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Santé : Le SYNTSHA maintient sa grève du 21 au 25 mai 2019

21 mai 2019, 16:05, par Ka

Mon ami Kôrô Yamyélé pourquoi insisté ? Comme je le dis très souvent, ‘’les dirigeants africains n’aiment pas qu’on leur dise des vérités, ils considèrent cela comme un déshonneur, et tu devais le savoir depuis plus de dix ans que nos vérités les rougit les yeux. C’est à cause de cela que l’Afrique reste sous-développée.
Inutiles d’accusé les décideurs de notre pays, tout dont tu relates touche tout le continent. Car, pour un dignitaire africain, se soigner à l’étranger est également une énorme injustice envers le reste de la nation. En effet, pendant que leurs compatriotes sont condamnés à se rendre dans des structures de santé devenues des mouroirs, les présidents africains et familles eux prélèvent sans vergogne sur les deniers publics pour aller en Occident. En connaissance de cause, je te donne ici d’un exemple qui tournera la tête a ton chef du village : ‘’’l’aller-retour d’un avion médicalisé pour acheminer à Paris un ministre africain malade coûte au minimum 150 000 euros, l’équivalent (au moins) d’une vingtaine de bourses d’études en médecine dans les université Africaine. La faute politique et l’injustice expliquent ensemble la colère d’une partie de l’opinion africaine lorsqu’elle apprend que les politiciens africains et leurs parents vont se faire opérer en occident.’’’ Pour avoir fait le choix de négliger les structures sanitaires de leur pays, convaincus qu’ils pourront toujours être évacués vers les capitales occidentales, les dirigeants africains ont mis le continent au sommet du palmarès mondial des présidents décédés à l’étranger comme notre honorable Salif Diallo : le Zambien Michael Sata, décédé en 2014 à Londres, l’Ethiopien Melès Zenawi, mort en 2012 à Bruxelles, le Bissau-Guinéen Mallam Bacai Sanha qui s’est éteint la même année à Paris tout comme le Zambien Levy Mwanassa mort en 2008 à Paris. De toute cette liste, les deux cas les plus scandaleux sont ceux du Gabonais Omar Bongo Ondimba et du Togolais Eyadema Gnassingbé. Le premier est mort en 2009 à Barcelone en Espagne, après avoir dirigé son pays pendant quarante-deux ans sans avoir eu l’idée de bâtir un centre sanitaire dans lequel il rendrait son dernier souffle. Le second est mort en 2005 dans l’avion qui le transportait de Lomé vers une capitale occidentale après trente-huit ans d’un règne au cours duquel il avait eu les moyens suffisants de doter le Togo d’un centre hospitalier qui lui aurait permis de recevoir les premiers soins avant son évacuation. Cela lui aurait peut-être sauvé la vie ! Mon ami Kôrô Yamyélé, nos dirigeants savent le problème de nos corps soignants et l’absence totale d’un système sanitaire adéquate, mais pour eux et leurs familles les moyens sont là, pourquoi se soucier des autres ?


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