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4 août 1983 : L’appel du président Thomas Sankara

5 août 2019, 10:37, par Dedegueba SANON

En réponse à Lagui, je dirai qu’il se fourvoie totalement. Sans doute n’était -il pas réellement présent au pays ou en tout cas ne faisait pas parti de ceux qui ont vécu ces événements.
Nous tous alors étudiants, savons ou avons la claire compréhension que ce putsch, (car en rien ce discours de Tom Sank ne différait des discours des autres putschs que le pays avait connus) avait pour principal acteur son " Dieu" Blaise Compaoré. Sankara venait juste de sortir de prison et n’avait plus des hommes sous son commandement. Blaise a donc " installé " son ami au trône, car n’ayant pas lui-même la carrure et la popularité de ce dernier. Comme disent les ivoiriens c’est ça qui est la vérité. Par la suite les opportunistes de tous bords, civils comme militaires, se sont incrustés entre les deux amis, jusqu’à ce qu’il y ait le 15 Octobre. Sankara avait prédit que si une action venait de Blaise contre lui, ce serait fatale car il ne pourrait pas contrer. Il est donc malsain de taxer de sanguinaire un Tom Sank, qui, tout compte fait agissait par " délégation de pouvoir". Le CNR avait quatre têtes mon ami, il faut s’en souvenir. D’ailleurs Blaise lui-même a dû rectifier le discours des " vampires", qui ont assassiné son ami en disant" que c’était un camarade qui s’était trompé...". Alors si même Blaise ne l’a pas considéré comme un sanguinaire toi Lagui tu infiniment mal fondé à le traité comme tel.
Le gros problème de Tom Sank a été de proclamer que le " putsch de Blaise " était une révolution, et c’est là que le campus s’est divisé en deux camps. Les opportunistes "congénitaux" qui y voyaient une occasion pour se faire valoir, ont défendu cette idée en avançant le fait qu’en Mai lorsque Sankara avait été arrêté le peuple a manifesté, le second camp arguait que c’était juste un putsch, et effectivement reprenez le discours de Tom Sank et comparez le à celui de Saye Zerbo du CMPRN et vous ne verrez pas une grande différence. Et ce deuxième camp qui ne voyait aucune implication du peuple dans ce putsch, s’opposa donc aux CDR sur le campus et ce fut très très chaud. Évidemment la révolution décrite par Karl Max et Lénine n’était pas superposable à celle du CNR. Ainsi commença les dérives du CNR, qui ont tenté d’imposer la pensée unique. Gare à ceux qui ne pensaient pas comme eux. Sankara a l’excuse que les graves décisions étaient prisés à 4. Donc il ne peut pas être comptable des dérives révolutionnaires. Je me souviens qu’il aura fallu l’arrivée à Ouagadougou du sandiniste Daniel Ortega pour faire comprendre à nos révolutionnaires que "la révolution avait besoin d’une opposition pour mieux se parfaire ", sinon avant cette visite pour les révolutionnaires soit tu étais pour soit tu étais contre.Pas de demi mesure, et c’était l’erreur du CNR.
Pour conclure mon post, je paraphrase Norbert Zongo en disant que seul Tom Sank y croyait, car la suite nous l’avons vu et subit. Une remise en cause de tout, et avec une tentative de mettre au passif de Tom Sank toutes les dérives du CNR. Ce qui est archi faux, d’ailleurs on disait de Tom Sank qu’il était le moins radical des 4, le plus radical étant Lingani, suivi de Blaise. Tom Sank aurait juste dû faire sa révolution sans faire du bruit, tout comme Paul Kagame. Lorsque tu proclames officiellement que tu es " rouge", tu provoques "l’urticaire " chez les occidentaux adeptes du capitalisme.


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