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Burkina : L’ambassadeur Mélégué Traoré, l’assassinat de Thomas Sankara et la réaction du président soviétique, Gorbatchev

28 février 2020, 22:27, par Dibi

Réponses à Mr Traoré Mélégué et ses laudateurs
J’ai hésité a envoyé ce post à cause des gros-mots qui l’émaillent : impérialisme, néocolonialisme…
Je me méfie des laudateurs qui jettent des fleurs. La preuve d’une pensée critique, devant cette autobiographique mythologique, n’est là ! Et un diplômé n’est pas forcément un intellectuel.
Mr T. Mélégué a servi de nombreux régimes, depuis son entrée aux affaires étrangères sur dossier. Il est à l’inverse du petit fonctionnaire honnête et proche du paysan et de l’ouvrier contrairement à ces castes d’élites socialement réactionnaires.
Son interview fleuve soulève quelques questions :
-  Sa définition de l’Etat - espace géographique et social normalisé encadré par des frontières. C’est insuffisant et plutôt juste pour des candidats à l’entrée des Ecoles de police municipale.
-  Cette définition est limitée et relève d’une conception anthropologique, quasi-fétichiste, éthérée de l’Etat. Normalisé comment, par qui et au profit de qui ?
-  Pour faire court et mieux, l’Etat, plus qu’un espace est une organisation politique, idéologique et socio-économique instituée au profit de la domination de classes ; c’est une machine, un rapport de forces contradictoires destinée à maintenir et à produire la domination, l’exploitation, la répression et l’oppression des masses et des travailleurs au profit des classes socialement dominantes ; bourgeoises compradores, bureaucratiques et néocoloniale ici. En cela, l’Etat burkinabè, formellement indépendant est servi ici par une diplomatie formelle, exceptée le moment de la révolution.
-  Une diplomatie réelle n’est fondée que dans le cadre d’un Etat réellement souverain. L’indépendance formelle inscrit ici ce pays dans un espace sous-régional néocolonial, au service d’une domination française occidentale et des élites néocolonisées de trahison de notre peuple, ne peut incarner une vraie diplomatie.
-  De même, son insertion dans une communauté internationale ne précise pas que cette dernière se réduit à la prétendue communauté internationale des gangsters occidentaux ; je veux dire, le camp atlantiste, et leurs alliés arabes du Maghreb et des pétromonarchies obscurantistes du Moyen-Orient ; des voleurs-négateurs de la souveraineté des peuples, des colonialistes-racistes qui s’arrogent le droit de dicter leurs lois au monde entier ; aux moyens d’ingérences armées de missiles et de bazooka.
-  Ici, Mélégué fait illusion. Son mémento n’aborde qu’un aspect secondaire de l’Etat ; c’est un petit fétiche ; car se qui détermine et définit le mieux l’Etat c’est sa politique intérieure et non sa diplomatie. Une politique intérieure servie par toute la panoplie des appareils d’Etat : l’administration, l’armée, la police, la justice, l’éducation, les médias, les finances, les Eglises et mosquées…, bref tout ce qui concourt à la domination, l’exploitation et l’oppression sociale idéologique concrète des masses et des travailleurs dans leur totalité. La diplomatie n’est qu’un moyen secondaire de son inscription dans un jeu d’alliances interétatiques pour la guerre ; ou pour s’en protéger. Et de ce point de vue, nous sommes toujours dans les jupes de la pute franco-américaine ou atlantiste, avant et après la période de la RDP avec Thomas Sankara.
-  Contrairement à ce qui est dit ici, la diplomatie, avant d’être technique, est avant tout politique ; une politique plutôt de guerre de prédation que de paix au plan international et en interne par la guerre sociale menée contre les masses et les travailleurs par tous ces régimes néocoloniaux adeptes de la corruption, du pillage, de l’endettement mortifère, de l’incompétence, de l’irresponsabilité et de la trahison quant à la défense de notre souveraineté, contre l’impérialisme français et occidental.
Depuis la dénonciation par Macron du sentiment anti-français en Afrique, on voit la montée en puissance des courants missionnés à défendre le néocolonialisme. Les agents de ce révisionnisme se répandent en publications et autobiographies surfaites, bourrées de mensonges et de contre-vérités qui trahissent la mémoire de la Révolution et de Thomas Sankara qui jamais ne prétendit être un saint et mais donna temporairement à notre peuple toute sa dignité et sa fierté.
