suite en effet des millions et s’achetant une belle villa à la zone du bois, il y déménagea et laissa Marie Rose à ses parrains : l’évêque, le dominicain, la religieuse, non sans l’avoir dénoncé à Rome, parce que le pauvre trio était maintenant livré à sa vindicte financière. Simplement tragi-comique.
Quant à moi je fus par la grâce de Dieu sauvée du bannissement que par l’intermédiaire du Kassiri-Naaba (Dieu ait son âme) ministre de Larlhé passant par l’ethnologue Nicole Vinciléonie (la détentrice de la statut Mamou) je fus envoyée dans la cours du Moro-Naba pour y subir le simulacre de son bannissement et être ainsi livrée à la vindicte populaire ou de n’importe qui (l’étudiant par exemple qui voulait que je paie ses études, ou le policier qui après avoir enfermé un de mes neveux qui vivait avec moi, m’avertit de façon anonyme au téléphone que j’étais sur la liste noire. Ou encore le gendarme qui se présenta devant ma porte alors que je sortais, et que je ne le revis plus au rendez-vous que je lui ai fixé au moment même ou tout le monde était à la maison. Sans oublier mon aventure de la question du forum avec avec Chantal Compaoré et le curé de la cathédrale avec ses cousines les Roamba, Nikièma, Bembamba tous du même patelin de Kologh-Naaba.
Sacksida vous êtes cette fois-ci dans le point de mire et je vous approuve. Aussi étant donné que la politique est ce qu’elle est, et qu’on ne peut pas changer les hommes, la conversion des cœurs cependant reste une obligation, car il y a encore des sages qui comme qui comme le Gounga-Naaba sans tambour ni trompette savent attendre dans leur coin, à l’instar de l’aveugle qui attrape son enfant dans le plat au moment des repas. Dieu soit loué.


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