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Opération retrait des enfants et des femmes en situation de rue : Les centres d’accueil prêts à recevoir leurs pensionnaires

13 août 2018, 11:45, par Un observateur

Madame la Ministre, merci bcp mais engagez aussi un combat sur la situation suivante. Lisez plutôt..
« Prostitution des mineurs à Ouagadougou » : nuit blanche avec des " crudités "
La prostitution a un nouveau visage dans la capitale burkinabè. Des adolescentes de 13 à 17 ans, qualifiées de « crudités », occupent plusieurs artères de Ouagadougou, une fois la nuit tombée. Enza, Alima, Roxane, Balkissa…toutes des racoleuses mineures, se « vendent et s’achètent » à vil prix...

Il est 18h 53mn, le samedi 5 novembre 2016 sur l’avenue du président Thomas Sankara. Le soleil couchant fait place à la lumière de quelques lampadaires. En face du Lycée Philippe-Zinda-Kaboré, vendeurs de fruits, mécaniciens et tabliers animent la rue. A proximité du Musée de la musique, Moussa, boutiquier, expose ses articles. En ce début de soirée, Rosa lui tient compagnie en attendant l’ouverture de la « chasse aux hommes » dans la pénombre. Cigarette en main, la jeune fille, habillée d’un collant noir et d’un haut bleu, s’éclipse à l’arrivée d’un taxi. A bord de la « carcasse », Estelle, une adolescente. Sac d’écolier au dos, elle noue un pagne du 8-Mars accompagné d’un body blanc. Les deux filles, visiblement très jeunes, se connaissent bien. Elles échangent les civilités, se partagent le mégot de tabac et font les derniers « réglages » : coup de peigne par-ci, rouge à lèvres par-là, un coup d’œil dans le miroir. Ça y est ! Le pagne est rangé dans le sac et confié au tablier. La tenue de Estelle laisse ses parties intimes presque visibles. Seulement un lambeau de jeans bleu, d’à peine 15 cm, lui sert de culotte. A 19h20, elles entament leur « défilé de mode », ralliant le Centre d’information des Nations unies (CINU) au Rond-point des Nations unies. Des « psssst » pleuvent au passage des usagers.
Depuis 2014, une fois la nuit tombée, Estelle, 16 ans, a rendez-vous avec l’avenue dédiée au père de la Révolution d’août 1984, selon les dires de Moussa, auprès de qui nous nous faisons une place. Nous engageons une conversation avec le jeune d’une trentaine d’années sur l’« activité » des deux mineures. Timide au début, Moussa se confie peu à peu, surtout, lorsque nos échanges virent en langue nationale, dioula. Il nous demande un peu de patience, car « le bal s’ouvre à 20h ici ». Très bien informé sur ce « commerce », le tablier nous renseigne qu’une dizaine de filles dont l’âge est compris entre 12 et 18 ans font la pluie et le beau temps sur l’avenue Thomas Sankara, chaque nuit, avec un point d’honneur les week-ends. « Elles viennent de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya, de Banfora, de Pô, de Fada N’Gourma, de Dédougou, de Ouagadougou…La plupart de ces petites filles sont des Burkinabè », précise-t-il.


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