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Front social au Burkina : Naissance du Syndicat national des gestionnaires de l’information documentaire

19 juin 2019, 09:45, par Le Pacifiste

Il est temps. Voilà des gens qui travaillent dans l’ombre, sans bruit mais qui sont mal traités dans l’administration publique burkinabè. Quand le ministre, le SG, le DG, le Directeur, le chef de service, l’agent de liaison, le gardien, etc. a besoin d’un document (loi, décret, arrêté, rapport, courrier confidentiel mis sous scellé ou dans des coffre-fort , dossier de carrière, bulletin de salaire, dossier des marchés publics, etc). , c’est aux GID ( Archiviste, bibliothécaire, documentaliste) qu’il s’adresse. Car eux seuls ont la technique de collecte, de traitement, de conservation et de communication de l’information documentaire. Si bien que nous ne verra jamais de la part de ces gens-là, une information qui a fuité. Jamais, jamais, car ils sont comme sous serment et tenus à l’obligation de réserve pendant et apres leur fonction. Ils rencontrent tous les jours des documents confidentiels, mais il ne viendra jamais à leurs idées de les divulguer. Souvent, le GID a une information qui gratte son corps qui l’empêche de dormir la nuit. Il veut la raconter à sa femme, à son frère ou à un ami. Mais au grand jamais, jamais, il ne le fera parce soucieux de la sécurité et de la sureté de l’état et de la vie privé des individus. Si on n’y prend garde, le jour où par exemple les archivistes vont se fâcher, ils risquent de mettre sur la place publique des informations confidentielles. Une anecdote. Le 30 octobre 2014, lorsque des manifestants voulaient s’en prendre au Centre National des Archives (CNA) parce que c’est écrit sur le fronton de l’institution « Présidence du Faso », ce sont des archivistes et des journalistes qui les en ont dissuadés en leur disant que s’ils détruisent le CNA, c’est leur propre vie et celle de leurs parents qu’ils détruisent. Les manifestants étaient obligés de repartir. Ces gens-là ne meritent-ils pas d’être pris un peu plus au sérieux ?
Lissez le nouveau code pénal 2018 relativement aux documents et aux archivistes (GID)
Article 355-4
Est puni d’une peine d’emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende de trois cent mille (300 000) à un million (1 000 000) de FCFA, quiconque soustrait, détruit ou enlève, en dehors des cas prévus par la loi, des pièces de procédure ou d’autres documents, registres, actes et effets contenus dans les archives, greffes ou dépôts publics ou remis à un dépositaire public en cette qualité.
Article 355-5
Lorsque le délit prévu à l’article 355-4 ci-dessus a été favorisé par la négligence des greffiers, ARCHIVISTES et autres dépositaires publics, ceux-ci sont punis d’une peine d’emprisonnement de deux mois à un an et d’une amende de deux cent cinquante mille (250 000) à six cent mille (600 000) FCFA.
Article 355-6
Si le fait est l’œuvre du dépositaire lui-même ( NDLR : ARCHIVISTES Y COMPRIS) celui-ci est puni d’une peine d’emprisonnement de cinq à dix ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à deux millions (2 000 000) de FCFA.
Article 355-7
Si le bris de scellé, la soustraction, l’enlèvement ou la destruction du scellé ou de la pièce gardée dans un dépôt public a été commis avec violence envers les personnes, la peine est un emprisonnement de onze à vingt et un ans et une amende de un million (1 000 000) à cinq millions (5 000 000) de FCFA sans préjudice des autres condamnations à l’occasion des violences.

Si je dois parler de ces gens-là j’ai au minimum 1250 pages à vous fournir. Mais je me limite ici.
Dans les différentes luttes, les greffiers, les GRH, presque tout le monde a eu gain de cause sauf ces gens-là qui continuent de souffrir dans l’administration publique. Pourtant, ils sont au service de tout le monde, ils sont les propriétaires de tous les dossiers. A travers les documents, ils sont au courant de tout. Qu’on le tienne pour vrai. Bon vent au SYNAGID. Mais un conseil. Inscrivez la lutte dans le respect de l’éthique et la déontologie des GID, des autorités et de la hiérarchie. Ne versez jamais dans la provocation. Respectez-vous et l’opinion publique vous comprendra et vous respectera.


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