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Soldat Boureima Zouré : L’interrogatoire du commando analphabète

15 juillet 2018, 07:52, par Paul KERE

Chers Internautes,
Chacun peut donner son point de vue comme il le souhaite. C’est l’article 8 de la Constitution qui prescrit ce droit. Je m’exprime donc dans ce forum en vertu de ce droit n’en déplaise à ceux à qui cette intervention ne plaira pas. On est pas obligé d’être d’accord sur tout.
Cependant, il y a une ligne rouge à ne pas franchir : C’est celle de "décider" ou de "prévoir" de "proposer" au Tribunal Militaire de Ouagadougou la sanction qu’un tel ou tel inculpé "mérite" avant la fin des débats et avant le délibéré même du Tribunal au nom, simplement, du respect du principe de la présomption d’innocence.
C’est à l’issue d’un débat contradictoire devant la juridiction de céans qu’une éventuelle sanction peut être prise par le Tribunal Militaire de première instance, décision qui pourrait, le cas échéant, faire l’objet d’un appel devant le Tribunal Militaire de deuxième instance, après, devant la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation et, enfin, devant la Cour d’Abuja. Le procès actuel n’est donc que le début du commencement de la première manche.
Peut-être que les jeunes internautes ne se souviennent pas ou n’ont pas connu cette période mouvementée de notre histoire, mais en 1987, un Juge civil qui a présidé la Cour martiale a décidé, en une nuit de débats lapidaires, la peine de mort qui s’est exécute par fusillade (c’est ce qui était prévu par le Code Pénal du Burkina Faso) du Commandant Boukari Lingani et du Capitaine Zongo Henri et autres....
La suite, même les jeunes de maintenant le connaissent : Ce juge civil qui a présidé la Cour Martiale a été sauvagement assassiné et sa mort a suscité un émoi et un tollé général qui ont même contribué à galvaniser l’insurrection populaire. Il paraît aussi que son assassin a fait un grave accident et est mort dans des conditions atroces alors que le passager de la voiture a survécu. Celui qui a écrit que les "bissas" ont "rejoint" les "gourounsi" dans la "bêtise" doit savoir que lors de l’enterrement de ce juge, d’ethnie gourounsi, un plat de tô a été glissé dans le cercueil avec la promesse que celui qui l’a tué le rejoindra avec la sauce. Ce bourreau a rejoint le gourounsi avec la sauce même s’il n’était ni "bissa", ni "gourounsi".
Donc en terme de bêtise, je ne sais pas qu’est-ce qui a pu traverser la tête de cet internaute forcené pour qu’il écrive cette phrase. Je le laisse simplement cogiter ces événements et surtout l’invite à la réserve. C’est pourquoi, je dis toujours que la roue tourne et elle tourne d’ailleurs beaucoup plus vite que certains "forcenés" ne le croient. Chacun qui détient une minuscule parcelle de pouvoir doit faire beaucoup attention à ce pouvoir éphémère du moment car ceux qui jugent actuellement les autres pourraient eux-même être jugés certainement demain. Faisons en sorte qu’à l’heure du bilan, chacun soit "clean" probe et digne comme de vrais burkinabè. Paul KERE, Avocat de certains inculpés.


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