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Analyser les dernières attaques de Ouagadougou : Etre protégé n’est pas être en sécurité

20 mars 2018, 11:25, par K. D. Christophe DABIRE

Mon frère SOME,

1. En te lisant j’ai maintenant la conviction que nous ne sommes pas dans la contradiction ni le désaccord mais bien en plein dialogue de sourds. Notamment quand je lis ton paragraphe qui commence par "Ton 4e et dernier point..." etc (c’est ton avant dernier paragraphe). Je ne vois absolument pas quoi tu me contredis dans ce paragraphe, sur précisément la présence de l’armée française sur notre sol. Je n’ai pas écrit autre chose, sauf si toi et d’autres avez une autre version de mon texte : cette présence date de Blaise (et maintenue comme une évidence par ses successeurs qui auraient dû rompre avec lui, mais les successeurs de Blaise se trouvent aussi être ses anciens collaborateurs, d’où sans doute cette évidence de la continuité avec Blaise sur ce sujet) ! Par amitié avec la France (en soi aucune amitié n’est mauvaise et critiquable), cette France qui l’a bien rendu à Blaise en l’éloignant de la justice burkinabè. Tu ne dis pas autre chose que ce que j’ai écrit, mais tu m’accuses d’"équilibrisme" !

2. Du coup, puisque tu évoques les mêmes FAITS que moi, je ne comprends plus pourquoi tu me demandes en quelque sorte des "preuves" de l’implication de la France : pour moi la relation et l’amitié de la France avec Blaise Compaoré la rend aujourd’hui duplice et complice de Blaise, et si l’on critique ou accuse Blaise on ne peut pas en même temps blanchir la France. Or là encore ton dernier paragraphe ne dit pas autre chose : la France a aidé Blaise en fuir en CI où, dis-tu, il continue de déstabiliser le Burkina ET préserve les intérêts de la France !! Mais, au contraire de moi, tu n’en tires pas la conséquence qui s’impose : on ne peut pas ou même ne doit pas critiquer Blaise seul puisque l’on sait qu’il continue de servir les intérêts de la France amie !..

3. C’est la raison pour laquelle mon "Laisser Blaise Compaoré tranquille" est un humour qu’aucun lecteur n’a remarqué ou presque (j’y viens). C’est-à-dire : comme personne n’est prête à parler de la France et de sa complicité avec Blaise, que l’on fiche alors aussi la paix à Blaise (comme je l’aurais écrit à un public français, au lieu du "laisser tranquille"). Un camarade et moi avons du reste remarqué que dans l’article publié, comme tu peux aussi le constater, le titre du paragraphe "Oser dire la vérité à la France" était le seul à ne pas être en gras comme les 2 autres, ce qui n’est pas de mon fait. Un pur hasard ? Je ne le crois pas : la vérité est que personne ne veut tirer sur la France 2 semaines après ces attaques qui la visaient aussi. En tout cas la coïncidence est remarquable, parce qu’elle correspond exactement à l’opinion médiatique burkinabè et française...

4. Quand tu sembles me comparer à un avocat, que je ne connais pas et n’ai pas envie de connaître, dans l’art ou plutôt la manie de se démultiplier dans les fora, je te réponds ceci en plus des raisons que j’ai déjà données dans le post ci-dessus : relis bien le lecteur "Zanga" qui intervient au début pour répondre à "Berthe", il est le seul à tenter de comprendre mon "laisser Blaise Compaoré tranquille" autrement que comme une défense de Blaise ! Il a compris : oublier Blaise et, sous-entendu, voir aujourd’hui autre chose, un autre acteur qui n’est pas sans rapport avec Blaise encore, la France. Eh bien ce lecteur n’est pas encore Christophe DABIRE, mais un Français à la peau bien blanche au départ, qui vit au Burkina dont il est même devenu un citoyen ! Je présenterais de la même manière des lecteurs comme Nath et Alain qui sont des intellectuels non burkinabè... Mais, ce qui est comique, c’est que des fois on m’a aussi soupçonné d’être les pseudo "SOME", "ka" ou autres, alors que SOME ou d’autres me soupçonnent d’être d’autres personnages du forum !

5. Tu fais un grossier et malheureux contresens quand tu dis ou te demandes si je redoute le retour à case départ dans le dossier du fuyard Blaise, puisque ce retour obligerait le Burkina à rouvrir un ou des dossiers qu’il avait fermés pour ménager la Côte d’Ivoire. Autrement dit, si la justice burkinabè trouvait aujourd’hui ou plus tard un lien de complicité et d’implication de Blaise avec les terroristes, le Burkina sera alors obligé d’être d’accord avec le gal Zida et l’orientation qu’il donnait à ces dossiers qui concernent Blaise et des dignitaires ivoiriens. L’expression française "retour à la case départ" ne veut pas dire retour à la...case, mais revenir en arrière, à un début qu’on a abandonné. Je ne peux donc pas redouter ce que précisément je souhaitais (cf entre autres mon article "4 millions de burkinabè en CI : et alors ?")...

Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE


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