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Gilbert Diendéré à la barre : La mémoire sélective du Général

28 novembre 2018, 03:35, par Rakis

Je publie pour la seconde et dernière fois l’analyse que j’avais publiée il y a quelques jours. J’évolue dans ma perception mais le fond reste identique : Merci à Tous ceux qui avaient apporté une réaction. voici donc, avec même les fautes :

Chers tous, ATTENDONS.
Moi Rakis, tout ce que je veux, c’est qu’éclate enfin la vérité. Dans cette espérance, voici l’idée que je me suis faite de cette affaire du coup d’Etat. Très succinctement et de façon caricaturale, voici :
1. Tout à coup (« brusquement soudain »), Blaise, épouvanté par le peuple lâche le pouvoir qui, comme un drone non commandé s’envole. Un pouvoir, faut-il le dire, par essence militaire mais enveloppé de démocratie. Il faut bien qu’il atterrisse. Deux espaces sont possibles :
a) Le champ démocratique. Mais impossible en ce lieu, car il était inconcevable que le président de l’Assemblée Nationale d’alors hérite du pouvoir, à cause de ses accointances avec Blaise et son CDP et aussi la faiblesse politique de sa personne.
b) Le champ militaire : Là, le général,
• Le CEMGA (Nabéré TRAORE) est l’indiqué par la discipline militaire. Mais il est très faible. A sa hauteur, deux autres généraux :
• GUENGUERE : Il n’a jamais voulu du pouvoir pour lui-même. Pas même dans cette situation. Il a travaillé dans l’ombre toute la vie. Mais il n’est pas n’importe qui. Le pouvoir pourrait être… bien.
• BASSOLE : Le pouvoir ( ???) Pourquoi pas ? mais…. pas du tout simple dans ces conditions.
2. Face à cette cacophonie, un Lieutenant-colonel, ZIDA, d’un bond artistique GOBE le pouvoir encore en l’air. Militaire qu’il est, il atterrit naturellement dans le champ militaire. Mais se rendant immédiatement compte de la presqu’impossibilité à gérer ce trésor entre les mains, en tant que militaire, décide immédiatement (malgré lui), de se déporter sur le champ démocratique en restant militaire. Les trois généraux sont surpris, non seulement par cette arrivée du subalterne au pouvoir, mais aussi par son déport sur le champ démocratique. Mais :
a) TRAORE : connaissant sa faiblesse et les dangers qu’il encourt, décide de se ranger pour de bon, en espérant une quelconque faveur.
b) GUENGUERE : Pas facile de digérer, mais il décide de rester militaire, et surtout de défendre et protéger le fruit de sa sueur : le RSP pour être à son tour protégé par le RSP…
c) BASSOLE : Il est convaincu d’être le mieux indiqué pour ce pouvoir. Mais comme militaire, impossible. D’ailleurs, il n’est qu’un général sans troupe. Que Faire ? Il décide alors d’une stratégie en deux directions qui devront se croiser :
• Infiltrer le RSP pour se faire une troupe dans l’objectif de déstabiliser le pouvoir…
• Ouvrir un front démocratique (un parti politique) pour récupérer facilement le pouvoir après l’action de son aile militaire.
Pendant ce temps, ZIDA travaille pour augmenter sa popularité dans le champ démocratique afin de conserver ce qu’il a pu conserver du pouvoir quand il a dû le filer à Mba Michel ; et surtout pour le récupérer entièrement de façon démocratique ultérieurement. Il décide alors de rompre progressivement avec ses origines :
• Rupture avec le système « Compaoré »
• Rupture avec l’armée, tout en conservant ses hommes da main : Il commence par le bruyant projet de dissolution de son RSP.
 Sa stratégie semble marcher. Mais impossible d’opérer ces ruptures de façon honnête, quand on en est le produit. Beaucoup de manigances dans l’ombre. Les tensions montent progressivement entre lui et d’abord le RSP et ensuite, tout le système « Compaoré ».

3. La stratégie de BOSSOLE aussi est en train de prospérer. Ses deux ailes fonctionnent bien. Son aile militaire reste camouflée mais travaille d’arrache-pied pour exacerber les tensions entre ZIDA et le RSP-système Compaoré. Il noue aussi des contact à l’extérieur du pays. GUENGUERE constate et légitime les tensions avec, bien entendu, son parti pris. Mais il ignore l’existence du plan militaire de BASSOLE.

4. Finalement, l’aile militaire de BASSOLE passa à l’attaque avec l’assurance d’un soutien de l’extérieur, éventuellement : le Président de la Transition et des ministres son arrêtés. Rappelons que l’objectif est de déstabiliser le pouvoir par les armes afin de le récupérer démocratiquement. Dans la foulée, GUENGUERE pourrait facilement être tenu pour responsable de la déstabilisation et être très facilement liquidé.

5. Brusquement (enfin) les yeux de GUENGUERE s’ouvrent sur la réalité :
• Sa troupe est infiltrée. Donc son « pouvoir » est affaibli
• Sa vie est en danger.
• Il n’a pas le temps de penser une stratégie conforme à son être profond qui est « discret ». Que faire ?
 C’EST ALORS QU’IL DÉCIDE DE COURCIRCUITER BASSOLET EN « ASSUMANT » LE COUP QU’IL N’A PAS MONTÉ ET EN PRENANT LE POUVOIR. Mais comment faire et surtout que dire au peuple ? :
• S’appuyer sur le RSP en exhibant ce qu’ils ont appelé animosité de ZIDA contre le RSP. Il fait semblant de ne pas se rendre compte de l’infiltration pour éviter que les infiltrés ne se sentent obligés de le liquidés dans la foulée. Le cas BASSOLET serait réglé en douce plus tard. Pendant ce temps, les infiltrés, de leur côté se rangent immédiatement derrière GUENGUERE pour rester camouflés en attendant.
• S’assurer la sympathie du CDP et autres partis « affiliés » en exhibant ce qu’ils ont appelé « Exclusion ».

6. Mais le peuple s’insurge à nouveau. Il est soutenu par l’armée « loyaliste » et la communauté internationale.

7. GUENGUERE est à nouveau coincé. Il est obligé de lâcher le pouvoir. Il réussit tout juste à sauver sa vie en s’exilant à la nonciature.
CONCLUSION :
a) Les vrais auteurs du coup d’Etat, c’est BASSOLET et ses hommes à lui dans le RSP.
b) Ni GUENGUERE, ni ZIDA ne sont blancs comme neige.
c) Le Général ZAGRE, avec des hésitations légitimes a tout de même réussi à gérer acceptablement la situation.
d) Tout ce que j’ai dit n’est qu’une opinion, le fruit d’une analyse personnelle. J’attends moi aussi de savoir quelle est la « vraie » vérité.
e) Plaise à Dieu qu’elle puisse être discernée pour que nous puissions amorcer véritablement le chemin de la réconciliation.


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