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Utilisation de la chloroquine contre la COVID 19 : Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

25 mars 2020, 12:27, par Enfant de Boussé

C’est dommage que Mme Yolande KALWOUDE n’appuie pas son analyse sur aucune donnée et ne citent pas le nom des grands scientifiques favorables à l’utilisation immédiate de la chloroquine sans essai clinique.

Qu’est-ce que la chloroquine ?

C’est une molécule synthétique mise au point dans les années 1940, la plus utilisée dans le traitement préventif ou curatif du paludisme. Elle est aussi employée pour réduire l’inflammation dans certaines maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde. Sa marge thérapeutique est étroite, c’est-à-dire qu’il y a peu d’écart entre la dose utile et la dose toxique. Elle ne doit donc en aucun cas être prise hors prescription médicale. Mais ses effets secondaires indésirables sont parfaitement connus. Son agoniste, l’hydroxychloroquine, est mieux toléré, et figure sur la liste des médicaments essentiels de l’OMS (2019).

Pourquoi son utilisation contre Covid-19 fait débat ?

Les propriétés antivirales de ces deux molécules sont connues de longue date. Mais les effets prometteurs in vitro n’avaient jamais été reproduits en clinique, chez l’humain. Jusqu’à ce que des chercheurs chinois annoncent à la fin du mois de février la conduite d’essais concluants sur une centaine de malade de Covid-19. Parmi eux, le Pr Zhong Nanshan, découvreur du Sras, qui a joué un rôle déterminant contre l’épidémie de 2002, lorsqu’il était directeur de l’Institut des maladies respiratoires de Canton. Une voix qui compte, certes, sauf que les données de ces essais ne sont ni publiées ni communiquées dans leur détail.

“Je suis complètement écœurée par ce qu’il se passe. Sur la base d’un essai absolument contestable sur le plan scientifique et qui ne prouve rien, on expose les gens à un faux espoir de guérison pour une maladie dont on sait qu’au bout de quelques jours dans 95 % des cas, on en guérit spontanément”, dénonçait, hier, Karine Lacombe, infectiologue et cheffe de service à l’hôpital Saint-Antoine (Paris).

Il est des temps de tâtonnements et d’incertitude dans la production du savoir scientifique qui se marient mal sur le plan médiatique avec le sentiment d’urgence diffusé par une épidémie. Il ne faut pas oublier que même les traitements les plus prometteurs peuvent s’avérer décevants à la lumière d’essais rigoureux. C’est ce qui arrive par exemple à la piste du Kaletra.

La chloroquine fait-elle l’objet d’essais cliniques ?

Depuis la publication du consensus chinois recommandant la chloroquine, une petite dizaine d’essais sur l’homme ont été lancés dans le monde. En Corée du Sud (150 participants), en Chine (30 participants), en Norvège (202 participants), aux États-Unis (1500 participants), au Mexique (500 participants), en Espagne (3040 participants)... En Europe, le projet Discovery, coordonné par l’Inserm dans le cadre du consortium Reacting, qui vise à tester et comparer quatre stratégies thérapeutiques, a finalement inclus l’hydroxychloroquine comme cinquième stratégie dans cet essai conduit sur 3200 personnes.

Source : science et avenir


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