Accueil > ... > Forum 1414370

Relations dozo- koglwéogo : « Qu’on ne nous provoque pas », prévient maître Yacouba Drabo, chef de la confrérie des dozo

15 septembre 2018, 17:40, par Astrid

Rien de surprenant de relever que ceux qui disent que le Burkina Faso appartient a tous les citoyens sont tous des Mossis. Eux qui sur leur plateau ne permettent pas aux non autochtones de posseder la terre. Eh puis quoi encore, la terre appartient a tous les terriens. Pourquoi devrais-je avoir un visa pour entrer au Canada ? Trop facile d’aller s’incruster dans la maison de son voisin et de proclamer que cette maison appartient a tous, tout simplement parce que le candide voisin aurait ete bon et hospitalier.
Il y a un point fondamental a ne pas perdre de vue : les pays africains pour la plupart ont ete crees sur la base du trace de l’homme blanc de la colonisation. Ils sont donc non pas des etats nations, mais des confederations geo-ethniques. Chacun doit comprendre combien les donnees cultures, ethiniques, anthropologiques et religieuses definissent fondementalement l’essence de l’individu dans nos societes africaines. Ainsi, un Samo se definira d’abord Samo avant d’etre burkinabe et son identite Samo a plus de poids, de sens et d’importance existentielle pour lui que sa citoyennete burkinabe. A cause de ces donnees geo-culturelles et etniques qui definissent l’individu, le village, la region prennent un sens bien plus profond. Un village pour un paysan lobi n’est pas seulement et simplement un espace geographique neutre. C’est un canal de vie (vie terreste, vie extra-terreste). C’est dans ce cadre qu’il existe en tant que vivant vrai, en interaction avec les pairs, elaborant ses projets, agissant mais aussi en communion avec les ancetres defunts qui participent de la vie du vivant. Ce cadre de vie qu’est le village (gros ou petit) est regi par des regles, par une tradition. Les actes des vivants son reglementes pour permettre la cohabitation entre vivants et defunts. Cela, les Kolgweogo devraient le savoir : on ne peut entrer dans n’importe quel village du Faso et poser un acte. Meme si beaucoup ont perdu la foi dans les croyances ancestrales, beaucoup d’autres y croient toujours et laissent leurs existences regies par elles. Le rejet des kolgweogo a l’Ouest ne peut etre resume a un probleme de concurrence entre eux et les Dozos.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés