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Droits humains et lutte antiterroriste : Le MBDHP révèle des exécutions sommaires

14 mars 2019, 11:34, par Wilfried Tiemtoré

Il y’a de quoi être meurtri, lorsqu’on voit certains burkinabé s’en prendre au MBDHP, suite à son rapport d’enquête sur les 60 personnes abattues.
En 1998, lorsque le gouvernement affirmait que Norbert Zongo était décédé suite à un accident de voiture, n’est ce pas le MBDHP qui a mené une enquête sur le terrain pour prouver qu’il s’agissait bel et bien d’un assassinat. Tout le monde a cru et à félicité le MBDHP.

Rappel des faits

Dimanche 13 décembre 1998, aux environs de 16 heures, Norbert Zongo, son jeune frère Ernest, son chauffeur Ablassé Nikiema et un de ses employés Blaise Ilboudo, trouvent la mort, à environ 7 km du village de Sapouy (100 km au sud de Ouagadougou), sur la route qui conduit à leur ranch, le "Safari Sissili". Les corps de Norbert, Ernest et Blaise sont calcinés, dans l’habitacle même du 4x4. Le feu a détruit tout l’intérieur du Toyota immatriculé 11 J 6485 BF. Le corps du chauffeur gît, selon le compte rendu du quotidien Sidwaya , "dans une petite rigole, située sur le côté gauche de la voiture (...) avec la partie basse du corps léchée par les flammes, le bassin simplement protégé par les lambeaux d’un pantalon jean". Toujours selon le quotidien d’Etat : "Le véhicule (...) est garé sur le bas-côté gauche de la voie. Aucune trace de pneu n’indique un freinage brusque. L’engin, qui a gardé toutes ses portières closes, a perdu, sous l’effet des flammes, toute trace de peinture, de même que tous les accessoires susceptibles d’être rongés par des flammes".

Un constat que vient corroborer le Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), qui a dépêché une équipe sur les lieux, dès le lundi 14 décembre : "De l’ensemble des premiers constats faits sur place, la délégation a relevé les faits suivants : pas de trace de freinage sur la chaussée ; le véhicule n’a pas heurté un obstacle ; le véhicule n’est pas tombé, n’a pas quitté la chaussée ; de l’extérieur, le véhicule semble avoir brûlé du haut vers le bas, les pneus restant intacts ; des impacts de balle sur la porte arrière latérale droite ; quatre corps trouvés sur les lieux : un à l’extérieur et trois calcinés à l’intérieur". Et le MBDHP de conclure : "Au regard des éléments relevés (nous avons) de sérieuses raisons de croire qu’il ne s’agit pas d’un accident mais d’un crime odieux apparemment bien préparé et exécuté".

2019, le même MBDHP qui travaille depuis 50 ans pour l’amélioration des droits humains fait un rapport d’enquête, et certains les insultent. Pensez vous que cette organisation sérieuse travaille au hasard ? Le MBDHP a quel intérêt à mentir sur nos autorités militaires ? Même HUMAN RIGHT WATCH et AMNESTY INTERNATIONAL ont fait cas de ces exactions commises par l’armée suite aux opérations de la nuit du dimanche au 03 au lundi 04 février 2019. Il y’a également eu des témoignages formels, qui indiquaient ces exactions qui ont été diffusées sur des chaînes internationales, telles que VOA AFRIQUE.
Burkinabé ! Laissons nos passions de côtes et menons des analyses sérieuses. Ne fuyons pas la vérité, même si ça fait mal !


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