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59è Fête de l’indépendance : Dans l’esprit de solidarité et de détermination à relever les défis de l’heure

12 décembre 2019, 07:30, par Ka

Pour la jeune génération né dans les années 1980 et qui fête joyeusement drapeau en main notre indépendance en 2019.

’’’’’Avant 1984, l’actuel Burkina Faso portait le nom de Haute Volta : Un nom hérité de la colonisation. Les Voltaïques ignoraient même la signification, qui n’était simplement en hommage des trois fleuves nommés Volta noire, Volta Blanche, Volta rouge qui traversent notre territoire.’’’’’’

En 1984, la Haute Volta devient Burkina Faso qui signifie « Pays des hommes intègres ». Ce nom est tiré des langues du terroir. « Burkina » vient du mooré, la langue la plus parlée dans le pays, qui signifie « intègre ». Le Président Thomas Sankara a adopté ce nom en tenant compte des valeurs des Burkinabè qui se caractérisaient comme telles. Il a voulu valoriser ces qualités. Burkina est aussi le nom d’un quartier de la ville de Koudougou situé à peu près d’une centaine de km de Ouagadougou.

« Faso » est tiré du Dioula, la deuxième langue la plus parlée dans le pays. Faso signifie « la terre des ancêtres », « territoire » etc. Dans ce contexte, il signifie « Pays ». Comme le dit la constitution du Burkina Faso, le « Faso » est la forme républicaine de l’Etat.
C’est pourquoi, on ne dit pas la « République du Burkina Faso », « République du Faso » ou encore « République du Burkina ». Donc, pour désigner le pays, il faut juste dire « Burkina Faso » ou « Burkina » tout simplement.

Et pour ce qui concerne le chef de l’Etat ou le Président de la République, l’appellation officielle est « Président du Faso » et non « Président de la République ».

Les habitants du Burkina Faso sont les Burkinabè. Thomas Sankara a juste ajouté le« Bè » qui signifie « les ressortissants de », désignant donc un habitant. Il est invariable parce que ce n’est pas un terme français mais aussi parce qu’il est invariable dans cette langue. « Bè » est tiré de la langue fulfudé parlée par les Peulh.

J’ai pu lire aussi : « En français, on utilise également les mots Burkinais ou Burkinabés pour désigner les habitants ». Ce qui est totalement faux si vous avez bien suivi les explications données plus haut. Burkinabè est INVARIABLE !
Ce que l’on ignore également, Thomas Sankara a changé beaucoup d’autres symboles. Par exemple, l’hymne nationale qui était « Fière Volta » est devenue la Dytaniè de la langue lobiri parlée par les Lobi. La dytaniè signifie « la chanson de la victoire » dans cette langue.

L’avion Présidentiel du Burkina Faso est le « Pic du Nahouri » en référence au plus haut sommet de Burkina. Les différents fleuves du Burkina que sont La Volta Noire, La Volta Blanche, La Volta Rouge (également les couleurs de la Haute Volta) vont prendre les noms respectifs de Mouhoun, Nakambé et le Nazinon. Toutes ces dénominations sont issues des langues du terroir.

L’objectif de Thomas Sankara était l’unification d’une société multi-ethnique mais aussi de permettre au pays de valoriser son potentiel local. Au Burkina Faso, il y a plus de 60 ethnies.

De la Haute Volta au Burkina Faso en passant par la Côte d’Ivoire !

La zone de l’actuel Burkina Faso conquise en 1894, il était désigné par la Haute Volta alors que l’actuel Côte d’Ivoire était la basse Volta. Le pays a failli ne jamais plus exister puisque la Haute Volta sera partagée et incluse dans les colonies du Haut Sénégal et du Niger, avant de se reconstituer en 1924.

Ce sera pour un bref instant, puisque la Haute Volta sera à nouveau partagé entre les Colonies de la Côte d’Ivoire, du Soudan (actuel Mali) et du Niger. Les colons expliquent ce partagent par le fait qu’il s’agit d’une région sèche et improductive. Pourtant, les Voltaïques sont réputés êtres de grands travailleurs. Ce partage permet d’organiser le voyage de plusieurs Voltaïques dans les champions de cacao, de café en Côte d’Ivoire, de Coton et la construction des voies au Mali et la mise en valeur du bassin du fleuve Niger.
Le Mogho Naba Saaga, chef des Mossi de Ouagadougou et plusieurs autres intellectuelles vont se battre pour qu’elle soit rétablie à ses frontières actuelles après la deuxième guerre mondiale. Ce combat porte fruit puisque la région administrative de Haute Côte d’Ivoire sera créée pour, par la suite, retrouver son intégrité territoriale en 1937. Il sera reconnu sous le nom de la région de Haute Côte d’Ivoire et l’actuel Côte d’Ivoire étant la basse Côte d’Ivoire.

A ce sujet, il faut signaler que les Ivoiriens et les burkinabè auraient pu avoir la même nationalité. Il va retrouver ses limites de 1932 dix ans plus tard soit en 1947 sous le nom de Haute Volta. La Haute Côte d’Ivoire et la Basse Côte d’Ivoire fusionnent et sont représentés à l’Assemblée Nationale française par les mêmes députés que sont Félix Houphouët Boigny, Ouezzin Coulibaly et Phillipe Zinda Kaboré.

La Haute Volta prendra son indépendance en 1960 comme la plupart des Etats de l’Afrique sous la Présidence de Maurice Yaméogo chassé à l’issue d’un soulèvement populaire. La première fois en Afrique !

Vont suivre des coups d’Etats (25 novembre 1980 Saye Zerbo remplace Sangoulé Lamazina. Il sera remplacé à son tour par Jean Baptiste Ouédraogo en 1982). En 1983, Thomas Sankara et trois de ses camarades d’armes renversent Jean Baptiste Ouédraogo le 4 août. Une année après le pays devient Burkina Faso qui signifie dans la traduction Mooré et Dioula : « Pays des Hommes intègres ». Ka


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