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Compte rendu du Conseil des ministres du mercredi 03 juillet 2019

3 juillet 2019, 21:50, par Ma part de vérité

Le principal problème de notre pays, le Burkina Faso, est que presque tout fonctionne sur la base du faux et de l’illusion. Il est évident que dans ce cas notre pays n’ira nulle part en matière de développement contrairement aux vœux de Monsieur le Premier Ministre lorsqu’il s’exprimait lors de la 27eme AG des sociétés d’états, en voilà pourquoi. En effet, Monsieur le Premier Ministre a promis « d’apporter le soutien du gouvernement aux sociétés qui font face à des difficultés, et qui n’ont pas pu produire de bons résultats ». Parmi celles-ci, il a été cité la société de gestion et de maintenance biomédicale (SOGEMAB). D’abord cette structure qui s’appelait AGEMAB a été créée de toute pièce par François Compaoré pour être à son service, à sa famille et à ses amis exclusifs. Dans le temps, elle était même chargée des marchés d’équipements qu’elle octroyait à tour de bras à des amis et de manière mafieuse. A la suite de l’audit parlementaire conduit notamment par les députés Ousseini Tamboura et le Docteur Bindi Ouoba, un cri d’orfraies du peuple, a conduit à une décision très sage. Les marchés d’équipements lui sont désormais interdits. A titre d’exemple, un appareil de radiographie d’une valeur de quatre-vingt-dix (90 000 000) Francs CFA a été acquis à quatre cents millions (400 000 000) Francs CFA. Voyez-vous ? Cela peut se comprendre à l’époque de la compaorose et va de soi. Mais pas à la période post insurrectionnelle avec l’insécurité ambiante de nos jours qui plombe nos calculs. C’est purement un non-sens de garder cette structure gabegique dans notre pays en ce moment-ci. Faut-il se rappeler que suite à l’audit parlementaire, il avait été demandé de commander un audit qui sera exécuté par la structure du professeur Luc IBRIGA. Mais curieusement dans la précipitation un appel à concurrence a été lancé pour recruter un cabinet privé à cet effet. Ce qui était suspect et quelqu’un a dit que rien de bon ne sortirait de cet audit. Ce qui semble se préciser, car de résultat de cet audit, on n’en a plus parlé. Et cette structure qui devrait disparaitre avec la fuite de son géniteur est toujours là à narguer notre peuple. Messieurs les députés Ousseni Tamboura et le Docteur Bindi Ouoba, vous devrez avoir un esprit de suite de votre excellent rapport et vous devez nous instruire sur le résultat de cet audit et au besoin, il faut le reprendre avec l’ASCE-LC avec la participation du RENLAC.
La création de la SOGEMAB relevait tout simplement d’une extravagance extraordinaire parce qu’elle n’avait aucune compétence dans le domaine biomédical : elle n’a aucun ingénieur biomédical formé comme tel en son sein.
Sur cette base la SOGEMAB a été ravalée à des réparations d’appareils médicaux dans les CMA. Tout dernièrement après avoir flairé « le soutien du gouvernement aux sociétés » elle a vite fait de produire un faux bilan de réparation des appareils des CMA en se targant d’avoir réparé 1703 appareils. A supposer même que tous les appareils y compris les tensiomètres de nos hôpitaux étaient en panne, elle ne peut pas avoir réparé 1703 appareils toutes marques confondues comme ressorti de son bilan fait. C’est totalement faux. Qui plus est, la SOGEMAB a lancé des appels d’offres pour l’acquisition de pièces détachés pour nos centres médicaux avec antenne chirurgicale qu’elle a vite déclaré infructueux c’est-à-dire qu’aucune pièce de rechange n’a été acquise et la somme de un (1) milliard Francs CFA octroyée par le ministère de la santé doit être retournée. Alors on se demande comment nos appareils ont été réparés sans pièces de rechanges pour remplacer celles défectueuses en panne, comme elle se targue de l’avoir fait.
Monsieur le Premier Ministre, le Ministère de la Santé dispose d’une direction dédiée à la supervision et à la coordination technique des équipements biomédicaux et des infrastructures de santé en son sein qui s’appelle Direction des infrastructures, des équipements et de la maintenance (DIEM). Cette structure, si elle est bien dotée en personnels, logistiques et outils de travail peut faire un bon travail et à moindre coût. Pour les appareils dont elle ne peut pas réparer pour une raison et une autre, elle peut faire le diagnostic des appareils en panne qu’elle transmet à la DAF qui se charge en collaboration avec la DMP de faire des appels à concurrence pour la fournitures de pièces de rechange et la réparation des appareils en panne au lieu de se complaire dans la médiocrité. Des sociétés privées conduites par des vrais ingénieurs biomédicaux formés à la plus prestigieuse université biomédicale française (Compiègne) sont installées au Burkina Faso. Pourquoi lance-t-on des appels à concurrence pour la réparation des véhicules, matériels informatiques et autres climatiseurs alors qu’on n’en voit pas pour la réparation des équipements biomédicaux ? Il faut qu’on y pense sérieusement un de ces jours.


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