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Attaque d’un détachement militaire à Koutougou : « L’heure doit être impérativement au rassemblement », selon le MPP

20 août 2019, 17:09, par Jean-Baptiste

Monsieur Compaoré, ne vous fatiguez pas à appeler à l’union sacrée. Cela parce que le Burkina Faso n’est plus une nation. Les Burkinabè n’ont en commun que le soleil que l’Eternel leur donne ; ils n’ont en commun que cette Terre sur laquelle ils marchent ; que cette lune qui les éclaire sans distinction ; que cet oxygène que tous respirent ; que ces pluies et ces vents qui leur tombent dessus tous les jours ; ils n’ont en commun que ce Dieu Éternel Allah qu’ils prient hypocritement d’ailleurs.
Pour le reste voyons ce qu’il en est :
1. Vous le parti au pouvoir
Vous nous gouvernez comme vous l’avez toujours fait depuis le CDP en passant par l’ODP/MT. l’espoir d’une gouvernance vertueuse que vous nous avez donné à espérer quand, courageusement, vous avez quitté le CDP, est éteint. Vous avez cerné le pays de toutes parts par vos militants. Nul ne peut accéder à un poste stratégique s’il n’est des vôtres. Et dans tous les ministères, il y a une liste MPP dans laquelle vous puisez vos cadres, peu importe leur vertu et leur talent, pourvu qu’il soit "le gars du Larlé" ou "Le gars de Simon". Vous relevez de leurs fonctions les apolitiques, car pour vous comme ils ne sont pas avec vous, ils sont contre vous". En conséquence de ce qui vient d’être dit, si un malheur frappe le pays, seuls les militants du MPP s’en émeuvent outre mesure parce c’est à eux qu’on donne ce qui est bon. Les autres ne peuvent pas compatir outre-mesure parce que "le MPP gère avec ses gars ce qui est bon et il doit gérer ce qui est mauvais aussi avec ses gars, point barre". Comment pouvez-vous discriminer les Burkinabè pour les bonnes choses et vouloir les unir contre les mauvaises choses ? C’est humainement impossible. Au Burkina, la règle est la tontine sociale : " Si dans tes moments de joie, tu ne m’oublies pas, dans tes moments de peine, je ne vais pas t’oublier".
2. Du côté des travailleurs du public
C’est grave ce que le fonctionnaire burkinabè est tombé bas. Il refuse de travailler ou travaille à mi-temps, mais touche son salaire et le "bouffe" sans état d’âme. Un jour, le Syntsha de Yalgado décrète une grève sans service minimum, un autre jour, le Syntsha de Yalgado écrit pour s’insurger contre une éventuelle hausse des tarifs parce que les populations sont démunies. Le Syntsha laisse le peuple mourir un jour et un jour, il dit qu’il défend les intérêts du peuple. Dès que tu consens à la mort d’un être pour tes intérêts personnels par refus de le soigner, tout ce que tu mettras comme moyens de défense de cette personne n’est qu’hypocrisie et perfidie.
Les agents du MINEFID, Les GRH, les Administrateurs civils, les quoi, les quoi, servent mal les usagers pendant un long moment sans être inquiétés par un Etat quasi-inexistant. Toutes ces populations mal servies, pensez-vous monsieur Compaoré, qu’elles ont le sentiment d’appartenance à un Etat et donc d’être solidaires les uns des autres ?
Pensez-vous que si pendant la deuxième guerre mondiale les peuples européens étaient aussi fragmentés, ils auraient pu vaincre le nazisme avec le soutien des Africains ? Sous la Révolution, le Secrétariat général des CDR simulait parfois une attaque contre la Révolution et le peuple, surtout les CDR, sortaient instantanément pour s’organiser en défenseurs de la révolution d’août. Mais le 15 octobre 1987, le peuple n’est pas sorti car c’était des Burkinabè entre eux. Pendant la guerre de Noël 1984, combien étaient-ils les volontaires pour le front, combien étaient-ils, les cotisants à l’effort de guerre ? C’était ainsi parce que les Burkinabè avaient la pleine conscience d’avoir à leur tête un homme juste (autant qu’un humain puisse l’être).
En résumé, nous sommes un peuple qui n’a plus de valeur commune et quand c’est ainsi, l’ennemi le plus minable rentre et sème la mort et la désolation.
Monsieur Compaoré, vous êtes fils de Pasteur et savez certainement que le Fils de l’Homme a dit : "Une maison divisée sur elle-même est appelée à la ruine".
3. Le pouvoir de 27 ans
A la fin des années 1980 et jusqu’aux années 2000, des soldats burkinabè ont semé la mort et la désolation un peu partout en Afrique. Eh bien, le sang de ces innocents a crié vengeance et nous en payons le prix aujourd’hui. Seul Norbert Zongo a attiré notre attention sur cette situation, mais personne ne l’a soutenu. Mais Seigneur, je te demande d’abattre ta colère sur ceux qui étaient au centre de ces guerres et d’épargner la vie des innocents.


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