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Audition des témoins du putsch : Monseigneur Paul Ouédraogo ne décharge pas Diendéré

8 mars 2019, 03:03, par Mechtilde Guirma

À NÉMO,
Monsieur Némo, rassurez-vous. J’ai déjà fait l’étude scientifique sur le clergé burkinabé. Et je vous dis que j’en suis spécialiste scientifiquement. Mieux c’est depuis bientôt trente ans que je les préparais à vivre cette situation que nous vivons aujourd’hui. Demandez-leur le volume de correspondance, d’information, de propositions, de suggestions de révélations. Feu Abbé Dieudonné Kalmoogho m’avait un jour révélé : « Pourquoi tu continues, ils ne comprennent pas. Tu perds ton temps Ils (les prêtres) sont dans le système ». Un autre m’a révélé qu’après la rencontre des évêques, dans les minutes qui suivaient, le Président Blaise Compaoré était mis au courant de tout ce qui a été dit. Et nul doute, un seul instant, que c’est toujours le cas. L’Abbé Kalmogho avait eu vent de l’intention de Salif Diallo et son groupe d’infiltrer l’Église et de la détruire de l’intérieur par des conversions, en brouillant et en montant les prélats les uns contre les autres. Au début sceptique, j’ai fini par contacter l’un d’entre eux pour lui souffler des choses. Je pensais qu’il allait m’écouter et faire des observations minutieuses des faits et dans la confidentialité dont je lui aurais tenus mes propos. Très subtilement, il m’a renvoyé paître. Humblement je me suis dit qu’il avait ses raisons. Découragée je me suis confiée à Son Éminence Zoungrana, il a souri et m’a dit : « Sais-tu peut-être qu’ils sont manipulés, mais ma fille ne te décourage pas, Dieu prend son temps ». Mieux, comme vous je les défendais, je réagissait véhémentement à la moindre critique contre eux. J’ai même voué mes propres frères aux gémonies pour les excusez. Mais à la place des réactions allergiques de ce genre en écrit comme en paroles pour me rabattre le caquet. Et j’avais tout ravalé humblement pensant n’avoir aucun devoir, encore moins le droit de répondre. Une très grande dame burkinabé, a été victime de tous ces agissements, et par moi, son Éminence Zoungrana a pu la contacter car elle avait passé de « l’autre côté ». Mais la chose semblait trop tard. Mon confesseur dont j’évite à vous dire le nom, quelle brimade n’avait-il pas essuyé. On est allé jusqu’à critiquer mon prénom que j’aurais trafiqué pour être célèbre, un autre de dire que même s’il a existé c’était le nom de personnage légendaire que le calendrier liturgique a vite fait d’effacer.

Bref, la situation est grave aujourd’hui.Elle l’est d’autant plus, que pour une fois, nos prêtres et prélats doivent avoir de l’écoute pour savoir où ils ont dû glisser dans l’erreur. Je suis sûre qu’il y en a comme moi qui ont beaucoup de choses à leur dire. Mais s’ils ne peuvent pas avoir accès à leur audience, et qu’ils ne veulent pas avoir l’outrecuidance comme moi pour l’exposer dans la presse que deviendra l’Église du Burkina dans l’avenir. Mieux moi c’est parce je suis loin que je le fais. Mais les autres peuvent-ils seulement, si près, parler ? Combien de fois dans le forum des gens m’ont attaquée pour mes idées dites « lumineuses » parce que je parle de réconciliation et des confessions religieuses coutumières dans le système de la démocratie ! d’autres ont demandé la suppression purement et simplement de la chefferie coutumière et traditionnelle. et après ? En filigrane celle des confessions religieuses. Il faut que nos prêtres sachent écouter sans poser de questions incongrues (comme celle mentionnée ci-dessus) ni répondre d’une manière malencontreuse comme pour se disculper devant leur conscience de pêcheurs comme tout homme. On ne leur demande pas d’être des politiciens, ni des politicards, mais simplement politiques pour nous permettre de nous en sortir. Au temps où Monseigneur Jean Marie Compaoré m’envoyais à moi aussi des mandements de carême pour mes propositions, combien de fois j’ai dit qu’il fallait que les évêques se concertent et se regardent yeux dans les yeux et voir qui est qui et qui fait quoi et se parler franchement sans fioritures ? Leur rang a été infiltré par la corruption et le je m’en foutisme. Des interdits de l’Église ont été transgressés. Mais croyez-moi, je ne sollicite pas de me prendre en considération comme l’a fait Mgr. Jean-Marie ou le Cardinal Zoungrana. D’ailleurs il me serait maintenant difficile de répondre aux mandements de carêmes. Le temps est révolu pour moi.

Vous savez Mr Nemo en un sens vous pouvez avoir raison de ne pas mettre dans un même panier tous les prêtres, en ce sens que j’ai déjà eu à dire et écrire à quelque part qu’après le Cardinal Zoungrana et Monseigneur Jean Marie Untaani Compaoré, la relève est plus que catastrophique. Cependant avec une toute petite dose de modestie les tords peuvent être redressés et l’Église recouvrira sa fiabilité. À moins aussi qu’une autre relève se fasse bientôt car l’heure de vérité est là et le temps presse. Moi je ne suis qu’une simple humaine, mais seul Dieu m’est témoin.


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