Accueil > ... > Forum 1720744

Extradition de Omar El-Béchir à la CPI : L’Afrique encore sur le banc des accusés

12 février 2020, 17:22, par Bahdon Abdillahi Mohamed

La frappe est sans doute l’erreur sur le nom du pays. L’auteur parle du Darfour comme pays alors que c’est une région. Quant aux guerres qu’El-Béchir se seraient livrées, l’auteur donne comme année de guerre 1955. Or à cette époque, le Soudan était encore une colonie anglo-soudanaise et forcément El-Béchir n’était le président.
Il faut inscrire ce probable transfert de l’ex-président Soudanais à la CPI aux pressions qu’exercent d’autres pays sur les nouvelles autorités. Il est bien connu la pression de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis pour bloquer toute transition vers un régime plus libéral pour ne pas dire démocratique ou qui soit élu par le peuple comme avant 1989 (date du coup d’Etat qui a porté El-Béchir au pouvoir). Ces deux royaumes ont développé une stratégie de blocage des crises politiques de certains arabes comme l’Egypte après la destitution de Moubarak par la rue. A ces deux pays il faut ajouter à la pression de l’administration fascisante de Trump et de ces amis sionnistes, mieux de ses colonisateurs de la politique intérieure des Etats=Unis.
Le Soudan était placé depuis plusieurs décennies sur la liste infame de pays, qui appuient le terrorisme international. Il était sorti il y a quelques années. Avant et après la chute de El-Béchir, le pays est confronté à une crise socio-économique. Dans la recherche d’une aide non pas pour sortir de la crise, mais de juguler un peu les tensions sociales, les nouveaux dirigeants recherchent de l’appui. Tout récemment, le président a rencontré discrètement le Premier ministre de l’Etat juif sur la pression des Etats-Unis, qui ont conditionné leur soutien aux nouvelles autorités. Et là il faut voir la captation d’un pays, qui fut ami de l’Iran.
La force des conservateurs et autres extrémistes de ces deux royaumes arabes, des Etats-Unis et d’Israël, qu’on peut qualifier légitiment de l’axe du mal, qui explique le changement d’attitude des nouveaux dirigeants soudanais quant au futur statut juridique de l’ex président. La Cour Politique Internationale, créée et manipulée par l’Occident, s’appuie sur des pays qui pratiquent non pas une diplomatie, mais un génocide par leur politique. La Commission Européenne et le Conseil Européen font la pression sur les dirigeants des pays de l’est ; candidats à l’Union Européenne à collaborer avec le Tribunal Spécial sur l’ex-Yougoslavie. Tel fut le prix pour que la Croatie soit membre de l’UE. La Cour Politique Internationale ne juge pas sur le droit, mais sous la pression de ceux qui la financent, sinon Laurent Gbabgo et Charles Blé Goudé seraient déjà libres, être dans leur pays et participent comme tout.e citoyen.es à la vie politique de leur patrie. Sans arguments juridiques, ni le montage des témoignage, les juges, au-dessus de toute pression financière et politique constatent que le dossier est vide. Sans la pression de la France, ils seraient de retour en Côte d’Ivoire. Ce pays a transformé la CPI comme moyen de sa politique destructrice en Côte d’Ivoire. Par leur arrogance et leur politique d’humiliation des dirigeants Africains dits francophones, les dirigeants français - même celui qui se vantait de n’avoir pas né à l’époque coloniale lors de sa première visite en Afrique noire - ont créé le sentiment anti-français dans une grande partie de l’Afrique.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés