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Tribune : Parler de problème d’intégration des Peulhs dans le Mogho est une erreur (1/2)

9 février 2019, 00:02, par Bantchandi

De la petite notion que j’ai retenue d’un cours de démographie est qu’il peut exister différents cas lorsque deux peuples se croisent sur un même espace temporel soit un des peuples domine l’autre et l’assujetti ou les deux se fondent pour créer un autre peuple comme il semble être le cas de grands groupes ethniques (mossé, alpoular, gourmantché...)
Monsieur Moussa SINON, à bien d’égard vous avez tort :
 primo, faire un résumé de connaissance livresque ne signifie pas retracer la vérité forcément. Dans l’histoire de l’humanité il y a eu des bouquins qui ont été brulés car tendancieux. Vous pouvez citer les plus grands anthropologues de ce monde pour étayer vos propos, mais une chose est claire il y a un repli identitaire exacerbé par le politique par des regroupements nucléaires à connotation ethnique au Burkina Faso, cela est insidieux et gare à celui qui en parle il devient le problème, car tout le monde voit et personne n’en parle alors gare ! ;
 secondo il y a un peuple au Burkina Faso que l’on appelle "moaga" et "mossé" ou "monssé" et non le vocable colonial péjoratif de "mossi" pour désigner les Voltaïques aujourd’hui Burkinabè, ensuite lorsque vous conceptualisez la civilisation moaga (philosophie, spiritualité, politique...) il faut en faire de même et vous verrez qu’il est inopportun voir inapproprié de parler de peulh ou peuhl le terme qui sied est "poular" ou "alpoular" et vous sous rendrez compte que c’est un groupe hétéroclite et hétérogène avec des composantes suivantes suivant les âges avec des variantes « sédentarissantes ». Je garde de citer plus de deux je sais qu’il y a des fulbé, des tamalcheck des touareg, je m’arrête là pour ne pas raconter des conneries ;
 tertio alors là je m’inscris en faux quand vous dites qu’il plutôt un problème agriculteur-éleveur que des problèmes de cohabitation. Il y a bel et bien une question « peulh » et qui est transfrontalier. Savez-vous qu’il y a une association de « peuhl » à l’échelle continentale ? Au-delà de nos frontières en Guinée de Sékou TOURE, il y a une question « peuhl » et qui déteint dans la politique, ne nous voilons pas la face. Dans ce cas le Pr. Albert Ouédraogo a affirmé qu’il y a une massacre peuhl qui se fait ou se ferait à l’EST, mais de façon silencieuse. Pourquoi ces propos ne vous ont-ils pas choquer ?
 quarto je ne vois ce qu’il y a de dangereux ou de tendancieux dans les propos de Dr. Siaka Coulibaly, c’est plutôt vous qui en faites un problème. Moi je suis de l’est du Burkina Faso, mon ethnie se retrouve au Niger, au Tchad dans sa version originelle, au Burkina Faso au Bénin, au Togo et voire au Ghana et même le Mali et la Guinée probablement. Le gourmantché est un multi pool, les Thiombiano sont venus d’ailleurs trouver des populations autochtones certainement des gnognossé et d’autres, il est né de ce brassage des peuplements tels que les zaossé ou « zoaga », les yaana (mélange de gourmantché, moaga et bissa). Dans les gourmantchés il y a beaucoup de haoussa, car semble-t-il les gourmantché viennent du royaume de Kanem-Bornou. Dans ma famille il y a des « peuhl » avant que le chef de famille n’opère sur l’autel familial le chef peuhl doit officier d’abord pour certains grands rituels. Il y a des peuhls gourmantché et ceux de Fada viennent en partie de ma famille. Il n’y a pas longtemps que je fréquente cette partie de ma famille. Il deux versions qui s’affrontent qu’à l’histoire des peuhl gourmantché de ma famille que je garderai de raconter. Moi quand bien même je suis chrétien je ne mange plus le porc, car me dit-on que j’ai-je ne sais quoi des « peuhl ».
En résumé l’étalage de connaissances livresques ne traduit pas la vérité à tout prix et les uns se sont laissés emberlificotés par de grands auteurs. Vous attaquez aux propos d’un monsieur que j’estime que vous tombez à bras raccourci, en sus vous faites une analyse stricto sensu et autocentrée. Vous nous avez bien embarqué par les émotions en vous « victimisant » dès l’entame de vos propos, M. Moussa SINON. Voici mon mail rodably5@yahoo.fr.


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