Ce travail de sape, est désormais mené ouvertement ou par nombre d’opportunistes passés au service de B. Compaoré, le satrape-rectificateur et grand restaurateur du néocolonialisme. Et ils appellent au dialogue et à la réconciliation nationale, dans un contexte de crise sécuritaire gravissime et complètement noyée dans la mélasse électorale en cours et qui nous promet une Démocratie de pacotille, même sans Etat, au train où vont les choses. Du coup, on peine à savoir qui détient l’agenda ? RCMK ? Le Satrape Kouassi-Compaoré à Abidjan ? Les fous de Dieu et de l’Islam obscurantistes ; ces forces proxy aux mains des Occidentaux et des monarchies arabiques ? Une vraie tambouille qui menace d’effondrer tout le pays ; toute chose qui préoccupe peu nos grands intellectuels comme on les appelle.
Leurs plumes trempent dans des interviews oiseuses et satisfaites. Mais jamais ne pipent mots sur les questions-clés : le Franc CFA, les bases militaires étrangères à domicile, et l’abonnement criminel de nos élites corrompues aux paradigmes culturels et socio-économiques criminels prônés par les Occidentaux. L’érosion de nos cultures locales niées par les religions dites du livre dans les temples, églises et mosquées les indiffèrent. L’abrutissement religieux et consumériste des masses, la javélisation corporelle des femmes, leur carnavalisation grotesque (faux cheveux, ongles, cils, … ou bâchées couvertes de chiffons de la tête à la cheville ! Nos intellectuels ou plutôt nos diplômés sont mutiques sur tout. Sur la CEDEAO- instrument néocolonial, les crises sous-régionales africaines, la sous-traitance de l’impérialisme français et de l’islamisme oriental par le Maroc chez nous. Et honte à nous, devant les déclarations infantilisantes d’un Macron au Burkina-Faso. Un gamin à charger la pipe à tabac de mon grand-oncle !
-  Voilà des questions sans leurs réponses, sans leurs analyses ! Et qu’avons à faire de ce que pense la ploutocratie oligarchique américaine ou nomenclaturale pourrie russe ?
Leur opinion sur laRDP de Thomas Sankara nous indiffère. On connait leur mépris et leur morgue. Et Gorbatchev, une lumière politique ? Mais plutôt un patin caressé au nombril par les gangsters de l’oligarchie occidentale. On connait la suite. Et nous nous savons ce que Sankara nous ont apporté : la rupture historique attendue et riche politiquement de l’expérience de notre dignité et de notre fierté.
-  On sait à quoi s’occupent nos ambassadeurs à l’étranger : leurs petites affaires, loin de la sécurité ou des soucis administratifs ou sociaux de leurs ressortissants (travailleurs ou étudiants).
-  Sont-ils investis dans leurs missions de documenter, informer et renseigner leur pays sur les évolutions stratégiques et géopolitiques des relations internationales, à partir leur pays-poste ? On en doute quand on apprend qu’ils sont missionnés à promouvoir une mendicité d’Etat auprès de la bancocratie mondiale prédatrice.
On a aussi compris ce qui porte toute cette caste de hauts fonctionnaires internationaux : la cooptation, l’entre-soi, les amitiés de connivence maçonnique ou rosicrucienne et non la haute envergure intellectuelle. Mieux, l’opportunisme politique qui donne accès aux privilèges et aux avantages de toutes sortes, en plus de servir d’agents à l’approfondissement de l’intégration et de la dépendance de notre pays à la domination impérialiste.
-  Une vraie diplomatie, servie par de grands diplomates est missionnée à servir la souveraineté concrète de son peuple. Et seul l’esprit critique nous convainc qu’en Néocolonie, la vraie démocratie est impossible. Arrêtons donc d’applaudir et de louanger n’importe qui. Sinon jamais, on ne trouvera la porte de sortie pour une indépendance véritable qui nous permette d’être débout comme du temps de la RDP, n’en déplaise aux débiles du multipartisme formel, folklorique et électoral, ou aux voleurs-prédateurs occidentaux qui nous méprisent, nous pillent et nous exploitent !
Bref : De Yaméogo à RMCK, hormis la RDP, notre pays n’a jamais eu une diplomatie digne de ce nom ; et encore moins de grands diplomates. Il ne peut en être autrement dans un contexte néocolonial ou l’alignement plat sur les intérêts français reste la règle.
Na an lara, an sara !
La patrie ou la mort !


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