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Cohésion sociale au Burkina : « Il faut que nous apprenions à vivre ensemble afin d’éviter les différents dérapages », clame Mgr Paul Ouédraogo

17 janvier 2019, 21:22, par Mechtilde Guirma

DROIT DE RÉPONSE :
Tienfo,

Je sais de quoi je parle. La question des l’écoles catholiques a été au centre de mes préoccupations :

N’oubliez pas que c’est précisément du fait que ces mêmes contrats n’ont pas été respectés, que les instituteurs des écoles catholiques se sont révoltés parce qu’ils se disaient mal payés. Alors que s’étai-il passé ? L’Église catholique dû remettre ses primaires à l’État. C’était sous Lamizana. On m’a raconté comment un des célèbres laïcs très pieux et actif dans les mouvements sociaux de l’Église, a serré les cols du père blanc qui s’occupait des écoles. Mieux ce fut mon grand frère Constantin Guirma, qui a piloté cette transaction entre l’État et l’Église. Moi je n’étais pas à Ouagadougou à l’époque, donc j’ignorais tout. C’est bien plus tard après que l’Église ait récupéré ses écoles que des amis m’ont donné des bribes d’informations sur les faits. Mais voilà l’histoire des écoles catholiques de mon côté.

Je savais bien que les écoles catholiques avaient été remises à l’État mais j’ignorais tout, comme je le dis plus haut, de la manière dont les transactions ont été opérées. Puis le Président Blaise Compaoré en 1994 je crois a invité les femmes à Koudougou pour discuter de l’avenir démocratique de notre pays. Ce furent les femmes anciennes ministres, Joséphine Ouédraogo en tête qui m’ont proposée voire imposée comme personne ressource à cette rencontre. Bien sûr l’Église catholique y avaient envoyé des femmes. Mais je ne me sentais pas liée à elles. J’y allais avec mon projet propre précis en tant que politologue, mais dont j’avais auparavant obtenu de mon évêque de tutelle le cardinal Paul Zoungrana, l’évaluation et l’approbation. Au retour de ces assises convoquées par le président Blaise, je fis mon rapport indépendamment de celui de la présidente des femmes catholiques, et j’ai terminé par des recommandations à Son Éminence Zoungrana. Entre autres recommandations (je tais les autres pour le moment), ce fut la récupération des écoles catholiques. Son Éminence réagit promptement et la semaine qui a suivi il annonça la convocation d’Assises pour la récupération des écoles catholiques. Il y eut un séïsme parmi les évêques de l’époque. Sauf quatre m’a-t-on rapporté qui m’on soutenue : Son éminence Zoungrana, l’Untaani Compaoré, Mg. Jean-Baptiste Somé et Ansfelme Titianma Sanon. Paul Ouédraogo qui était peu avant Secrétaire Général de la CEBN avant de devenir curé de paroisse fut un moment foncièrement contre moi et Séraphin Roamba un peu plus souple était mon curé de paroisse. C’est lui qui fut désigné par l’Église pour conduire les travaux de la Conférence Nationale sur la Réconciliation qui fut brusquement arrêté et résiliée par le tout puissant Salif Diallo. Lui non plus n’a pas pu empêcher son beau frère Adetovi Spéro Stanislas et sa femme (une camarade de classe) de saborder mon projet, car cet ancien représentant de l’UNICEF était le conseiller principal estimé de Blaise Compaoré et grand ami de Salif Diallo après avoir été aussi grand ami de Thomas Sankara et la Révolution. Voilà en gros l’histoire des écoles catholiques.

Cependant dans mes entretiens avec son Éminence, j’ai cherché à comprendre mieux pourquoi nos écoles avaient été ainsi imprudemment bradées à l’État. Il m’a expliqué que l’État n’avait jamais respecté les conventions à leur sujet. Ce qui fait que l’Église n’ayant pas les moyens de payer ses instituteurs catholiques dont le Smig était inférieur à celui de l’État, ce furent les instituteurs qui ont demandé eux-mêmes à être reversés à l’État. Et il a ajouté qu’il eût été bon que les fidèles catholiques contribuent à sauver leurs écoles en participant eux aussi aux frais de scolarité. Mais la population était tellement paupérisée (et l’est toujours d’ailleurs) qu’on ne peut guère leur imposer cet effort.

Cher internaute voyez vous même ces publicités pour les enfants des rues, quoi-quoi rémunération des femmes, santé de reproduction et tutti-quanti, parlement des enfants et des jeunes réservé aux enfants des membres du pouvoir etc. (tous relevant des financements UNICEF). Si tout cet argent énorme qui a circulé et qui circule encore sans qu’on sache où il est parti, si seulement un dixième ou un centième avait été utilisé pour honorer les conventions de l’État avec l’Église catholique, on n’en serait pas là. Encore une fois, les conventions entre l’Église et les confessions et coutumière avec l’État pour être effectif doivent répondre aux normes des engagements internationaux, sinon ils ne restent qu’une cuisine intérieure entre l’État et ses vrai leaders des acteurs sociaux, dont vous citez tout justement en mentionnant l’œuvre des écoles catholiques dans la société. Cela permet au monde international de leur confisquer précisément ces rôles sociaux en usant d’une part le chantage (Banki-Moon-Philippe Nakellentuba, Cardinal Ouédraogo) d’autre part la corruption dont je ne vous le fais pas dire en finançant l’État pour pervertir leurs conventions par la corruption. Pour être plus précis : Est que vraiment le Burkina-Faso en tant qu’État est indépendant et Souvenir ? Ne me faite pas trop parlé parce que si j’ai obtenu ici au Canada, l’asile politique, mon avocate, m’a confié ce que les juges lui ont révélé : « Dans leur pays c’est du n’importe quoi et elle n’est pas en odeur de sainteté avec les bailleurs de fond. Sa vie est donc en danger là-bas. N’importe qui peut la tuer. C’est une femme battante, ici au Canada elle aura l’occasion et la liberté de défendre ses idées ». Croyez-vous vraiment que ces révélations sont des inventions dans une grande puissance comme le Canada qui dispose d’un service d’information performant ?

À l’ouverture des Assises pour la récupération des Écoles catholique, le Pape a envoyé une délégation spéciale pour assister l’Église du Burkina. Je souhaite (mais abandonnant tout à la disposition de Dieu), qu’il en soit de même pour nos assises de réconciliation et celle de l’Assemblée Constitutive convoquée. Amen, In Challah !

Marie Mechtilde GUIRMA


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